Le peuple marocain commémore, du 20 au 23 novembre, le 52ème anniversaire du soulèvement historique des tribus des Aït Baamrane contre les autorités du protectorat espagnol, une étape décisive du processus de parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume qui a donné la mesure de l'attachement indéfectible des tribus Aït Baâmrane, à l'image de l'ensemble des Marocains, à la cause nationale, aux valeurs sacrées de la nation et au glorieux trône alaouite. La date historique du 23 novembre 1957 constitue, de par sa grande portée symbolique et patriotique, un événement gravé en lettres d'or dans l'épopée glorieuse du trô_ne et du peuple pour la réalisation de l'indépendance et le parachèvement de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume. Ce jour-là en effet, des détachements de patriotes valeureux des tribus Aït Baâmrane menèrent, de manière simultanée, une série d'attaques contre plus d'une dizaine de centres occupés par les forces du protectorat espagnol. Ces actes ont été, en fait, l'aboutissement d'une longue opération de maturation qui a cristallisé les sentiments patriotiques des populations de la région autour des mots d'ordre d'émancipation et de réalisation de l'unité territoriale du Royaume. Le mouvement de contestation a pris la forme de manifestations de diverses ampleurs, entre 1915 et 1934, pour protester contre les visées expansionnistes de l'occupant qui a tenté de porter atteinte aux sentiments religieux et à l'identité nationale de la population, laquelle a réagi en exprimant ouvertement, dans les mosquées et dans les rues, son attachement au symbole de la nation, feu SM Mohammed V. Le premier engagement armé mené par les Aït Baamrane avait eu lieu en janvier 1916, lorsque les combattants de ces tribus avaient infligé une lourde défaite aux troupes d'occupation dans le djebel Kalfen. La bataille, qui avait duré 10 jours, fut le début d'une longue série de combats et d'actes héroïques de résistance contre l'occupant qui se sont poursuivis jusqu'en 1934. C'est à travers des marchandages et tractations menés entre les autorités coloniales espagnoles et françaises que l'Espagne a prétendu justifier sa domination sur les tribus Aït Baamrane et isoler, ainsi, le nord du sud du Royaume. En 1947, les tribus Aït Baamrane ont répondu, tel un seul homme, à l'appel lancé par le père de la nation, feu SM Mohammed V dans son discours historique de Tanger, un appel qui a suscité un profond écho chez l'ensemble des Marocains, se traduisant par la constitution de groupes qui ont engagé des batailles héroïques contre l'occupant. Après le discours historique du libérateur de la nation, les tribus d'Aït Baamrane n'ont pas hésité à engager une lutte héroïque contre la présence coloniale, lançant, en coordination avec l'armée de libération nationale, des attaques contre des positions militaires de l'occupant. A cette époque, les mosquées et les lieux publics de la région avaient abrité des rassemblements populaires à travers lesquels les tribus d'Aït Baamrane avaient exprimé leur soutien, comme partout au Maroc, au père de la nation, feu SM Mohammed V, forcé à l'exil, tout en rejetant le diktat colonial. Ce fût, par la suite, le retour triomphal d'exil du libérateur de la nation et de l'Illustre Famille Royale, le 16 novembre 1955, qui fût dignement célébré dans la liesse populaire et la ferveur patriotique. La fête ne fût pas appréciée par les autorités du protectorat espagnol qui s'étaient empressées de procéder à des arrestations, notamment parmi les membres de la délégation qui s'était constituée pour représenter Sidi Ifni aux festivités organisées dans la capitale du Royaume et y renouveler le serment d'allégeance au Souverain._ Ces arrestations marquèrent le début d'une nouvelle série d'activités de résistance qui ont duré de novembre 1955 à novembre 1957. Ces activités avaient commencé par la création de cellules de résistance, de centres d'entraînement et l'organisation d'un réseau d'approvisionnement en armes. Le 23 novembre 1957 marque aussi le début d'une série d'attaques contre plus d'une dizaine de centres occupés par les forces du protectorat espagnol, de façon simultanée : il s'agit des centres de Tablkoukt, Argoub, Bijarfine, Ask, Tei'Iza, Tamoucha, Thnine Amlou, Taliouine, Alen, Bizri, Tlal Lakhssas, Larbaa Mesti, Khmiss, aguergara et Afend Issa entre autres. Les attaques ont pris de court l'ennemi qui a subi de lourdes pertes. Des martyres sont tombés sur le champ d'honneur au cours de cette confrontation qui a duré jusqu'au 12 décembre 1957 et grâce à laquelle les combattants Baâmrani ont réussi à libérer 7 centres parmi les 17 centres installés par le protectorat espagnol. Les troupes d'occupation ont dû se replier sur Sidi Ifni malgré les moyens énormes dont elles disposaient et des renforts parvenus par mer. La région d'Aït Baamrane est devenue, à cette époque, un véritable bastion de la résistance nationale contre les forces d'occupation étrangères. Les tribus d'Aït Baamrane ne visaient pas seulement, par leur lutte acharnée, à mettre en échec les visées du décret espagnol de 1947 prétendant dénier la marocanité des habitants de la région par le biais d'une loi sur la nationalité, mais également, consacrer le droit des habitants à regagner la mère-patrie fraîchement libérée du joug du protectorat, un combat qui allait trouver son apogée avec la récupération de Tarfaya en 1958. Un an après la récupération de Tarfaya, le libérateur de la nation, feu SM Mohammed V a effectué une visite dans la région pour assurer les combattants de la volonté du Maroc d'accélérer le retour de toute la région à la mère-patrie par des moyens pacifiques et la négociation avec l'Espagne. C'est grâce à la mobilisation du glorieux trô_ne alaouite et aux actions valeureuses des résistants que la rétrocession de Sidi Ifni a été obtenue, le 30 juin 1969. L'oeuvre d'unification, inspirée par le génie de feu SM Hassan II, a été, par la suite, couronnée par la grande épopée du siècle, la glorieuse marche verte, qui a permis, en 1975, la récupération du Sahara spolié et son retour à la mère-patrie. Dans un geste de haute sollicitude pour les populations de la région, feu SM Hassan II avait effectué en 1972 une visite à Sidi Ifni et a fait don aux habitants leur permettant de réaliser plusieurs projets économiques et sociaux. La célébration du 52ème anniversaire de cet événement historique revêt une grande importance d'autant plus grande qu'elle symbolise la continuité des liens entre le trô_ne et le peuple, ainsi que la fidélité, jamais démentie, aux valeurs patriotiques et aux constantes de la nation marocaine. Aujourd'hui, le Maroc sous la sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, poursuit sa marche vers le développement et l'édification d'une société moderne et démocratique. Fort de l'adhésion unanime du peuple marocain et de la justesse de la position marocaine sur l'échiquier international, notamment auprès des grandes puissances du monde, le Maroc a présenté son projet d'autonomie élargie, comme solution idoine pour clore définitivement le conflit artificiel autour de la question de l'intégrité territoriale du Royaume. A travers cette initiative, qualifiée de «sérieuse et crédible» par le conseil de sécurité de l'ONU, vise à trouver une solution politique négociée entre les parties à ce différend régional.