Les plus importants ministres du gouvernement israélien se sont retrouvés lundi pour une réunion qualifiée de cruciale par la presse qui pourrait régler le cas du soldat Gilad Shalit entre les mains du Hamas depuis plus de trois ans. "J'espère que la décision sera prise aujourd'hui et que chaque ministre est conscient du fait que son choix va décider si Gilad vivra ou non", a déclaré aux journalistes la mère du jeune homme, Aviva, avant la rencontre. Réunis à trois reprises dimanche, les sept plus importants ministres du gouvernement ne sont pas parvenus à s'entendre sur un accord d'échange de prisonniers avec le mouvement islamiste palestinien.Selon la radio publique, trois ministres, dont celui de la Défense Ehud Barak, sont d'accord pour qu'Israël relâche des centaines de détenus qui pourront regagner leurs foyers, y compris en Cisjordanie occupée, comme l'exige le Hamas, en échange du tankiste israélien.Trois autres ministres, dont le chef de la diplomatie, le nationaliste Avigdor Lieberman, sont opposés à un tel accord. Les haut gradés conviés à ces réunions sont tout aussi divisés, selon la radio: le chef d'état-major Gaby Ashkenazi est pour, mais le patron du service de sécurité intérieure, Youval Diskin, est contre.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, s'est jusqu'à présent prononcé contre une telle libération compte tenu du risque, selon lui, que des prisonniers condamnés pour avoir organisé des attentats suicide ne lancent de nouvelles opérations meurtrières après leur élargissement. Netanyahu devait recevoir les parents de Gilad Shalit lundi après la réunion du "cabinet restreint", mais la rencontre a été reportée sans qu'un nouveau rendez-vous ne soit fixé. "La négociation est arrivée à un point de non retour. Il n'y a plus que deux options: ou notre fils reviendra à la maison ou bien il sera abandonné au Hamas", ont déclaré les parent sdusoldat israelien.Rumeurs et informations contradictoires se sont multipliées ces dernières semaines sur l'imminence d'un accord. Israël et le Hamas mènent des négociations indirectes, parrainées par l'Egypte avec l'aide d'un médiateur allemand .Dimanche, le chef des services de renseignement égyptiens, Omar Souleimane, a rencontré les plus hauts responsables israéliens pour discuter, notamment, des pourparlers en cours. Le sergent Gilad Shalit, 23 ans, qui a également la nationalité française, a été capturé le 25 juin 2006 dans la bande de Gaza par un commando palestinien. Il est depuis aux mains du Hamas qui contrôle la bande de Gaza.La presse israélienne, plutôt favorable à un échange de prisonniers, estime que cette affaire constitue un test majeur quant aux capacités de Netanyahu de diriger le pays. Elle relève que le Premier ministre de droite, qui a déjà été accusé dans le passé d'être indécis, se retrouve confronté aux pressions contradictoires d'une part d'une opinion publique sensible au drame de la famille Shalit et de l'autre de son propre camp politique ou de chefs des services de sécurité opposés à un accord qui renforcerait le Hamas.