Dans cette conjoncture économique internationale défavorable, la Caisse de Compensation continue de soutenir le pouvoir d'achat des citoyens. En témoigne les 14 milliards de dirhams réservés à cette Caisse. Il s'agit là d'un effort financier considérable fourni par le gouvernement dans un contexte marqué par la crise économique mondiale et la hausse des prix au niveau international (blé et produits pétroliers). Durant ces dernières années, le gouvernement ne cesse de réserver à cette Caisse des enveloppes budgétaires considérables pour ne pas répercuter la hausse vertigineuse des prix au niveau international sur le marché national (blé et produits pétroliers). Chiffres à l'appui : quelque 20 et 36 milliards de dirhams lui ont été réservés respectivement en 2007 et 2008. Selon le ministère des Affaires Economiques et Générales, cette charge de compensation qui représentait environ 1.2% du PIB est passée à presque 4% du PIB en 2008. Au début des années 2000, la charge de compensation se situait autour de 6 milliards de dirhams. Un effort financier de la part du gouvernement ne fait alors pas défaut pour aider les citoyens à supporter le coût de la vie devenu de plus en plus cher non seulement au Maroc mais aussi dans la plupart des pays du monde, y compris les pays riches. Dans ce sens, est-il nécessaire de mettre l'accent sur la dernière évolution de l'indice du coût de la vie au Maroc. Un indice qui reflète bien l'évolution du pouvoir d'achat dans le pays. Selon le HCP, celui-ci a enregistré au cours du mois de septembre dernier une hausse de 1,9%, par rapport au mois précédent. Le Haut Commissariat au Plan impute cette variation à l'augmentation de l'indice des produits alimentaires de 4,0% et à une légère hausse de l'indice des produits non alimentaires de 0,1%. Pour les produits alimentaires, les hausses observées entre août et septembre 2009 concernent notamment les légumes frais avec 27,9%, les fruits frais avec 19,8%, les poissons frais avec 3,6% et le lait, produits laitiers et œufs avec 3,3%. En revanche, les prix des viandes ont baissé de 0,9% et ceux des légumes secs de 0,6%. Cet indice a enregistré au niveau des villes une hausse de 3,6% à Kénitra, de 2,7% à Fès et Meknès, de 2,2% à Marrakech et Oujda, de 1,9% à Rabat et de 1,7% à Tétouan, Tanger et Laâyoune. Comparé au même mois de l'année précédente, l'indice du coût de la vie a enregistré une hausse de 1,4% au cours du mois de septembre 2009. Cette augmentation résulte de la hausse de l'indice des produits alimentaires de 1,8% et de celui des produits non alimentaires de 1,1%. Pour ces derniers, la variation s'inscrit dans une fourchette allant d'une baisse de 0,3% pour le groupe «Transport et communications» à une hausse de 1,9% pour le groupe «Autres biens et services». Sur cette base, l'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les tarifs publics, aura connu au cours du mois de septembre 2009 une hausse de 0,2% par rapport au mois d'août 2009 et une baisse de 0,9% par rapport au mois de septembre 2008. A la lumière de ces chiffres du HCP, il s'avère que le coût de la vie au Maroc devient effectivement de plus en plus cher. Ce qui explique ainsi le souci du gouvernement à soutenir et à renforcer le pouvoir d'achat des citoyens. Un facteur essentiel pour le renforcement de la demande intérieure, et partant pour la dynamisation de l'économie marocaine. Il est à rappeler que la Caisse de Compensation fut mise en place en 1941, et ce, pour soutenir l'entrée des produits européens sur le marché marocain. En se transformant au fil des années en un vaste programme de subvention pour les biens de consommation, le pétrole et le gaz, elle devient cependant une charge de plus en plus lourde pour les finances de l'Etat. Pire, le ciblage de la population bénéficiaire est aussi déficitaire en ce sens que les couches aisées profitent beaucoup plus de la compensation que les couches défavorisées. Dès lors, une réforme de ce système s'impose. C'est ainsi que le gouvernement a entamé l'élaboration d'une vision relative à la réforme du système de la compensation pour un meilleur ciblage des catégories nécessiteuses. Les principaux axes de cette réforme porteront sur plusieurs points : - L'instauration de mécanismes de compensation plus efficaces ; - La limitation des subventions aux couches qui en ont le plus besoin ; - La réduction de la charge de compensation et sa stabilisation ; - Le redéploiement des subventions économisées qui étaient accordées à la consommation de certains produits vers des projets plus rentables économiquement et socialement. Cette réforme devrait prendre en considération certaines expériences internationales tout en les adaptant aux spécificités nationales.