Finalement, nous ne sommes pas sortis totalement bredouilles de cette magnifique Coupe d'Afrique des Nations (CAN) sur laquelle le rideau vient de tomber en Côte d'Ivoire. Les images formidables des Eléphants brandissant notre drapeau rouge et vert pendant la célébration de leur sacre mérité en finale de la CAN ont eu l'effet d'un baume apaisant sur les cœurs chagrinés de millions de Marocains. Une sorte de lot de consolation dont on avait bien besoin et que nos amis ivoiriens ont eu l'élégance de nous dédier, en reconnaissance de la noble combativité des Lions de l'Atlas face à la Zambie pour décrocher une victoire très facultative, mais qui a permis à la Côte d'Ivoire de rester en lice pour la course au titre qu'elle a fini par remporter. En dépit de certaines voix dissonantes ou clairvoyantes, c'est selon, qui se moquent aujourd'hui de ceux qui célèbrent au Maroc cette victoire par procuration qui aurait pu et dû être la nôtre, les dividendes de la modeste contribution marocaine à la victoire ivoirienne n'en demeurent pas moins précieux et avantageux en termes de soft-power et de diplomatie. La Côte d'Ivoire est certes une amie et une alliée de la première heure du Royaume du Maroc avec lequel elle entretient une relation amicale basée sur le respect mutuel et un partenariat institutionnel gagnant-gagnant. Mais la communion à laquelle a donné lieu la Coupe d'Afrique des Nations, caractérisée par la fusion quasi-fraternelle entre supporters et responsables sportifs des deux pays, se situe, elle, au niveau beaucoup plus percutant et intimiste des peuples. Plus humaine et donc plus durable, cette communion sportive et fraternelle, qui rappelle celle malheureusement flétrie entre Marocains et Algériens, a également le mérite d'être plus résistante aux aléas politiques. Elle scelle en cela des liens séculaires d'amitié qui semblent aujourd'hui plus que jamais renforcés. Félicitations à nos frères ivoiriens et rendez-vous au Maroc pour la prochaine CAN.