Bon, on y est ! C'est la semaine qui aurait pu être décisive, celle que l'on attendait depuis toujours, depuis le tirage au sort de Zurich, l'hiver dernier où les mains innocentes de la FIFA ont placé le Maroc avec le Togo, le Cameroun et le Gabon. A l'époque Roger Lemerre était le coach national, mais il n'était pas venu à Zurich, comme si déjà, il y avait chez lui une prémonition que ce tirage au sort ne le concernerait pas vraiment. Et nous voilà, dix mois plus tard, pratiquement au bout de ces éliminatoires de la Coupe du Monde 2010, et on y arrive, à bout de souffle. En clôturant avec un Maroc-Cameroun, on voyait dans ce choc « le » match décisif pour aller en Afrique du Sud, l'été prochain. Tout le monde le sait aujourd'hui notre sélection de foot ne sera pas au Mondial 2010. Ce mondial on l'aura fait venir en Afrique, et on le regardera à la télé. Quel pêché notre football a-t-il commis pour être puni de la sorte ? Il nous reste plusieurs années pour expier, s'auto-accuser, entendre les « c'est pas ma faute, c'est l'autre qui n'a pas su faire », ou bien se dire que tout ce qui nous arrive est trop moche pour être mérité, et réfléchir à la meilleure manière de nous en sortir. Car on s'en sortira, forcément. Ce qu'il y a de terrible dans la vie, c'est que le temps passe vite, mais ce qu'il y a de beau dans la vie c'est que tout passe … les bons moments, comme les mauvais. La Coupe du Monde 2010 sera un très mauvais moment à passer et difficile à digérer. Mais il y aura d'autres Coupes du Monde, d'autres ambitions, d'autres conquêtes et beaucoup de lendemains rieurs et enchanteurs. On vous le dit parce qu'on l'a vérifié. Ça se passe toujours comme ça. Et ceux qui ont vécu la « catastrophe » qui paraissait insurmontable après le 1 à 5 encaissé face à l'Algérie en décembre 79 (tiens, ça fera 30 ans, le mois prochain…) et qui ont vécu les résurrections de 1983 et 1986 en Coupe du Monde, savent très bien de quoi on parle. Allez, le 14 novembre prochain, on va se faire un petit baroud d'honneur, et on passera à autre chose. A tout autre chose. Il n'y a aucune raison pour que l‘avenir ne soit pas passionnant. Moncef Belkhayat, ministre de la Jeunesse et Sports est un homme de communication . De cela personne ne doute. Et c'est bien pour cela qu'il a choisi de passer à une heure de grande écoute sur la radio nationale, dans l'émission AL Ahad Ar Ryadi qu'anime avec conviction et dynamisme notre confrère M'hammed Azzaoui. Dimanche après-midi, le ministre a occupé l'antenne de 16h 30 à 18 heures, pour marteler les grandes lignes de son programme déjà déclamées en conférence de presse où face au Parlement, mais le ministre et le journaliste qui l'accueillait savaient très bien, que ce jour-là, ce qui intéressait le public, c'était la polémique née des propos ministériels à l'encontre du Wydad. Azzaoui a laissé cela pour la fin, pour bien faire monter le suspense (et le taux d'écoute). Et c'est à 17h 45 que Moncef a évoqué le débat wydad-télévision-et désobligeants propos. Pas de langue de bois chez le ministre qui, il nous passera le terme, ne s'est pas dégonflé. Il est allé à la charge. Après les précautions de langage d'usage, il a réitéré qu'il n'était pas question de laisser la contestation s'installer pour n'importe quoi et n'importe quand. L'Etat, avec la retransmission télé fait gagner de l'argent aux clubs. Ceux-ci doivent donc respecter le travail fourni par les chaînes de télévision nationales. Et il a rappelé, opportunément, que les clubs devraient plutôt lutter contre l'hooliganisme plutôt que contre les caméras. Et fin diplomate, il a ajouté : « Ceci dit, j'aime le Wydad et j'aime le Raja…Vive le Wydad et vive le Raja ». Le message a-t-il été reçu ? Si vous avez lu les journaux d'hier (lundi) vous aurez sûrement vu les articles « incendiaires » consacrés au ministre. Mais, oubliez les vite. Ils ont été écrits la veille, bien avant les déclarations de Belkhayat à la radio. Maintenant, on espère que tout a été bien clair et que ces polémiques seront enterrées définitivement. ll faut vite retourner à l'essentiel du problème qui est l'édification d'un championnat solide avec l'aide de toutes les composantes essentielles et au sein desquelles une presse professionnelle doit trouver toute sa place. Question, un score de 5 partout, en match de foot c'est bon ou c'est pas bon ? C'est la question qui se pose après le résultat du match Lyon-Marseille. Les 2 clubs se sont séparés sur cette marque après une course poursuite haletante. Les avis sont partagés, il y a d'abord les amateurs de spectacle qui disent que voir dix buts en un seul match, c'est un rêve, un fantasme… un vrai régal, et il y a les autres, les puristes, les techniciens qui déclarent que des défenses qui prennent cinq buts chacune, ce sont des mauvaises lignes d'arrières. Et ils ajoutent que lorsque les gardiens de buts (Loris pour Lyon, Mandanda pour Marseille) sont ceux de l'équipe de France, cela veut dire que les « Bleus « ont été battus par 10 à 0. Voilà, maintenant, c'est à vous de voir, selon que vous soyez spectateur ou technicien. Ou si vous préférez bon vivant ou éternel grincheux.