Aux dernières nouvelles, les autorités de la Cité blanche du Royaume mènent, tambour battant, une campagne dans les différents quartiers et rues. Le but en est de mettre le holà à l'empiètement intempestif sur les trottoirs et, surtout, de réduire à néant l'occupation du domaine public. Ce dimanche, les autorités de la Capitale économique du Royaume ont procédé à une vaste opération de libération des biens publics. Seulement voilà, il sied de préciser que, contrairement à ce qui a été relayé par certains médias, cette opération concerne toute la Métropole et n'est pas exclusivement liée à l'évacuation des camps de migrants subsahariens, situés à un jet de pierre de la station Oulad Ziane. Bien entendu, dès potron-minet, les autorités d'Al Fida-Mers Sultan ont expulsé ces migrants et les ont déplacés vers un autre site dans le cadre de cette opération de sécurité intensive, au cours de laquelle certains migrants africains sont allés jusqu'à mettre le feu au camp, mettant en danger la vie des citoyens, et ce, en guise de protestation contre l'ordre de libération de l'espace et des biens publics. Mais il y a lieu de rappeler qu'à quelques encablures de cette zone controversée, plus exactement au quartier de Sidi Moumen à Casablanca, les autorités mènent depuis plusieurs semaines déjà des campagnes de démolition des façades des magasins de matelas, de meubles, de bois et de légumes. Au cours de cette action qui se veut salutaire pour tout le pays, les autorités ont réprimé les voitures garées sans autorisation dans les ruelles occupées par les "sabots" et empêché toute intrusion sur le trottoir. Il en a été de même pour les camions avec remorque stationnés, le plus arbitrairement du monde, à l'endroit où l'on s'y attend le moins, à savoir les maisons et immeubles du voisinage ! Pour ce qui est du quartier Hassani, les campagnes de déblayage des biens publics ont porté cette semaine sur les jardins et les devantures de magasins aléatoires, tandis que la campagne a inclus le quartier Habous à Darb Soltan et aux quartiers avoisinants. Pour leur part, les autorités locales du 26ème arrondissement ont poursuivi leurs efforts consistant à libérer les allées et les rues des véhicules remorqués, pendant que les responsables locaux du quartier Sidi Bernoussi ont réussi à débarrasser la présence aléatoire des jardins potagers, magasins de vêtements ainsi que celle des vendeurs ambulants de légumes et fruits qui ont commencé à jouer les prolongations dans les lieux. Par ailleurs, les magasins qui construisent des façades dépassant la superficie qui leur est légalement allouée ont été inclus dans le processus de démolition. Sont exclus de cet ordre de démolition les magasins et restaurants qui respectent, comme il se doit, les règles juridiques liées à l'espace public tout en disposant de leurs licences légales ad hoc. Houda BELABD Une occupation d'un autre niveau A quelques dizaines de kilomètres de Casablanca, à Mohammedia plus précisément, l'occupation de l'espace public a pris une nouvelle dimension. À quelques minutes de la gare ferroviaire de la ville, des vendeurs à la sauvette occupent jour et nuit les abords du complexe sportif avoisinant, créant un véritable spectacle de crimes et de châtiments aux heures les plus invraisemblables. Dans ces mêmes lieux, les simples nuisances sonores se doublent, hélas, d'un sentiment d'insécurité permanent et d'une liste non exhaustive de comportements déviants (drogue, délinquance, vols, viols, etc.). Cela dit, la frontière entre l'occupation de l'espace public et la délinquance est parfois ténue.