L'Azerbaïdjan, qui a gagné la guerre en 2020, a proposé la paix à l'Arménie sur la base des principes du droit international, y compris le respect de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'inviolabilité des frontières internationalement reconnues. L'Azerbaïdjan soutient l'établissement d'une paix et d'une stabilité durables dans la région et est prêt pour le processus de normalisation des relations avec l'Arménie. Mais cette dernière s'entête à maintenir les graines de la discorde et de la tension notamment dans la région frontalière du Karabakh, hypothéquant par la même l'avenir de l'ensemble de la région. L'Azerbaïdjan, qui a gagné la guerre en 2020, a proposé la paix à l'Arménie sur la base des principes du droit international, y compris le respect de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'inviolabilité des frontières internationalement reconnues. L'Azerbaïdjan soutient l'établissement d'une paix et d'une stabilité durables dans la région et est prêt pour le processus de normalisation des relations avec l'Arménie. Ce processus s'articule autour de trois axes majeurs : la signature d'un accord de paix, la délimitation des frontières et l'ouverture des communications régionales. Mais tandis que l'Azerbaïdjan reste fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à soutenir les progrès dans toutes les directions, l'Arménie, quant à elle, et sous divers prétextes, essaie d'envenimer la situation en diffusant des informations déformées dans l'unique objectif de créer une nouvelle situation de crise. Ceci alors même que ses dirigeants sont pleinement conscients que la conclusion du processus de normalisation des relations et la signature du traité de paix ouvriront de nouvelles perspectives pour le développement des relations bilatérales et la prospérité de la région. Certes les dirigeants arméniens ont récemment soutenu verbalement l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, mais il y a un fossé entre leurs paroles et les actions de l'Arménie. Malgré leurs déclarations concernant la reconnaissance par l'Arménie de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, la partie arménienne continue de prendre des mesures pour attaquer la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et s'immiscer dans ses affaires intérieures. Double jeu arménien Contrairement à l'engagement officialisé au paragraphe 4 de la déclaration tripartite du 10 novembre 2020, l'Arménie ne retire toujours pas ses forces armées des territoires de l'Azerbaïdjan. La partie arménienne essaie d'interférer dans le processus de réintégration de la population arménienne locale d'Azerbaïdjan en empêchant ce processus. Compte tenu de cela, l'Arménie devrait démontrer son attachement à la paix régionale non seulement par des paroles, mais surtout par des actes. Pour sa part, l'Azerbaïdjan est reconnaissant aux pays qui ont contribué au processus de normalisation des relations et à la tenue de réunions entre les parties. Récemment, ces réunions sont devenues plus intensives. Outre les récentes réunions à Bruxelles et à Washington, une autre réunion s'est tenue à Moscou. L'Arménie présente à la communauté internationale des informations déformées sur la situation actuelle dans la région. L'intention principale de l'Arménie est de ralentir le processus de normalisation des relations en le faisant durer le plus longtemps possible et de gagner ainsi du temps pour exécuter son programme politique dirigé contre l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et, à cette fin, de créer une nouvelle situation de crise pour saper le processus de normalisation. Comme les années précédentes, lorsqu'un accord est à portée de main, l'Arménie prend des mesures ou formule des propositions contraires à la logique et à l'objectif du processus, ce qui à son tour affecte négativement le processus. Groupes armés illégaux L'Azerbaïdjan