Ecœuré ! C'est le moins que l'on puisse dire d'un public fassi qui, contre vents et marées, rempli son contrat chaque semaine par une présence compacte et active, à Fès, comme dans toutes les arènes du Royaume – y compris dans la lointaine Laâyoune – et qui retourne chaque fois dans ses chaumières le cœur serré, la mine défigurée. Une seule victoire (ASS) et c'est… tout sur 7 journées de championnat. Ce week-end, contre une formation des FAR aux cartouches encore humides, ce n'est pas contre l'arbitre qu'ils ont râlé. Mais bien contre le propre coach… fassi. La bronca soudaine, assénée à un Skitioui pourtant accueilli avec des fleurs à son arrivée sur la terre de ses ancêtres, en dit long sur l'impatience insoutenable d'une galerie qui n'en peut plus. Il est vrai qu'Abdeldhadi n'a pas été heureux dans le choix d'un effectif où manquait le baroudeur Bourezzouk notamment. Alors, lorsque à la place de celui-ci, le coach fassi préféra un Noussir qui avait trop souvent montré ses limites techniques, le stade explosa. A cet instant-là – une demi-heure de la fin – l'impuissance de l'attaque fassie était toujours de mise : inimaginative et manquant de poids devant une défense militaire aux aguets. La physionomie de la formation r'batie dégageait davantage de souci de ne pas perdre que l'ambition de décrocher les 3 points. D'où un match où l'aspect tactique l'emporta sur le football spectacle. Rares auront été les occasions de but limitées à des coups de coin et à des essais individuels esseulés de part et d'autre lors d'un 1er half insipide. La seconde période ne s'anima qu'aux alentours de l'heure de jeu grâce à … l'éruption du volcan-ultras des Tigres qui, lassé d'attendre une délivrance incertaine, explosa en un festival nourri de feux de Bengale qui mit le feu au postérieur des siens. Du coup, le but chauffa grave devant les buts d'Askri Khalid. Une combinaison Belaâmri-Sarsar manqua d'aboutir dans les filets militaires (60ème mn). Les échanges devinrent plus conséquents dans une ambiance qui passa de l'enterrement à la fiesta d'arènes espagnoles. Hélas, manquaient les matadors… y compris côté visiteurs lorsque à une minute du coup de sifflet final un Mahdi El Bassil (FAR) manqua un but… immanquable à quelques mètres d'Aït Boulemane dans un stade à bout de souffle. Ajoutant à la nullité du score, l'arbitre Mounir Rahmani, ajouta son grain de sel en brisant des avantages clairs, et en distribuant à tort et à travers des cartons jaunes (assez défavorables aux locaux) etc. Pas de quoi faire honneur à la Ligue de Casablanca…