Le Maroc est l'un des rares pays de la région MENA à avoir élaboré une véritable politique migratoire, a indiqué, mardi à Rabat, le représentant au Maroc du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Jean-Paul Cavaliéri. ''Le Maroc constitue l'un des rares pays de la région MENA à avoir élaboré une véritable politique migratoire intégrant différents aspects du phénomène, tels que la régularisation des sans papiers et l'accès à la santé ou encore à l'emploi'', a souligné le responsable onusien lors d'une conférence sous le thème "Approche des médias nationaux concernant les réfugiés et les migrants au Maroc", organisée conjointement par l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC) et le HCR. Il a rappelé, dans ce contexte, les engagements pris par le Royaume, notamment depuis 2013 en matière de politique migratoire, notant que le nombre de réfugiés au Maroc, sous mandat du HCR, est chiffré actuellement à 6.707 réfugiés, dont 4.597 personnes en besoin de protection internationale. M. Cavaliéri a fait état d'une augmentation de 7% de la population des réfugiés au Maroc en 2016 et un accroissement du nombre de villes accueillant cette population et de la durée de leur présence sur le territoire marocain. Après avoir rappelé les différents axes d'intervention du HCR, allant de la protection et l'assistance notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé, à la détermination du statut de réfugié, M. Cavaliéri a appelé à l'adoption de la loi sur le droit d'asile et à l'accès effectif au RAMED, entre autres. Sur le plan international, le responsable onusien a indiqué qu"'à l'heure actuelle, on a atteint un chiffre historique de 65 millions de personnes déplacées de force dans le monde, dont 21 millions de réfugiés, 3 millions de demandeurs d'asile et 40 millions de personnes déplacés dans leur propre pays''. Pour sa part, le Directeur de l'ISIC, Abdelamajid Fadil, a indiqué, dans son intervention, que cette conférence vise à attirer l'attention sur la situation des réfugiés dans le monde et au Maroc, dans un contexte particulier de migrations "mixtes" où réfugiés et migrants économiques empruntent les mêmes routes et sont victimes des mêmes réseaux criminels. Il a également estimé qu'à une époque où le phénomène mondial de la migration et des réfugiés s'accentue et où apparaissent de nouvelles problématiques concernant la sécurité, il paraît nécessaire de sensibiliser les journalistes et les médias à des sujets liés aux réfugiés et à l'immigration, ajoutant que cette problématique ne peut pas être traitée uniquement sous un angle sécuritaire mais nécessite une approche participative prenant en considération les facteurs économiques, politiques et sociales. De son côté, M. Salaheddine Lemaizi, journaliste indépendant et professeur vacataire à l'ISIC, auteur d'une étude sur l'image des migrants irréguliers dans la presse écrite, a indiqué que les médias marocains sont tenus de rejeter les stéréotypes, la généralisation dans le traitement de thématiques complexes, telles que celle de la migration, de s'en tenir à la déontologie et de s'abstenir de tout sensationnalisme. Cette rencontre a été marquée par la signature d'un protocole d'accord, entre le HCR et l'ISIC, portant sur la formation des professionnels des médias marocains sur les questions de protection internationale des réfugiés, en vue de renforcer la collaboration entre les deux parties notamment dans la mise en place de projets communs relatifs aux questions migratoires.