Aucun parieur du Toto-Foot marocain ne peut se vanter de décrocher le jack-pot de ce week-end. Personne ne croyait à ce que les pronostics de cette 4ème journée soient pris de folie. Sauf, peut être, un… « Illuminé » Abderrahim Talbi a été ce Robinson Crusoé qui, sur son île de banc de touche, a cru pouvoir faire couler ce conquérant des Océans africains qu'est le navire géant rajaoui. Pour un « petit », à peine monté de 3ème et 2ème division, qui n'avait pas encore pointé au classement général et qui se permet de tutoyer Mighty-Raja. C'est tout simplement… dingue !! Et pourtant, la physionomie de la 1ère mi-temps des Wydadis trahissait une volonté de limiter le score… de la défaite face à des rajaouis qui évoluaient pratiquement chez eux. D'abord, grâce à l'ambiance surchauffée entretenue par une merveilleuse galerie verte estimée à quelque 5.000 supporters. Ensuite, grâce à une maîtrise technique sur le champ traduite par une circulation judicieuse du ballon. Seules quelques escarmouches des Wafaouis perturbèrent de temps à autre une phase de monopole… En particulier, ce contre local très mal exploité par Chenguiti pourtant très proche des buts de Ataba (22ème mn). Mais il était dit que la supériorité rajaouie allait se concrétiser tôt ou tard. Cela intervint dès la demi-heure. En effet, une attaque bien orchestrée des hommes de Carlos Mozer démarqua totalement le vieux routier Omar Nejjari qui eut tout le temps de contrôler posément et d'ajuster un tir croisé de la gauche qui bat un Bourkadi impuissant. Un but salué par une explosion côté virage Sud noyé dans un tsunami Vert… Sonnés, les locaux rejoignirent les vestiaires têtes baissées. Ce qui se passa dans les vestiaires releva de « La magie africaine ». Et ce sont 11 têtes bien redressées qui ressortirent du tunnel pour donner aux Casablancais une leçon de modestie à méditer longtemps, bien longtemps… Puissant dans la furia légendaire des Hayani, Hassan Jamaï et autre Chkelet, les Noir-Et-Blanc retournèrent complètement le match dans l'autre sens ! Un spectateur non averti aurait pensé que les deux équipes avaient échangé leurs maillots dans les vestiaires !! Alors que les visiteurs avaient bizarrement relâché leur pression initiale optant pour un rythme inférieur, les poulains de Talbi – totalement décomplexés – s'en allèrent à l'assaut des buts rajaouis par jets ininterrompus provoquant corners et coups chez l'adversaire. Il est vrai que l'idée d'introduire l'autre vieux routier Omar Hassi aura profondément inspiré l'attaque Wydadie. Celui-ci faillit tromper une 1ère fois le keeper casablancais (62ème mn) sur ce coup franc des 35 m qui oblige Ataba à relâcher. Le n ° 10 Fassi est imité par l'ailier Denker dont le tir finit dans les petits filets. L'une des rares réactions visiteuses échoua aux pieds d'Abdessamad qui fausse compagnie à toute la défense fassie avant de tenter un joli lob qui passe plutôt au-dessus du cadre (75ème mn). Mais cette action tranchait singulièrement avec une prestation casablancaise qui se voulait une gestion « pénarde » de la mince avance au tableau de marque. Un tableau qui faillit se noircir de nouveau sur ce tir de… Hassi qui rebondit sur un pied visiteur avant d'attérir sur une tête wydadie qui expédie le ballon sur… la transversale (82ème). On crût – côté fassi – à la consécration d'une fatalité… défaitiste… Mais ce fut sans compter avec cette hargne du noyé qui s'accroche jusqu'à la limite de l'espoir… Or voilà que le ballon nous rappelle qu'il est, et restera, un ballon… rond pour tout le monde. Ainsi, et après que le RCA enregistrait un ultime corner infructueux, c'est le WAF qui s'adjuge la surprise de la 4ème journée du championnat 2009. On jouait la 3ème minute de l'extra-time lorsque sur ce coup franc à la limite de la ligne de touche, Hassi fait semblant de balancer un simple centre mais exécute plutôt un centre-tir foudroyant qui traverse une forêt de jambes – toutes couleurs confondues – pour battre irrémédiablement le gardien casablancais surpris par la vitesse du cuir. Une égalisation inouïe accueillie par un « tremblement de terre» des gradins wafaouis. De la dépression, c'est la liesse générale qui envahit joueurs, staff technique, comité et public Wydadi qui en avaient tellement besoin pour ne plus se préparer au pire… Un match nul synonyme de victoire aux dépens d'un Raja qui avait manifestement « mis les fassis dans son ventre »…