La Palestine a appelé dimanche le président des Etats-Unis Joe Biden à traduire ses critiques à l'égard du gouvernement israélien en mesures pratiques protégeant le peuple palestinien. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a exhorté, dans un communiqué, le président Joe Biden à "mettre un terme à l'extension des colonies israéliennes" et à "contraindre le gouvernement israélien à s'engager sur la voie politique des négociations pour résoudre le conflit". "La poursuite du gouvernement israélien de ses colonies illégales l'exposera non seulement à la responsabilité conformément aux règles du droit international et aux résolutions de l'ONU, mais aussi aux sanctions de l'ONU", a précisé le ministère. Biden avait estimé dimanche que le gouvernement israélien actuel comptait certains des "membres les plus extrémistes" qu'il avait vus en Israël, selon le site d'information The Times of Israel. "Les ministres du gouvernement israélien qui soutiennent l'installation où ils la désirent en Cisjordanie font partie du problème du conflit", a-t-il ajouté. Le communiqué palestinien salue ce qu'il décrit comme "la gifle sans précédent que le président Biden a infligée pour la première fois au gouvernement israélien". Il appelle également l'administration Biden à "respecter les engagements qu'elle a annoncés en faveur de la cause palestinienne et à soutenir les approches juridiques de la Palestine dans les forums internationaux". En 2013, les Etats-Unis ont parrainé des pourparlers de paix directs entre Israël et la Palestine pendant neuf mois. Cependant, ils ont été interrompus à la fin du mois de mars 2014 à la suite de profonds différends sur les colonies et la frontière de l'Etat palestinien.
L'ONU et l'UNRWA visitent le camp de Jénine
Par ailleurs, de hauts responsables de l'ONU et des partenaires donateurs ont visité dimanche le camp de réfugiés palestiniens dans la ville de Jénine en Cisjordanie occupée, où ils ont observé les dégâts subis lors de l'incursion israélienne la semaine dernière, indique lundi le service de presse onusien à New York. L'opération militaire de deux jours a été la plus féroce depuis plus de 20 ans, selon l'agence des Nations Unies qui aide les réfugiés palestiniens, l'UNRWA. Au moins 12 personnes ont été tuées, dont quatre enfants, et 140 autres ont été blessées. Environ 900 maisons ont été endommagées, dont beaucoup sont désormais inhabitables. "Nous nous sommes rendus au camp de Jénine avec nos partenaires pour montrer notre solidarité avec les résidents et leur assurer qu'ils ne sont pas seuls", a déclaré Leni Stenseth, Commissaire générale adjointe de l'UNRWA. La délégation comprenait également Adam Bouloukos, Directeur du bureau de l'UNRWA en Cisjordanie, et Lynn Hastings, Coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations Unies. Ils étaient accompagnés de plusieurs hauts représentants de la communauté internationale et des donateurs. "Plus que les dégâts physiques, j'ai vu le traumatisme dans les yeux des résidents du camp qui avaient été témoins de la violence. Je les ai entendus parler de leur épuisement et de leur peur", a affirmé Mme Stenseth. Environ 24.000 personnes vivent dans le camp de réfugiés de Jénine, situé dans le nord de la Cisjordanie. Le centre de santé de l'UNRWA a été si gravement endommagé qu'il ne peut plus être utilisé, a indiqué l'agence, et quatre de ses écoles ont subi des dommages mineurs.