Le système financier marocain demeure «robuste» et n'a pas ressenti les effets directs de la crise économique internationale, souligne le Fonds monétaire international (FMI). Selon les conclusions préliminaires des consultations de 2009 au titre de l'article IV des Statuts du Fonds rendues publiques vendredi à Washington, le FMI relève que le secteur bancaire marocain «demeure solide et a été largement épargné par les évolutions des marchés financiers internationaux». Etant donné la croissance rapide du crédit ces dernières années, Bank Al-Maghrib continue de suivre de près la qualité du crédit, indique encore la même source, estimant que cette institution a réagi de manière «appropriée» à l'évolution de la situation économique et financière au moyen de sa politique de taux d'intérêt et de ses outils de gestion des liquidités. Le FMI fait remarquer que Bank Al-Maghrib a poursuivi une politique adaptée au contexte économique, expliquant qu'elle a ramené son taux directeur à 3,25 pc, en l'absence de pressions inflationnistes. «Dans un contexte où le besoin structurel de liquidités s'est accentué, principalement à cause des baisses des recettes nettes en devises, Bank Al-Maghrib a fait baisser graduellement de 15 à 8 pc la réserve monétaire obligatoire des banques au cours de l'année 2009, de même qu'elle a augmenté le volume de ses interventions sur le marché», souligne cette institution internationale. Pour le FMI, le régime de change basé sur le rattachement du Dirham à un panier de devises composé essentiellement d'Euro «a bien servi» le Maroc, en contribuant à la stabilité macroéconomique. Se félicitant que les «pré-requis pour l'adoption d'un régime de politique monétaire basé sur le ciblage de l'inflation sont pour l'essentiel réunis», le FMI souligne que Bank Al-Maghrib dispose de l'indépendance, de l'expertise, des ressources statistiques nécessaires, ainsi que d'un éventail complet d'instruments qu'elle continue de perfectionner. La stabilité des prix à moyen terme est déjà l'objectif prioritaire de la Banque et son cadre analytique et opérationnel ressemble beaucoup à celui des banques des pays qui ont adopté des cibles explicites d'inflation, affirme le FMI. Sensibles à l'expansion rapide du crédit, les autorités marocaines ont lancé plusieurs initiatives visant notamment «à améliorer l'information», fait observer la même source, citant particulièrement la mise en place d'un bureau de crédit que les institutions financières devront consulter. Les autorités travaillent également à l'élaboration d'un indice des prix immobiliers et à la mise en place d'enquêtes périodiques visant à donner une meilleure image de la situation financière des ménages et des entreprises, ajoute le FMI. Par ailleurs, le Fonds note qu'en matière de politiques macro-prudentielles, le Maroc poursuit l'application du dispositif de Bâle II, indiquant que le ratio de solvabilité des banques (CAR) a été relevé à la fin de 2008 de 8 à 10 pc des actifs pondérés. Les autorités marocaines, rappelle-t-on de même source, ont exprimé l'intention de porter ce ratio à 12 pc pour certaines institutions bancaires, en fonction de leur profil de risque, tout en tenant compte de la conjoncture. Concernant la libéralisation du compte de capital, le FMI note que les autorités demeurent engagées à continuer l'ouverture progressive amorcée par les réformes de 2007. S'arrêtant sur les politiques sociales et structurelles, le FMI souligne que le Maroc a entrepris un vaste chantier de réformes visant à augmenter la productivité et la compétitivité de l'ensemble de l'économie marocaine. Il cite à cet égard la récente réforme du système judiciaire qui devrait se traduire par une amélioration sensible du climat des affaires. En augmentant la productivité dans l'agriculture, le Plan Maroc Vert pourrait rehausser d'une manière importante les revenus des citoyens des zones rurales et réduire la dépendance de l'économie à l'égard des aléas climatiques, estime la même source, ajoutant que d'autres efforts sectoriels devraient aussi porter leurs fruits.