rejette catégoriquement toutes les allégations infondées sur l'existence de "blocus" ou de "crises humanitaires" telles que propagées par l'Arménie. Il est impératif de souligner que les termes de "blocus" et de "crises humanitaires" invoqués par l'Arménie constituent une manifestation flagrante de sa vaste campagne de propagande et de discréditation contre l'Azerbaïdjan. En ce qui concerne le soi-disant "corridor de Lachin", il s'agit sans équivoque d'une route située sur le territoire souverain de l'Azerbaïdjan. Il convient de noter que cette route ne possède aucun statut extraterritorial. L'Azerbaïdjan, conformément à ses engagements au titre de la déclaration trilatérale du 10 novembre, 2020, a maintenu la pratique d'autoriser la circulation le long de cette route. Cependant, l'Arménie a constamment exploité cette route envisagée exclusivement à des fins humanitaires pour faciliter les déplacements des groupes armés illégaux qui relèvent de sa responsabilité directe et qu'elle maintient illégalement sur le territoire souverain de l'Azerbaïdjan. Ces groupes armés qui sont au nombre d'environ 10000 personnes s'activent notamment dans le trafic d'armes, de munitions, dont des mines terrestres, ainsi que dans la protection de l'extraction illégale de minéraux sur le territoire azerbaïdjanais. Le 23 avril 2023, l'Azerbaïdjan, dans l'exercice de son droit inhérent à sauvegarder sa souveraineté et sa sécurité, a établi un point de contrôle frontalier au début de la route de Lachin à la frontière d'Etat entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'établissement par l'Azerbaïdjan du point de contrôle frontalier "Lachin" à la frontière internationale avec l'Arménie est une mesure prise conformément au droit international et à la pratique internationale actuelle découlant du droit souverain de notre pays. Cette mesure a été prise afin d'empêcher l'utilisation abusive à grande échelle de la route Lachin-Khankendi par l'Arménie à ses propres fins militaires illégales et à d'autres fins.
Lachin, un point de contrôle légitimé par la CIJ Il est d'une importance primordiale de réfuter toute allégation suggérant "l'illégalité" du point de contrôle frontalier susmentionné ou sa prétendue obstruction des mouvements transfrontaliers. La Cour internationale de justice (CIJ), par son ordonnance du 6 juillet 2023, a rejeté à l'unanimité l'appel de l'Arménie demandant à l'Azerbaïdjan de retirer son personnel de la route de Lachin. Le jugement de la CIJ a définitivement rejeté toute insinuation, comme le revendiquait l'Arménie, selon laquelle le point de contrôle frontalier "Lachin" à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie entrave la circulation sur la route de Lachin ou que son existence est illégale. En revanche, c'est bien l'Arménie qui entrave le mouvement légal, réglementé et transparent à travers la frontière des deux Etats avec ses provocations militaires et autres. Et elle le fait afin de faire accepter sa thèse de "catastrophe humanitaire" par la communauté internationale (même les informations statistiques sur le pourcentage de la composante ethnique arménienne locale d'Azerbaïdjan sont déformées et présentées en nombre beaucoup plus élevé). L'incident militaire qui a eu lieu le 15 juin, les tentatives d'utiliser à nouveau la route à des fins de contrebande, ainsi que les restrictions à l'utilisation directe du point de passage frontalier par les résidents arméniens locaux en sont des exemples clairs. Contrairement aux affirmations de l'Arménie, la partie azerbaïdjanaise organise le passage légal, réglementé et transparent des citoyens, des marchandises et des véhicules depuis le point de passage frontalier de Lachin. Pour preuve, la circulation des populations civiles de la région de Karabakh en Azerbaïdjan vers l'Arménie a connu une augmentation notable après l'établissement du poste de contrôle frontalier.
