En marge des travaux de la COP 28 qui se tient à Dubai, le Maroc et la Norvège ont signé, ce samedi 2 décembre, un protocole d'accord sur la climat, confirmant ainsi un intérêt mutuel à coopérer conformément aux dispositions de l'article 6 de l'Accord de Paris. L'article 6 de l'Accord de Paris permet aux pays de coopérer pour réduire les émissions par l'achat et la vente de quotas d'émissions de gaz à effet de serre, indique le ministère norvégien du Climat et de l'Environnement dans un communiqué, ajoutant que cette coopération s'ajoute aux réductions d'émissions que les pays doivent mettre en œuvre eux-mêmes pour atteindre leurs objectifs de Paris. La coopération au titre de l'article 6 peut conduire à des réductions d'émissions qui n'auraient pas eu lieu autrement et accélérer la transition dans les pays en développement. Ces derniers ont un grand besoin de financement pour les mesures climatiques, et la coopération au titre de l'article 6 peut être une source importante de financement au-delà de ce que les fonds d'aide peuvent couvrir. "Je suis heureux que nous ayons signé cet accord aujourd'hui. La coopération au titre de l'article 6 peut contribuer à renforcer les ambitions mondiales en matière de climat et à accélérer la transition. Il s'agit d'une étape importante pour accélérer la production d'énergie renouvelable au Maroc, tout en contribuant à la réalisation de l'objectif climatique mondial", a déclaré le ministre du climat et de l'environnement, Andreas Bjelland Eriksen. Le protocole d'accord a été signé par M. Bjelland Eriksen et la ministre marocaine de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, en marge de la COP28 à Dubaï. Il est à noter que l'article 6 de l'Accord de Paris, prévoit un système d'échange de droits d'émissions de gaz à effet de serre entre des pays qui en émettent trop, et des pays qui en émettent moins. Concrètement, les réductions d'émissions réalisées par un Etat pourraient être rachetées par un autre. Il convient de noter que le Maroc est l'un des trois pays partenaires avec lesquels la Norvège coopère, et ce par l'intermédiaire de l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) afin de développer des programmes pilotes dans le cadre de l'article 6. Le programme actuellement en cours de développement créera des incitations pour une production plus décentralisée d'énergie renouvelable au Maroc, en permettant à un plus grand nombre de ménages et d'acteurs privés de vendre l'électricité excédentaire. Cette énergie doit pouvoir être connectée, distribuée et vendue sur le réseau électrique au Maroc. Rappelons qu'au début de l'année 2023, le Maroc a adopté d'importants changements législatifs qui contribueront à rendre cela possible. En fonction de l'avancement du programme, la Norvège pourrait éventuellement entamer des négociations avec le Maroc pour acheter des quotas. Tous les quotas achetés par la Norvège peuvent être utilisés pour atteindre l'objectif de neutralité climatique de la Norvège à partir de 2030, tel qu'adopté par le Parlement norvégien. Cet objectif signifie que la Norvège doit garantir des réductions d'émissions équivalentes aux émissions norvégiennes à partir de 2030.