Le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, a annoncé, mardi, que son département s'attèle à la préparation d'une étude stratégique concernant la constitution d'une flotte nationale de commerce maritime forte et compétitive. Répondant à une question à la Chambre des Conseillers, M. Abdeljalil a indiqué que le lancement de cette étude intervient conformément aux Hautes Orientations Royales, contenues dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l'occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte, dans lequel le Souverain a souligné la dimension atlantique du Royaume. Cette étude «se penchera sur le diagnostic de la situation actuelle de la navigation commerciale afin de l'adapter aux meilleures pratiques internationales, dans le but de créer des conditions propices à encourager les investissements dans ce secteur», a ajouté le ministre. Abdeljalil a souligné que le Maroc a adopté une politique économique fondée sur l'ouverture et la liberté d'initiative, estimant que «le principe de la libéralisation est le moyen le plus efficace de créer de la richesse, de développer l'économie nationale et de créer les opportunités d'emploi». Il a également noté qu'au cours des vingt dernières années, un nombre important de secteurs vitaux ont été libérés, notamment le transport routier de marchandises, le transport aérien, ainsi que le transport maritime et les services portuaires, à l'exception du transport maritime de passagers, «en raison de sa particularité et de son importance stratégique». Le ministre a affirmé que le secteur du transport maritime est fortement lié au développement du secteur portuaire, soulignant que le Maroc a procédé à la transformation d'importants pôles portuaires le long des côtes méditerranéenne et atlantique et veillé à les relier aux réseaux autoroutier et ferroviaire. Il a relevé que cette démarche a permis d'attirer des investissements internationaux dans le secteur du transport maritime et, partant, d'améliorer l'indice de connectivité maritime du Maroc, classé désormais au 20ème rang à l'échelle internationale, grâce à sa connectivité à plus de 184 ports dans 71 pays. Par ailleurs, il convient de souligner que le Maroc s'est adonné à accroître le volume des investissements dans le secteur des infrastructures de transport et de logistique au cours des vingt dernières années, qui s'est élevé à près de 400 milliards de dirhams, ce qui représente environ 20% des investissements publics. Il est à noter que 98% des échanges extérieurs du Maroc empruntent la voie maritime et qu'une augmentation particulière du trafic est enregistrée durant la dernière décennie. Pour rappel, le Maroc dispose d'une flotte maritime d'à peine 13 navires affiliés contre 66 en 1989. Flotte nationale : seulement 13 navires affiliés actuellement En mai 2022, Mohammed Abdeljalil avait annoncé à l'hémicycle que malgré l'importance des échanges maritimes, la contribution de la flotte nationale, qui ne compte plus que 13 navires affiliés, contre 66 en 1989, ne représente que 5% du volume du commerce extérieur du Maroc. La flotte maritime nationale ne se hisse donc pas au niveau des ambitions affichées par le Royaume, bien que le transport maritime assure 97% des échanges extérieurs et l'essentiel des exportations du Maroc vers les pays partenaires. Il convient également de noter que le Maroc a accordé un intérêt particulier à l'aménagement de nouveaux projets portuaires, désormais considérés comme un lien et un trait d'union entre le transport terrestre et maritime. Sur ce volet, il faut noter que le volume total du trafic traité par les ports marocains au cours de l'année 2019 s'élevait à environ 152 millions de tonnes, tandis que le nombre de passagers s'est élevé à 3,3 millions au cours de la même année.