L'IRT est la grande victime du championnat marocain de première division. Sans stade, sans public, l'équipe qui est au bas du classement, risque de perdre la catégorie. Soulevé aux hautes instances, FRMF et Ligue du football professionnel, ce problème n'a pas trouvé de solution. Même à l'extérieur, les municipalités de Mohamedia et surtout de Kénitra refusent aux Tangérois l'utilisation de leur stade dans les compétitions officielles. A l'heure où les équipes du Raja, du Wydad et des FAR sont autorisées à organiser leurs matchs en dehors de de Casablanca et de Rabat en présence de leurs supporters, l'opinion publique locale de Tanger s'interroge sur les raisons qui empêchent les supporters de l'Ittihad Tanger d'assister aux matchs de leur équipe dans lesquels ils accueillent leurs rivaux à l'extérieur : une autre polémique qui donne beaucoup à réfléchir sur les égalités des chances. Ceux qui suivent le football de la ville d'Al-Boughaz se plaignent de la situation financière misérable, qui fait vivre dans les conditions les plus sombres une grande équipe de la taille de l'IRT en raison des réformes que subit le Grand Stade de Tanger, et organisant ainsi ses matches hors de Tanger sans public, privant le club des revenus financiers qui lui venaient de ses supporters. Dans le même contexte, une source au sein du comité a déclaré à la presse que le sort de l'équipe était devenu incertain, voire menacé du pire, tant que la position de la formation est très mauvaise sur tous les plans en particulier dans le domaine de l'absence d'un réel soutien de la part des autorités municipales ainsi que de la ligue professionnelle. Le même responsable a confirmé que son comité pourrait sérieusement boycotter le tournoi professionnel et déclarer forfait, car la situation est insupportable, "il y a longtemps, nous avons senti que tout le monde nous avait abandonnés", affirme le même porte-parole. Les supporters estiment que les responsables du football national au Maroc traitent de manière ambivalente les équipes du championnat national, tendant la main aux équipes de Casablanca en échange de la marginalisation du reste des équipes. Peut-être, tout le monde se souvient-il qu'une partie de la subvention de diffusion télévisée a été versée à l'équipe du Raja à titre exceptionnel alors que cette dernière traversait une crise financière étouffante. Par ailleurs, il est regrettable de constater que les fans de l'IRT ne cessent de se poser une grande question sur les véritables raisons qui poussent les responsables à les empêcher à se déplacer pour assister aux matches de l'équipe, d'autant plus qu'ils sont les seuls capables de relancer son budget et de résoudre plusieurs problèmes financiers. Samedi dernier, le même scénario s'est répété à Fès où les supporters tangérois étaient privés du déplacement, ce qui est contraire aux droits humains relatifs à la libre circulation dans le territoire national.