Depuis quelques semaines, les fidèles ont eu droit pour le prêche du vendredi à des sujets sortant de l'ordinaire des mosquées : les accidents de la circulation, la protection de l'environnement, l'école et l'éducation des enfants, la corruption, etc. Il était temps que nos mosquées pratiquent l'actualité du quotidien des Marocains car, justement, la religion a son mot à dire concernant les problèmes terrestres des citoyens. En effet, durant de trop longues années, le discours religieux chez nous s'intéressait surtout et avant tout à l'au-delà, à la vie après la mort, aux délices du paradis et au feu de la Géhenne promis aux infidèles, aux mécréants et aux méchants, et aux choses licites et illicites. En se penchant sur le comportement que doit avoir en toutes circonstances tout bon croyant, nos mosquées deviennent absolument citoyennes en enseignant les vertus, les valeurs et l'éthique de l'Islam. Il s'agit d'une révolution en douceur et d'une mutation notable qu'est en train d'orchestrer le département des Habous, dans une conjoncture où les chaînes satellitaires peuvent semer du flou dans l'esprit de jeunes désorientés, voire franchement incultes du point de vue religieux. Par ailleurs, le Conseil des Ouléma de Rabat est, quant à lui, allé plus loin que disserter sur un sujet terre-à-terre puisqu'en réponse à une requête d'une ONG, une Fatwa en dessous de la ceinture est tombée : en effet, les ouléma ont estimé que se refaire la virginité était un acte malhonnête, donc répréhensible aux yeux de l'Islam. Le Saint Coran aborde simplement les choses de la sexualité, alors pourquoi y aurait-il des tabous dans la mosquée ? Mais revenons à nos moutons, en prêchant la bonne parole les mosquées deviennent des espaces vivants et conviviaux, des écoles de citoyenneté où l'éducation religieuse retrouve tout son sens. En effet, puisque des cours d'alphabétisation sont donnés dans les mosquées, avec écran télé et vidéo à l'appui, il n' y a aucune raison que les maisons de Dieu ne jouent pas leur rôle premier, celui d'éduquer les prieurs en leur enseignant qu'un bon croyant n'est pas un délinquant sur la route, n'est pas un mauvais voisin, voire un fonctionnaire corrompu ou un mauvais père. C'est peut-être aussi simple que cela.