« Après pratiquement vingt ans de l'ouverture de l'Ambassade du Mexique à Rab at, on a atteint aujourd'hui, une relation bilatérale d'excellent niveau » nous a déclaré l'Ambassadeur du Mexique au Maroc Porfirio Thierry Muñoz Ledo à l'issue de la visite dans notre pays de la ministre mexicaine des affaires étrangères. Q :Comment va le Mexique après la crise de la grippe A/H1N1? « Le Mexique, comme plus de 207 pays et territoires au monde, a subi les effets de la pandémie de l'A/H1N1. Dans un monde globalisé, les maladies n'ont pas de passeport, ni respectent les frontières. La santé publique est l'un des défis les plus importants du XXIème siècle. La rapidité avec laquelle les autorités sanitaires mexicaines ont répondu face aux effets du virus lors de son irruption, au printemps dernier, ont permis de protéger la santé de la population devant toute autre chose. A cet effet, depuis l'éclatement de la crise sanitaire, la Directrice General de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr. Margaret Chan, a reconnue que la réaction du gouvernement mexicain était un « brillant exemple, grâce à sa transparence et coopération avec la communauté internationale ». Pour sa part, le Conseil Exécutif de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) a manifesté, au mois de mai, que le gouvernement mexicain a répondu « de manière sérieuse et responsable » en adoptant des mesures appropriées qui ont pu « limiter l'impact dans le tourisme international ». Q :En dépit de cette crise sanitaire qui a placé votre pays au devant de la scène mondiale, quelle place occupe la culture dans vos efforts pour rapprocher le Mexique du citoyen marocain ? « Le Mexique fait partie des groupes des « potentialités culturelles » dans le monde et cherche à offrir une image qui reflète la richesse de son histoire de sa civilisation et de sa culture. D'ailleurs la présence du Mexique dans le monde se fait par à travers sa littérature, son cinéma, sa peinture, ses richesses archéologiques, sa musique et sa gastronomie entre autres manifestations culturelles. En toute circonstance, la personnalité du pays s'exprime comme une valeur ajoutée dans les espaces diplomatiques où elle agit. A la démocratie, à la promotion des droits de l'homme, aux grandes actions de la nation s'ajoute le composant de la culture comme un élément explicite de la politique extérieure. La relation culturelle entre le Maroc et le monde hispanique a généré dans le temps une étroite relation entre les deux cultures et les deux peuples, et plus de cinq millions d'hispanophones sont concentrés dans le Nord du pays. Ce chiffre représente près de 15% de sa population. Les relations de la diaspora marocaine en Espagne avec ses lieux d'origine ne font que renforcer et enrichir cette relation. Les objectifs de la politique de diffusion culturelle du Mexique au Maroc visent la promotion d'une meilleure connaissance de notre pays et sert d'instrument pour une meilleure présence au Maroc. Cette présence couvre non seulement las arts, la littérature, la musique, la peinture, la sculpture et le cinéma, mais aussi la promotion des industrie culturelles, la protection de la diversité culturelle, la préservation du patrimoine et le dialogue entre les civilisations. Le Mexique et le Maroc partagent des cultures millénaires et sont témoins d'un croisement de civilisations entre les deux rives de l'Occident. Nous sommes un espace privilégié de communication entre tradition et modernité, mais aussi des vrais pays de créateurs. Le Maroc et le Mexique offrent des sociétés ouvertes au dialogue entre les cultures, les peuples et les civilisations. » Q : L'Ambassade de Mexique fête son 20ème anniversaire au Maroc. Qu'est-ce que cela représente pour vous ? quelles sont les festivités qui sont prévues ? « Les relations diplomatiques entre le Maroc et le Mexique, établies à partir de 1962, ont toujours été ponctuées par une évolution très positive. Après pratiquement vingt ans de l'ouverture de l'Ambassade du Mexique à Rabat, on a atteint aujourd'hui, une relation bilatérale d'excellent niveau, comme le témoignent les visites d'Etat réciproques réalisées par SM le Roi Mohammed VI au Mexique et par l'ancien président mexicain, Vicente Fox au