Acquérir son logement au Maroc n'est pas tâche aisée, surtout si on appartient à la classe dite moyenne qui constitue une large tranche de la société marocaine. Et pour cause, l'offre générale concerne surtout les logements pour familles à revenus faible ou offre des résidences luxueuses réservées aux budgets cossus. Une situation qui dure depuis les années quatre vingt. Aussi, aujourd'hui, il est nécessaire de poser les termes de ce besoin en habitat conforme au standard de vie et aux capacités de financement de la classe moyenne. La table ronde a été organisée à cet effet mardi 15 décembre à Casablanca sous le thème ‘'la classe moyenne face à l'accès à la propriété'', et qui a réunit des intervenants représentant le secteur public de l'habitat, des professionnels de l'urbanisme et les promoteurs du secteur privé de l'immobilier. Cette manifestation a œuvré dans le sens d'apporter justement une réponse concrète à la quête, par la classe moyenne, d'une propriété immobilière conforme à ses besoins et ses moyens financiers. Car l'investissement de l'Etat se concentre sur l'habitat économique. Et bien que le marché immobilier marocain réalise une progression indéniable, la classe moyenne, qui constitue plus de 50 % de la population marocaine, semble en attente d'une offre qui corresponde à ses besoins propres et à son pouvoir d'achat. En conséquence, il est impératif que cette large frange ait accès à l'habitat, comme l'a souligné Madame Mounia Diaa Lahlou, Directrice de la Promotion Immobilière au ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace, lors de la table ronde. Mais Quelle est donc cette classe moyenne? C'est tout simplement la grande proportion des populations, qui n'entrent pas dans les ménages qui ne font pas partie des 20% des plus riches ni des 35 % les plus pauvres, c'est-à-dire la grande proportion de 45% de la population. Par ailleurs, plusieurs propositions ont été soumises lors de l'événement dans le but d'intégrer la classe moyenne dans des projets immobiliers adéquats. D'abord, II a été suggéré ‘'soit une hausse conséquente du revenu disponible brut des ménages appartenant à cette catégorie sociale, soit une baisse conséquente des prix immobiliers, ou alors une baisse des taux d'intérêt des emprunts''. La deuxième proposition, la plus réaliste, compte-tenu de la conjoncture économique et financière actuelle, était de mettre en œuvre une offre adaptée à la classe moyenne en termes de capacité de financement, de facilité de crédit et d'échelonnement conséquent dans la durée. Face aux défis démographiques et environnementaux présents et à venir, il devient impératif d'aboutir à l'ajustement de l'offre et de la demande sur le marché immobilier marocain, à desserrer les contraintes physiques sur cette offre, à repenser le mode de financement de l'accès à la propriété de manière à élargir et l'accessibilité de la propriété et du crédit en faveur de la classe moyenne marocaine. Il faudrait, surtout, amener le privé à faire une offre qui satisfasse la classe moyenne, en termes de capacité de financement et de standing, dans un environnement qui, soit exclut l'offre immobilière de moyen standing, soit la propose à des prix exorbitants.