L'attaquant Youssouf Hadji, auteur de trois buts depuis la reprise dont un doublé contre Sochaux, se pose comme le baromètre de l'AS Nancy, actuelle 9e de la L1 avant d'aller à Paris samedi pour le compte de la 8e journée, Avec ou sans son international marocain, l'ASNL n'est pas vraiment la même équipe. Capable de faire la différence, l'attaquant à la palette technique très large libère ses coéquipiers. «Forcément, c'est quand +Yous+ n'est pas là, que l'on perçoit le mieux son influence», analyse Julien Féret. «C'est une de ses qualités, il est très à l'aise dans les déplacements, pour se montrer, proposer des solutions. On ne sait pas si cela va être plus facile avec lui. Mais, c'est une arme offensive en plus», constate le meneur de jeu lorrain. Face à Sochaux, Hadji a même été indispensable. Il a ouvert le score, dès le début de match, en transformant le penalty d'une «Panenka». Comme il l'avait fait à Valenciennes la saison dernière. Puis, il a mis son équipe à l'abri d'une magnifique frappe enroulée juste avant la pause. «Nous marquons à des moments clé. Ensuite, c'était plus facile à gérer. Même si on a encaissé ce but, c'était un bon match», relativise de sa voix délicate le numéro 15 nancéien qui a comme règle de vie de faire passer l'intérêt du groupe avant son intérêt personnel. «Même sans moi, l'équipe a réalisé de bons matches, obtenu de bons résultats Quand il manque deux ou trois joueurs, on le ressent. Un joueur, on peut s'en passer. Avec tout le monde, on peut faire de très belles choses», souligne ainsi le frère Mustapha, ballon d'Or africain en 1998. Ses coéquipiers en parlent le mieux Si les statistiques lui donnent raison depuis la reprise -deux victoires initiales sans lui et deux défaites avec lui-, il apparaît cependant qu'avec le meilleur buteur de l'équipe la saison passée (11 buts) aux commandes, le jeu des Nancéiens a été plus délié, plus fluide. «Jouer dans une équipe qui attaque, c'est beaucoup plus agréable que l'inverse. Je pense que cette année, il y a des joueurs qui peuvent faire la différence individuellement et ça m'arrange. C'est beaucoup plus facile, nous avons plus d'occasions», remarque l'international. Si Hadji, 29 ans, refuse de parler de lui, ses coéquipiers le font pour lui. Michaël Chrétien par exemple. Cet ancien du club qui avait déjà évolué à Nancy avec Hadji en 2002/2003 -avant que le Marocain parte à Bastia- ne cache pas son admiration pour ce joueur. «Je me souviens que c'était lui qui nous avait maintenus en faisant une énorme deuxième partie de saison. Depuis qu'il est revenu, il est phénoménal. Il sait tout faire. Il est capable de tout. Il est imprévisible», témoigne Chrétien. Important sur le terrain, Hadji est aussi indispensable en dehors. «Il met l'ambiance, toujours en train de chambrer. Il fait partie des mecs qui animent un groupe. C'est un leader. Il est capable de prendre la parole, de dire les choses qui ne vont pas», ajoute Chrétien. Mais si Hadji va, Nancy...