La question de l'application et du respect des droits fondamentaux à la situation des personnes incarcérées amène à s'interroger sur la réalité de l'exercice du droit à la formation, dans un contexte aussi particulier et désolant, celui de la privation de liberté. Identifié depuis longtemps comme levier favorable à la réinsertion sociale et professionnelle des personnes incarcérées, l'accès à la formation a été abordé par le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors de son récent passage à la Chambre des Conseillers. Le responsable a dévoilé ainsi les derniers chiffres fournis par la Délégation Générale à l'Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR). Selon la Délégation, le nombre de personnes incarcérées bénéficiaires d'une formation est passé de 733 à 8113 détenus au cours des deux dernières décennies, soit une augmentation de 7380 personnes. De même, le nombre de centres de formation dédiés à cette question est passé de cinq à 61 au cours de la même période. Les domaines de formation étaient notamment l'agriculture, la pêche, l'artisanat et la mécanique automobile, a affirmé le responsable. Selon les mêmes données, 65 détenus ont suivi une formation dans le domaine de la pêche maritime, tandis que 37 ont bénéficié d'une formation dans le cadre de l'Entraide Nationale. En 2017, une convention signée avec les professionnels du secteur de l'automobile a permis de former près de 41 détenus. Dans un autre registre, 738 détenus ont bénéficié d'une formation technique et artisanale au cours de la saison précédente, à travers des programmes répartis dans 39 centres pédagogiques et couvrant 12 métiers traditionnels.