Attal ? Lecornu ? Denormandie ou X ? Les déclarations de la gauche soulignent la tâche difficile qui attend le futur chef du gouvernement, quel qu'il soit. Elisabeth Borne s'en va, mais la pression reste. Alors que le président de la République a demandé à sa cheffe du gouvernement de lui remettre sa démission lundi 8 janvier, la France - en tout cas les mordus de politiques - attend désormais le nom de son successeur. Selon les échos de presse, c'est le jeune ministre de l'Education nationale Gabriel Attal qui tiendrait la corde. Deux jours auparavant, les noms de son collègue aux Armées Sébastien Lecornu ou du fidèle macroniste Julien Denormandie ont beaucoup circulé. En dépit de ce flou, entretenu par le locataire de l'Elysée depuis le psychodrame de la loi immigration et le retour de rumeurs insistantes, une chose semble certaine : la gauche n'attend pas l'officialisation du prochain locataire de Matignon pour lui mettre la pression. Plusieurs parlementaires, des insoumis au chef du parti socialiste, demandent déjà au futur chef du gouvernement de réclamer la confiance du Parlement. Une étape traditionnelle - mais pas obligatoire - sur laquelle Elisabeth Borne avait fait l'impasse. En juillet 2022, quelques semaines après sa nomination, la Première ministre avait refusé de se prêter à cet exercice démocratique, faute de troupes suffisantes à l'Assemblée nationale. En cas de vote négatif, une issue probable par temps de majorité relative, l'ancienne polytechnicienne aurait dû démissionner. C'est la règle. On comprend donc son refus d'obstacle à l'époque et la gourmandise de la gauche face à ce cas de figure.
Un vote de confiance pour savoir qui soutient qui
« La tradition républicaine c'est qu'un Premier ministre nommé vient chercher l'onction du Parlement », a ainsi expliqué Olivier Faure ce mardi 9 janvier sur France Inter, « c'est comme cela dans toutes les grandes démocraties. Ce serait assez logique que le nouveau Premier ministre se plie à cette règle et explique ce pour quoi il est nommé. Je le souhaite ». Dans le même esprit, sa collègue Manon Aubry, eurodéputée insoumise, confirme demander ce vote de confiance au futur locataire de Matignon. « Dans une démocratie on ne peut pas s'asseoir en permanence sur le Parlement. Un vote de confiance cela sert à clarifier qui soutient qui », a-t-elle soufflé ce mardi matin sur Sud Radio, dans le sillage de nombreux dirigeants LFI. Mais ce n'est pas tout. Les deux formations font déjà planer le spectre... d'une première motion de censure. Alors que les insoumis ont déjà annoncé qu'ils en déposerait une en cas de refus d'obstacle sur le vote de confiance, Olivier Faure s'est montré ouvert lui aussi. « C'est la réponse traditionnelle », a-t-il expliqué sur France Inter en martelant son souhait de voir le Premier ministre se soumettre à ce vote. Il serait néanmoins beaucoup plus difficile pour l'opposition de faire tomber le nouveau gouvernement à travers une motion de censure - elle n'y est jamais parvenue à ce stade - que pour un vote de confiance, où le Premier ministre a besoin de recueillir majorité des voix.