Le Club des Magistrats a haussé le ton contre le ministère de la Justice suite à la désignation de quelques juges à des missions de surveillance au concours des Attachés de Justice. Le président du Club, Abderazzak Jebari a reproché au Département d'Abdellatif Ouhabi d'outrepasser ses prorogatives, en s'adressant directement au cors des magistrats sans passer par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Détails. Depuis des mois, la tension entre le ministère de la Justice et le corps des magistrats peine à disparaitre. Depuis l'arrivée d'Abdellatif Ouahbi à la tête du ministère de la Justice, les désaccords s'accumulent entre son Département et les magistrats. Après la réforme du Statut des Magistrats, une nouvelle polémique a éclaté au autour du Concours des Attachés de Justice. Les magistrats ont été étonnés d'apprendre, à travers des correspondances ministérielles, qu'il leur incombe de surveiller le déroulement des examens. Le Club des Magistrats a haussé le ton, en critiquant publiquement le ministère de tutelle suite à la désignation de plusieurs juges dans les missions de surveillance. Le président du Club, Abderazzak Jebari, a fait part de son incompréhension de la démarche du ministère qui s'est adressé directement aux juges sans passer par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et ce, en violation du principe de l'indépendance de la Justice prônée par la Constitution. Le président du Club a protesté en alléguant l'article 107 qui stipule que « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif ». En outre, Abderazzak Jebari a fait savoir que le Département d'Abdellatif Ouahbi a confié aux juges les missions de surveillance des épreuves sans consultation préalable. Le président du Club reproche ainsi au ministre de mettre les magistrats devant le fait accompli bien que, selon lui, " l'esprit " de l'article 109 de la Constitution interdit de donner des instructions aux juges. « Dans sa fonction judiciaire, le juge ne saurait recevoir d'injonction ou instruction, ni être soumis à une quelconque pression ». Selon le calendrier officiel, le Concours des attachés de Justice aura lieu le 30 avril à l'issue duquel 300 candidats seront retenus. L'examen est composé d'une épreuve écrite en plus d'une épreuve orale de 20 minutes.