Dans un environnement marqué par une hausse des taux monétaires et obligataires, les résultats dégagés par le système bancaire se sont repliés de 13% en 2022, selon le Rapport annuel sur la supervision bancaire au titre de l'exercice 2022, de Bank Al Maghrib (BAM). Dans un contexte marqué par une décélération de la croissance économique et une montée exceptionnelle de l'inflation à l'échelle mondiale, le crédit a progressé de 6,5% tiré par l'augmentation des besoins de financement des entreprises induits par le renchérissement des prix des produits énergétiques et des matières premières, tandis que les crédits aux ménages ont décéléré, indique BAM. Dans son rapport, présenté lundi lors d'une conférence de presse, la Banque centrale précise que la progression des créances en souffrance a connu une nouvelle décélération, le taux de risque ayant baissé de 0,2 point de pourcentage à 8,4%.
Alors qu'il y a une hausse des taux monétaires et obligataires, les résultats dégagés par le système bancaire se sont repliés de 13% en 2022 sur base sociale reflétant l'impact des nouvelles conditions de taux sur la valorisation des portefeuilles de titres détenus par les banques. Grâce aux bonnes performances réalisées par les activités de leurs implantations à l'étranger, les groupes bancaires ont, néanmoins, pu accroître leurs résultats consolidés de 15,5%.
Le secteur bancaire demeure solide
Au niveau de la capitalisation, les banques ont dégagé un ratio moyen de solvabilité de 15,6% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 12,4% supérieurs aux minimas réglementaires de 12% et 9%, précise BAM, notant que le ratio de liquidité à court terme a continué d'évoluer à un niveau confortable. En matière de supervision prudentielle, la Banque a orienté ses actions de surveillance vers les sources de risque induites par la conjoncture économique en particulier les risques de crédit, de marché et de taux d'intérêt. Pour accompagner les efforts de transition vers une économie verte et durable, Bank AlMaghrib a ajouté qu'elle a mené avec l'appui de la Banque Mondiale un exercice d'évaluation des risques susceptibles d'impacter les institutions bancaires du fait du changement climatique.
Le rapport précise que la Banque Centrale s'est également mobilisée aux côtés des autres parties prenantes publiques et privées à la réalisation de la feuille de route nationale en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT) pilotée par l'Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), qui a permis la sortie, début 2023, du Royaume de la liste grise tenue par le Groupe d'action financière « GAFI ».