A Jeddah, le Maroc a dénoncé l'agression militaire acharnée à Gaza, en alertant sur une éventuelle escalade pendant le Ramadan. Mardi dernier à Jeddah, les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ont tenu une réunion extraordinaire du Conseil, visant à examiner la situation à Gaza. L'Arabie Saoudite a convoqué cette réunion en vue d'assurer le suivi de la mise en œuvre des Résolutions du Sommet araboislamique extraordinaire, tenu le 11 novembre dernier à Riyad. A cette occasion, le Royaume, représenté par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'Etranger, Nasser Bourita, n'y est pas allé de main morte, tirant à boulets rouges sur les autorités israéliennes. « Les événements sanglants et effroyables que connaissent les territoires palestiniens, avec leur lot de drames humanitaires et sociaux et de violence inouïe contre les civils palestiniens désarmés et privés de tous les moyens de subsistance, eu égard aux bombardements israéliens les ciblant au quotidien, ainsi que leurs familles, leurs biens et leurs maisons, révèlent bien que nous sommes en présence d'une situation humanitaire catastrophique inédite », a déclaré Bourita, réitérant l'appel du Maroc à l'action de la Communauté internationale. « Une telle situation interpelle la conscience humaine mondiale et la Communauté internationale sur la nature des standards internationaux des valeurs humaines à l'aune desquels le drame du peuple palestinien frère est traité », a-t-il soutenu. Le ministre a également noté que la menace d'étendre les opérations militaires pour englober l'ensemble des territoires de la bande de Gaza, y compris Rafah, « est inacceptable » au vu de la tournure que peut prendre la situation humanitaire déjà détériorée. « Cela n'entraînera que davantage de déplacements et de meurtres de civils », a affirmé Bourita.
Cinq priorités urgentes L'escalade militaire acharnée, la politique de punition collective et le déplacement forcé dont sont victimes les civils palestiniens depuis le 7 octobre 2023, ont généré des violations flagrantes et massives des dispositions des droits humains, sapant les efforts internationaux déployés pour mettre fin à la tension, alors que le bilan des décès dépasse les 30.100 personnes, avec plus de 72.100 blessés, parmi les civils palestiniens. A ce propos, Bourita a réaffirmé la position du Royaume selon laquelle l'objectif d'un apaisement global et l'arrêt de l'effusion de sang passent par cinq priorités urgentes, définies par SM le Roi, Président du Comité Al Qods, dans Son discours adressé au Sommet extraordinaire arabo-islamique qui s'est tenu à Riyad, au Royaume d'Arabie Saoudite, le 11 novembre dernier. Ces priorités portent sur une désescalade urgente et concrète pour aboutir à un cessez-le-feu durable, la garantie de la protection des civils, l'acheminement fluide et en quantités suffisantes des aides humanitaires au profit des populations de Gaza, le maintien - voire le renforcement - du rôle de l'UNRWA, le rejet de tout déplacement et de toute démarche supposée servir de solution pour la paix et la stabilité des pays voisins, et enfin l'entame de négociations sérieuses susceptibles de relancer le processus politique pour la réalisation de la solution à deux Etats, telle que convenue par la Communauté internationale.
Haro sur les hostilités liées au Ramadan ! Sachant que chaque Ramadan, les autorités israéliennes engagent des initiatives hostiles et provocatrices à l'encontre des Palestiniens, la diplomatie marocaine a insisté qu'il est « impératif de demander aux autorités israéliennes de garantir la liberté d'accès et de prière dans la mosquée Al Aqsa, sans restriction ni condition, de cesser les provocations contre les fidèles palestiniens et de respecter la liberté de culte à Al Qods Acharif ». Dans ce sens, Bourita a rappelé la position du Maroc sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, prônant l'établissement d'un Etat indépendant sur les frontières du 4 juin 1967 avec Al Qods-Est comme capitale, conformément à la solution à deux Etats, telle que convenue par la Communauté internationale, de sorte à permettre aux peuples de la région de jouir d'un avenir sûr, dans la paix, la sécurité et la stabilité. Il a, par ailleurs, réitéré le soutien du Royaume aux efforts du Secrétariat général de l'OCI pour l'activation des recommandations du Sommet arabo-islamique extraordinaire relatives à la mise en place d'une unité d'observation juridique et d'une autre médiatique, dans le but de documenter les agressions israéliennes commises dans la bande de Gaza et le reste des territoires palestiniens, depuis le 7 octobre 2023. Il a rappelé que le Royaume a pris part aux audiences de la Cour Internationale de Justice (CIJ) dans l'affaire de demande d'avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. Le Royaume du Maroc espère que l'avis consultatif de la CIJ pourra consolider une dynamique de paix constructive en faveur d'une solution durable, dans le respect du droit du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat indépendant avec Al Qods-Est comme capitale. Le Royaume poursuivra ses efforts inlassables en vue de défendre les Lieux-saints, à leur tête Al Qods Acharif, à laquelle SM le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, accorde une attention toute particulière, en alliant action politique et diplomatique, et travail de terrain, a précisé Bourita, notant que l'Agence Bayt Mal Al Qods, bras exécutif du Comité d'Al Qods, s'attèle à l'exécution de plans et de projets concrets visant essentiellement la préservation du statut juridique de ce lieu saint, la sauvegarde de son identité civilisationnelle et le soutien à la résistance des Maqdissis. L'OCI salue les efforts du Maroc L'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) a salué à nouveau, mardi à Jeddah, le rôle du Comité Al-Qods, sous la Présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, face aux politiques hostiles des autorités de l'occupation israélienne à Al Qods Acharif visant à dénaturer l'identité et le statut juridique de la Ville sainte ainsi que sa composition démographique, culturelle et historique. La réunion extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI, consacrée aux développements dans la bande de Gaza et la ville de Rafah, s'est félicitée de la contribution de l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif et de ses efforts dans l'accomplissement de sa mission de protection de la Ville sainte et de sa population.