Maroc. Cette commémoration représente une nouvelle opportunité de continuer à renforcer les liens de cordialité qui se sont solidement sustentés à travers un dialogue politique de haut niveau. Dans ce contexte, notre Ministre des Affaires Etrangères, Madame Patricia Espinosa Cantellano s'est rendu il y a quelques jours au Maroc, après la visite du Ministre Fassi Fihri au Mexique le mois de janvier dernier. L'établissement de l'Ambassade du Mexique à Rabat et du Maroc à Mexico il y vingt ans coïncide avec les célébrations du Bicentenaire du mouvement d'Independence et le centenaire de la Révolution mexicaine. En cette occasion, l'Ambassade propose une série de manifestations commémoratives et culturelles avec, comme début, l'exposition intitulée «Désert » qui est présentée du 2 au 15 décembre 2009 à la Galerie Bab-Rouah, à Rabat. Par ailleurs, nous prévoyons, pour l'année prochaine, à la ville d'Assilah, la pose d'une plaque commémorative sur une sculpture mexicaine, en honneur de l'amitié entre nos deux pays. C'est un effort qui s'inscrit dans le rapprochement de la culture mexicaine avec le peuple marocain. » Q :Quels sont les dossiers qui sont à l'agenda de la nouvelle dynamique de coopération bilatérale ? « Aujourd'hui, il y a des projets de coopération technique entre le Mexique et le Maroc dans des secteurs prioritaires comme l'agriculture, la santé publique, le développement social, l'économie et les finances, l'éducation, la culture et le secteur académique. Il y a, de plus, une volonté accrue des deux parties pour continuer à raffermir les liens de coopération bilatérale dans des domaines de l'agenda internationale relevant de la migration, les relations commerciales et la gestion des ressources naturelles. Au cours de la visite officielle de la Ministre des Affaires Etrangères, Madame Patricia Espinosa Cantellano, le 2 et 3 décembre dernier, nous avons approfondi nos liens politiques et de coopération dans tous les domaines et c'était une occasion pour préparer les travaux de la Troisième Commission Mixte prévue pour l'année prochaine. » Q : Le Maroc et le Mexique ont énormément des valeurs en partage, y a-t-il une volonté commune d'aller de l'avant ? « Sur cette base des valeurs en partage, hérités de la Péninsule Ibérique à travers l'Andalousie dans le sillage du monde arabe; le Maroc et le Mexique ont l'opportunité d'avancer ensemble dans ces sujets où nous attestons des grandes convergences au niveau politique, économique, sociale et culturel, d'autant plus que nos deux pays partagent des cultures millénaires et sont témoins d'un croisement de civilisations. Le Maroc et le Mexique ont surtout des réalités communes; des vastes réseaux des traités commerciaux, un investissement étranger croissant, des transferts internationaux des fonds très représentatifs, une communauté des émigrés amplement organisée, des populations très jeunes et des ressources naturelles importantes. Nos deux pays ont également des positions géographiques privilégiés, une très riche biodiversité et un extraordinaire potentiel dans le domaine touristique, bref des réalités que nous pouvons conjuguer au plurielle. » Q : Quel est le message que le Mexique aimerait donner au monde, dans un environnement géopolitique marqué par votre proximité avec les Etats-Unis, et l'effervescence que connaissent certains pays de l'Amérique Latine ? « L'on se trouve au rendez-vous avec un monde de plus en plus globalisé, où il existe une vigoureuse interdépendance entre les économies et, où les grands sujets de l'agenda international sont fortement liés l'un à l'autre: énergie et environnement, croissance et développement soutenable, migration et droits de l'homme, démocratie et gouvernance. Un environnement géopolitique où, la collaboration entre les pays devient un impératif pour résoudre les problèmes d'ordre global, une coopération internationale revitalisée qui passe par un nouveau dialogue à géométrie variable : Est–Ouest, Nord–Sud, Sud–Sud. Les défis sont très importants : la lutte contre la pauvreté; le développement économique; la lutte contre les inégalités sociales et le rapprochement de la brèche entre les pays sous-développés et en voie de développement avec les économies les plus prospères. »