Le projet « Accélérateur de l'Efficacité Energétique dans l'Industrie au Maroc (AEEIM) » de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) prend de l'envol en 2024 et conforte cette réalité puisqu'un appel à candidature vient d'être lancé. Explications avec Younness El Fouih, Coordinateur dudit projet au Maroc. * Vous venez d'annoncer le démarrage de la deuxième phase du projet « Accélérateur de l'Efficacité Energétique dans l'Industrie au Maroc (AEEIM) » à travers un appel à candidature. Quels sont les principaux enjeux de l'édition 2024 ? Pour l'édition 2024 de l'AEEIM, les enjeux sont multiples et significatifs. Nous visons à renforcer la capacité des industries marocaines, à améliorer leur efficacité énergétique, à réduire leur empreinte carbone et à augmenter leur compétitivité sur le marché global. Par ailleurs, l'initiative vise à établir un marché dynamique pour les prestataires de services, lesquels sont intégrés de manière essentielle dans ce programme. Ceci dans le but de leur permettre d'enrichir et de diversifier leur palette de services. Ainsi, ils seront en mesure d'accompagner de façon significative les acteurs industriels sur leur parcours vers la décarbonation, en ouvrant la voie à des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement. L'accent est mis sur l'adoption et la mise en œuvre de systèmes de gestion de l'énergie conformes à la norme ISO 50001, la formation de professionnels qualifiés en efficacité énergétique et la réalisation d'études de cas pour partager les meilleures pratiques. La mobilisation d'un écosystème industriel autour des valeurs de durabilité et d'innovation constitue également un enjeu majeur.
* Qu'attendez-vous des participants ou des sociétés soumissionnaires ? Nous attendons des participants qu'ils s'engagent pleinement dans ce processus de transformation énergétique. Les entreprises soumissionnaires devraient être motivées par la volonté d'améliorer continuellement leur performance énergétique. Nous valorisons également la collaboration, le partage d'expériences et la création de synergies entre les différents acteurs industriels et les prestataires de services.
* Parlant d'efficacité énergétique dans l'industrie au Maroc, quelle est votre démarche ou contribution en la matière ? Notre démarche vise à offrir un cadre de soutien complet aux industries marocaines pour les aider à adopter les meilleures pratiques en matière d'efficacité énergétique. Cela inclut la formation technique, l'accompagnement dans la mise en œuvre de projets d'efficacité énergétique, la facilitation de l'accès aux technologies innovantes et le renforcement des capacités institutionnelles et réglementaires. Nous œuvrons également à promouvoir une culture de l'efficience énergétique au sein du secteur industriel marocain.
* En quoi la deuxième phase se distingue-t-elle de la première ? La deuxième phase du projet AEEIM est une continuité de la première et bénéficie naturellement d'un retour d'expérience plus élargi et sera focalisée plus sur l'accompagnement des industriels marocains à bien implémenter un système de gestion d'énergie performant. Aussi, cette deuxième phase focalise-t-elle plus sur les deux régions de Souss Massa et de l'Oriental, afin de donner plus de priorité aux entreprises industrielles de ces deux régions. L'objectif est de consolider les acquis, d'étendre le programme à davantage d'entreprises et de secteurs industriels, et d'intégrer des innovations et des technologies de pointe en matière d'efficacité énergétique.
* Quel bilan pouvez-vous faire de la phase 2023 du projet « Accélérateur de l'Efficacité Energétique dans l'Industrie au Maroc » ? L'année 2023 a marqué une étape cruciale pour le projet AEEIM, couronnée de succès remarquables et d'une mobilisation exemplaire. La phase a vu l'engagement de 31 entreprises industrielles, avec une représentation moyenne de deux participants par entité, et l'implication de 72 prestataires de services, culminant à un total de 150 participants. Notablement, cette mobilisation a inclus une participation féminine significative, avoisinant les 20%.Le programme s'est distingué par l'élaboration et la réalisation de trois cycles de formation stratégiquement complémentaires. Ces sessions se sont concentrées sur l'implantation de systèmes de gestion de l'énergie, l'optimisation des systèmes motorisés, et l'efficience des systèmes de production de vapeur. Réparties sur 16 sessions totalisant 48 jours de formation, ces initiatives ont été judicieusement renforcées par plus de 12 webinaires de suivi, démontrant un engagement profond envers la transmission du savoir et l'excellence opérationnelle. Quant aux résultats, ils ont été à la hauteur des attentes élevées placées dans le projet. La mise en œuvre de systèmes de gestion de l'énergie dans plusieurs entreprises industrielles a mené à une amélioration de leur performance énergétique. Plusieurs entreprises ont ainsi établi des objectifs ambitieux de réduction de leur consommation énergétique, variant de 3% à 15%. Les retours d'expérience et les études de cas, actuellement en phase de développement, promettent d'agir comme de véritables catalyseurs pour de futures initiatives au sein du secteur, pavant la voie vers une industrie plus durable et économe en énergie.