Les résultats de l'enquête permanente de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP) auprès des ménages au titre du deuxième trimestre 2023 montre que le moral des ménages a poursuivi sa tendance baissière pour atteindre son plus bas niveau jamais enregistré. Les ménages marocains ont le moral au plus bas niveau jamais enregistré depuis 2008. Telle est la conclusion de l'enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). L'indice de confiance des ménages (ICM), qui mesure la perception de l'évolution du niveau de vie, de la consommation et de l'épargne, s'établit à 45,4 points au cours du deuxième trimestre 2023 (T2-2023). Les résultats montrent ainsi que 87,3% des ménages ressentent une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois, alors que 10% seulement évoquent un maintien au même niveau, et à peine 2,7% parlent d'amélioration. Pire, la majeure partie des ménages ne s'attendent pas à une amélioration du niveau de vie. En effet, plus de la moitié (53,4%) s'attend plutôt à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 36,9% voient un maintien au même niveau et seulement 9,7% prévoient une amélioration. Les perspectives ne sont pas meilleures pour ce qui est de l'emploi, puisque 85,3% prévoient une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Par ailleurs, toujours selon l'enquête du HCP, 78,8% des ménages considèrent que le moment n'est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Au deuxième trimestre de cette année, 53,4% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 44% déclarent s'endetter ou puiser dans leur épargne et ils ne sont que 2,6% à affirmer épargner une partie de leur revenu. Pour ce qui est de l'évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 18,5% des ménages s'attendent à une amélioration, 56,9 % à une stagnation et 24,6% à une dégradation. Enfin, d'après l'étude du HCP, presque la totalité des ménages (98,1%) sondés affirme que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois, et 72,5% d'entre eux s'attendent à ce que les prix poursuivent leur flambée pour le reste de cette année. D'autres aspects des conditions de vie sont mesurés par le HCP, à titre d'exemple l'épargne, que 10,3% des sondés s'attendent à réaliser durant les 12 prochains mois, contre 89,7% qui ont répondu négativement à cet aspect. La quasi-totalité des ménages (98,1%) déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois contre une proportion minime des ménages (0,1 %) qui ressentent leur diminution. Le solde d'opinion est resté ainsi négatif à moins 98 points, au lieu de moins 98,7 points un trimestre auparavant et moins 99,1 un an auparavant. Quant à l'évolution des prix des produits alimentaires au cours des 12 prochains mois, 72,5% des ménages s'attendent à une augmentation, 22,7% à un maintien au même niveau et 4,8% seulement à une diminution. Le solde d'opinion est resté ainsi négatif à moins 67,7 points, au lieu de moins 69,8 points un trimestre auparavant et moins 74,3 un an auparavant.
L'inflation en mai 2023 Baisse de 0,4% de l'indice des prix à la consommation, résultant de la baisse de 0,8% de l'indice des produits alimentaires et de 0,1% de l'indice des produits non alimentaires. L'indicateur d'inflation sous-jacente est en hausse de 0,1% sur un mois pour s'établir à 7,1% au cours du mois de mai 2023 et de 6,4% sur une année. Ceci signifie que l'inflation suit une trajectoire baissière progressive à la faveur des mesures d'urgence accompagnant le resserrement de la politique monétaire, a indiqué, vendredi dernier au Parlement, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. "Cette tendance baissière de l'inflation devrait se poursuivre", a estimé Lekjaa qui présentait le cadre général du projet de Loi de Finances (PLF) au titre de l'année 2024 lors d'une réunion conjointe des Commissions des Finances de la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers. Le ministre délégué a par ailleurs souligné la transformation progressive des pressions inflationnistes, principalement externes, en pressions internes depuis le début du deuxième trimestre de l'année 2022, pour s'étendre aux matières premières locales, en plus de la sécheresse et du stress hydrique qui ont accentué l'augmentation des prix des produits alimentaires.
Les mesures prises par l'Exécutif Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, a affirmé en mai 2023 au Parlement que son département a mobilisé, durant l'exercice 2021-2022, une enveloppe financière de l'ordre de 62 millions de dirhams (MDH), dédiée à la réhabilitation d'un grand nombre de marchés hebdomadaires sous-équipés. Le ministère s'attelle, avec ses partenaires, à l'élaboration d'un programme national pour la réhabilitation de l'ensemble de ces marchés, en prenant en compte l'envergure et la nature de ces lieux vitaux, tout en modulant leurs activités en fonction de leur portée nationale, régionale, provinciale ou locale, au regard de l'importance socio-économique de ces infrastructures dont le nombre s'élève à 822 à l'échelle nationale (753 en milieu rural et 69 en milieu urbain). La mise en œuvre de ces chantiers se fera sur la base des orientations du Nouveau Modèle de Développement (NMD) et en exécution du programme gouvernemental, notamment dans son volet relatif à la création de chaînes industrielles alimentaires et à la modernisation des circuits de distribution, à travers la restructuration des marchés de gros et des abattoirs et la réhabilitation des marchés hebdomadaires. En exécution de cette approche et dans la perspective de sa généralisation à l'échelle nationale, il a été procédé au lancement des travaux de construction d'un marché de gros régional « nouvelle génération », doté de tous les équipements modernes, dans la commune de Rabat, et dont les travaux de construction devraient prendre fin en 2023. L'objectif visé à travers la création de ces marchés de gros nouvelle génération est d'assurer la commercialisation des denrées alimentaires de manière fluide et transparente et de mettre fin à un certain nombre de pratiques malsaines.
Mohamed ELKORRI
Evolution du chômage : Perceptions négatives Au deuxième trimestre de 2023, 85,3% contre 4,9% des ménages s'attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Le solde d'opinion est resté ainsi négatif à moins 80,4 points contre moins 81,4 points un trimestre auparavant et moins 81,1 points un an auparavant. Le taux de chômage s'est accru de 0,8 point entre les premiers trimestres de 2022 et de 2023, passant de 12,1% à 12,9%, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ce taux est passé de 16,3% à 17,1% en milieu urbain et de 5,1% à 5,7% en milieu rural, précise le HCP qui vient de publier une note d'information relative à la situation du marché du travail au 1er trimestre de 2023.