Dans un communiqué officiel, le corps des infirmiers et techniciens de santé au Maroc a critiqué ce qu'ila qualifié d'« approche unilatérale du ministère de la Santé et de la Protection sociale dans la formulation des lois liées à leurs spécialités». Les 13 associations signataires dudit communiqué ont considéré cette approche unilatérale comme « un véritable danger qui menace les réformes structurelles futures ». Ainsi, selon elles, le récent arrêté ministériel n° 2808-23 du 23 novembre 2023, fixant la classification commune des actes médicaux, est « un mépris profond de leurs revendications qui sont légitimes, y compris celles relatives à la création d'instances professionnelles représentatives de chaque spécialité».
Dans un communiqué officiel, les associations d'infirmiers et de techniciens de santé ont exprimé leur inquiétude et leur rejet de l'approche « unilatérale » dont les lois ont été formulées par le département d'Ait Taleb. Selon ces associations, « qu'il s'agisse d'infirmier, de sage-femme, de technicien de santé, de kinésithérapeute ou d'assistant social », tous ces spécialités professionnelles sont indépendantes et doivent être pilotées, chacune par une instance représentative. Dans ce sillage, revendiquent-elles, « le ministère de la Santé doit accélérer l'établissement des Ordres professionnels de tous les cadres de santé et fixer clairement la fiche-métier de l'ensemble des cadres dans des textes réglementaires bien clairs et définis».
De même, le Mouvement des infirmiers et techniciens de santé estime qu'il est tout aussi important « d'impliquer les associations professionnelles dans l'établissement du référentiel des emplois et des compétences, ainsi que dans la révision de la Tarification nationale de référence (TNR) et tout ce qui se rapporte aux cadres des professions infirmières et de santé ».
L'objectif global étant de « réussir la réforme du système de santé, de revoir les textes législatifs de manière à préserver les acquis des professions infirmières et de santé, à contribuer à leur développement et à leur promotion, et à garantir le droit des citoyens à des services de santé de qualité ».
Les associations considèrent particulièrement décevant de constater que les promesses qui leur ont été faites, par le ministère, n'ont pas été tenues, quant à leur implication dans la formulation de décrets et de lois réglementant leurs professions malgré une série de correspondances adressées au département d'Ait Taleb.
Pour rappel, l'Organisation démocratique de la santé (ODS), membre de l'Organisation démocratique du travail (ODT), avait estimé à 64.774 infirmiers et techniciens de santé les besoins du secteur de la Santé au Maroc.