Ils sont 2.563 réfugiés, basés sur le territoire marocain, à bénéficier des aides octroyées par le Haut-Commissariat aux Réfugiés (UNHCR), au cours du premier semestre 2023, indique le rapport de cette institution. Le Maroc a bénéficié au cours du premier semestre de 2023 d'une aide estimée à 1,136 million de dollars, sur un total de 107 millions mobilisés pour une quinzaine d'opérations de soutien et d'assistance aux réfugiés dans différents pays du monde. Ces opérations, qui ont eu lieu aux quatre coins du monde, en l'occurrence le Moyen-Orient, l'Afrique de l'Est et du Nord, comprennent des aides en espèces pour subvenir aux besoins de ces réfugiés, lit-on dans un récent rapport de l'UNHCR. Selon la même source, l'aide octroyée au Maroc, au cours des premiers mois de l'année en cours, a été destinée à 2.563 réfugiés sur le territoire national, dont 1.615 issus de l'Afrique subsaharienne et 648 autres de la Syrie. Le montant mobilisé dans le cadre de cette opération a été destiné à subvenir des besoins multiples (60%), des besoins éducatifs (31%) et d'autres de subsistance (9%). De par ses efforts, le HCR a pu toucher un total de 1,9 million de réfugiés dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les aides octroyées par l'institution onusienne incluent des aides de subsistance pour les réfugies basés en Egypte et en Mauritanie, des aides en matière de santé pour ceux basés en Irak et en Jordanie ainsi que des bourses d'études pour ceux résidant en Algérie, en Irak, en Jordanie, au Liban, en Mauritanie, au Maroc et en Syrie et enfin des subventions au logement pour les réfugiés en Algérie, au Liban et au Yémen. Un autre soutien sectoriel a été fourni, par exemple, pour la protection et le soutien aux personnes victimes de violence basée sur le genre et les enfants non accompagnés, sans abri ou sans proches.
Plus de 18.000 réfugiés au Maroc De par de position géographique, le Maroc est à la fois un pays de« transit et d'accueil » pour les réfugiés et les immigrants, selon le HCR. Chiffres à l'appui, le Maroc compte, jusqu'à septembre 2022, un total de 18.934 réfugiés venant de plus de 43 pays. Outre cela, l'institution onusienne souligne que le nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile au Maroc a presque doublé depuis 2019, surtout durant la période marquée par la pandémie de Covid-19. En effet, entre janvier 2020 et septembre 2022, le nombre total de personnes sous la protection du HCR au Maroc a doublé de 45%, passant de 6.757 à 9.949 réfugiés tandis que le nombre total de demandeurs d'asile a triplé, souligne l'institution onusienne. Cependant, le HCR s'est réjoui de l'évolution positive des conditions de travail au Maroc à partir du troisième trimestre 2022 suite à l'amélioration de la situation épidémiologique, chose qui lui a permis, ainsi qu'à ses partenaires, de travailler et de se mobiliser en étroite collaboration avec les autorités locales pour l'accueil et l'assistance des réfugies sur le territoire marocain. Ainsi, face à l'augmentation du nombre de réfugiés sur son territoire, le Maroc a doublé ses efforts, ces dernières années, afin d'assurer à cette population, à part entière, de bonnes conditions de vie, d'accès à l'éducation, aux soins de santé ainsi qu'à l'assistance financière. En témoigne la convention, qui a été signée en 2021 avec l'ONU, pour favoriser une meilleure intégration des réfugies au Maroc via le système scolaire.
Appel à l'adoption du cadre légal relatif à l'asile Depuis 2017, le projet de loi 66-17 relative à l'asile et aux conditions de son octroi traîne dans les tiroirs du Parlement. Le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) appelle, chaque année à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, à accélérer la cadence pour l'adoption de ce projet de loi, de sorte à garantir la reconnaissance effective du statut de réfugié, compte tenu des dispositions constitutionnelles et des principes du Pacte mondial sur les réfugiés. Bien que beaucoup d'analystes pensent qu'en adoptant une loi sur l'asile, il y aura une invasion des demandeurs d'asile. Le CNDH note, à ce sujet, qu'au contraire, l'adoption d'une telle loi sur l'asile permettra au Maroc de contrôler l'entrée et le séjour sur son territoire. A cet effet, le CNDH préconise de renforcer le respect du principe de non-refoulement des demandeurs d'asile et de réduire la marge d'appréciation des autorités concernant les décisions de rapatriement de manière à garantir leurs droits en tant que réfugiés.