Fait remarquable, plus de 2 000 personnes ont franchi le poste de contrôle frontalier jusqu'au 15 juin 2023. Ce jour-là, la circulation s'est brusquement arrêtée en raison de l'assaut des forces armées arméniennes contre les gardes-frontières azerbaïdjanais et les forces de maintien de la paix de la Fédération de la Russie qui les accompagnaient. Malheureusement, cette attaque a causé de graves blessures à un garde-frontière azerbaïdjanais. Au milieu de la menace aiguë pour la sécurité et dans l'attente d'une enquête sur l'attaque, le trafic à travers le point de contrôle frontalier a été temporairement suspendu. Il est essentiel de noter que la provocation armée s'est déroulée au moment même où un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) passait à proximité du poste de contrôle frontalier. Le CICR était engagé dans une opération pré-planifiée pour accompagner un groupe de résidents arméniens de la région du Karabakh, qui se rendaient en Arménie pour des raisons médicales. L'attaque du 15 juin visait non seulement les gardes-frontières azerbaïdjanais, mais constituait également une menace directe pour le personnel du CICR et les civils passant par le poste de contrôle, dans le but de compromettre le bon fonctionnement de la route. L'Arménie, bien qu'endossant la responsabilité de cette attaque armée, a rapidement recouru à la rediffusion de son faux récit selon lequel l'Azerbaïdjan bloquait intentionnellement la route de Lachin. Cette position est encore exacerbée par le refus de l'Arménie de fournir des garanties contre de futurs incidents de nature similaire, empêchant effectivement la reprise complète des opérations du poste de contrôle frontalier. L'Azerbaïdjan, de manière inébranlable, a appelé à plusieurs reprises l'Arménie à coopérer par le biais des institutions frontalières et douanières, favorisant un mouvement transfrontalier transparent et sécurisé des personnes, des marchandises et des services. Il est déplorable que ces appels soient restés sans réponse. Obstination arménienne Face à l'obstination de l'Arménie, l'Azerbaïdjan continue de faciliter le passage des résidents arméniens locaux vers l'Arménie à des fins médicales urgentes. En moyenne, 25 à 30 personnes par jour passent par le poste de contrôle à des fins médicales. Cela continue malgré les tentatives imprudentes de l'Arménie d'exploiter les convois du CICR pour faire passer en contrebande certains biens à double usage pour approvisionner ses groupes armés illégaux en Azerbaïdjan. Cet acte éhonté portant atteinte au mandat humanitaire et à la réputation du CICR a été publiquement reconnu par l'organisation. Compte tenu de l'intransigeance de l'Arménie, l'Azerbaïdjan s'est efforcé de collaborer avec le CICR pour utiliser des itinéraires alternatifs et plus courts, tels que le chemin du nord vers Khankendi via Aghdam, en vue de transporter des fournitures humanitaires vers la région de Karabakh depuis d'autres parties de l'Azerbaïdjan. Dans ce contexte, il est essentiel de souligner que le président du Conseil européen, M. Charles Michel, dans ses remarques publiques, à la suite de la rencontre entre le président I.Aliyev et le Premier ministre N.Pashinyan à Bruxelles, a encouragé l'utilisation de la route Aghdam-Khankendi en tant que route importante essentielle pour garantir que les besoins vitaux des habitants du Karabakh soient satisfaits de manière adéquate. Le CICR s'est dit prêt à suivre les itinéraires proposés par l'Azerbaïdjan. Malgré tout, la partie arménienne continue à s'opposer à l'utilisation des routes Aghdam-Khankendi, Fizuli-Shusha-Khankendi pour des raisons politiques. En outre, l'Arménie, par le biais du régime subordonné illégal qu'elle a instauré sur le territoire de l'Azerbaïdjan, continue de refuser l'assistance du CICR. L'Arménie orchestre des soi-disant manifestations publiques contre l'utilisation d'itinéraires alternatifs les bloquant pour empêcher la livraison de marchandises et de services. Ce comportement hostile est accentué par un programme de haine ethnique et raciale imprudemment instrumentalisé, renversant ainsi l'essence même de l'aide humanitaire proposée par l'Azerbaïdjan à sa propre population dans la région de Karabakh. Immédiatement après les pourparlers de Moscou, l'Arménie a pris des mesures pour attaquer la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan sous le prétexte de "convoi de fret humanitaire". Ce qui atteste sans l'ombre d'un doute que ce pays n'est pas intéressé à résoudre la situation de crise, mais cherche plutôt à l'utiliser dans une campagne de diffamation contre L'Azerbaïdjan, et suivre de ce fait son propre agenda politique, révélant ainsi son intention de s'engager dans une spirale d'hostilité et de chantage. L'opposition de l'Arménie à l'utilisation de ces routes est une violation flagrante du droit international humanitaire et montre clairement que les allégations de ce pays de "blocus illégal" ou de "catastrophe humanitaire" visent une manipulation politique. Ce refus arbitraire de l'aide humanitaire de l'Azerbaïdjan sur la base d'un récit à préjugés ethniques est un autre exemple mettant en évidence la politique enracinée de l'Arménie. Cette action enfreint de manière flagrante le droit international humanitaire et met en évidence les manœuvres calculées de l'Arménie, révélant sa manipulation des efforts humanitaires. Par conséquent, ces tactiques discréditent toutes les assertions concernant un soi-disant "blocus". Hypothéquer l'avenir Il est particulièrement important de souligner et de déplorer que ces agissements de l'Arménie surviennent à un moment où une opportunité historique pour la normalisation éventuelle des relations entre les deux pays émerge après 30 ans de conflit sanglant. Ces derniers mois, nous avons encouragé une intensification significative du processus de normalisation avec l'engagement actif des partenaires internationaux. Ces dialogues diplomatiques se sont avérés déterminants pour réduire les divergences et réaliser des progrès tangibles sur plusieurs articles du futur accord bilatéral, visant à établir une paix et des relations interétatiques durables. Parallèlement, le modèle récurrent de comportement non constructif de l'Arménie cherche à hypothéquer l'avenir en sapant les efforts de l'Azerbaïdjan visant à réintégrer les résidents de souche arménienne de la région de Karabakh en tant que citoyens égaux dans son cadre politique, juridique et socio-économique. L'Arménie utilise les résidents arméniens ordinaires de la région du Karabakh comme otages pour ses objectifs déclarés, et les utilise comme un outil pour la politique de haine et de discrimination contre l'Azerbaïdjan pour des motifs ethniques et nationaux. L'Azerbaïdjan garantit le respect de tous les droits et libertés pertinents inscrits dans sa Constitution et les mécanismes internationaux dont il est signataire. Le Gouvernement azerbaïdjanais est prêt à fournir des garanties pour le bien-être des Arméniens de souche résidant à l'intérieur de ses frontières en tant que partie intégrante de la population azerbaïdjanaise.
Cependant, l'Arménie, poussée par un état d'esprit revanchard et pour échapper aux engagements pris dans le cadre du processus de normalisation, a l'intention de ressusciter le climat de tension par l'ingérence dans les affaires intérieures de l'Azerbaïdjan, la propagation de la haine ethnique, la falsification des faits, la tromperie et les récits trompeurs qui insinuent l'existence d'un supposé «blocus» et de chimériques «crises humanitaires». Une solution viable, proposée par l'Azerbaïdjan, existe et est prête à être mise en œuvre grâce à l'utilisation de la route Aghdam-Khankendi. Parallèlement, la route de Lachin continuera à fonctionner conformément à la souveraineté et à la législation nationale de l'Azerbaïdjan. À ce stade critique, la communauté internationale porte une responsabilité accrue de rejeter fermement les tentatives de manipulation et de désinformation de l'Arménie. Au lieu d'enhardir davantage l'Arménie par des déclarations et des actions partiales et unilatérales, il incombe à la communauté internationale de forcer l'Arménie à mettre un terme à ses actions portant atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, à s'abstenir de s'immiscer dans ses affaires intérieures et, à la place, à agir activement en participant de bonne foi aux négociations concernant la normalisation post-conflit. La position de l'Azerbaïdjan est basée sur le droit international. En particulier, notre approche sur la sécurité des frontières, la circulation à travers la frontière internationale, ainsi que sur le transport de marchandises vers le pays à des fins humanitaires est basée sur le cadre juridique international en vigueur dans ce domaine auquel elle correspond pleinement.
Dr Nazim Samadov, Ambassadeur de la République d'Azerbaïdjan au Royaume du Maroc