En réaction à la protestation violente de l'Algérie contre la nomination d'Amina Selmane à la tête de la représentation de l'UMA auprès de l'Union africaine, le Secrétaire de l'instance maghrébine a recadré sévèrement la réaction algérienne tout en soulignant ses contradictions. Détails. Il semble que l'Algérie n'ait pas mesuré les conséquences de son attitude déplacée à l'endroit de l'Union Maghreb arabe. Alger a été sévèrement recadré par l'UMA suite à sa protestation injustifiée contre la nomination d'une Marocaine à la tête de la représentation de l'UMA auprès de la Commission africaine dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'instance maghrébine a critiqué l'attitude de la diplomatie algérienne qui a fulminé lorsque l'ancienne consule du Maroc à Vérone, Amina Selmane, a présenté, le 13 avril, ses lettres de créance au Président de la Commission africaine, Moussa Faki. Dans un communiqué, le Secrétariat général de l'UMA a dit regretter les propos déplacés tenus par les autorités algériennes contre le commissaire africain, traité de « téméraire » et d'irresponsable pour peu qu'il ait reçu les lettres de créance. L'attitude algérienne est d'autant plus inadmissible aux yeux du Secrétariat général de l'UMA que Moussa Faki a reçu la nouvelle présidente de représentante maghrébine dans le cadre de l'exercice de ses fonctions. Le SG de l'UMA a rappelé, dans son communiqué, que le cadre légal de l'UA stipule que les groupements régionaux doivent nommer un représentant permanent. Raison pour laquelle le Commissaire africain a reçu officiellement les lettres de créance présentées par Amina Selmane. Celle-ci, poursuis-le communiqué, a d'ores et déjà prêté serment devant le Secrétaire général de l'UMA, Taïeb Baccouche, en tant que Directrice des Affaires économiques au sein du Secrétariat général. En fait, la diplomatie algérienne, dans son communiqué aux allures d'un réquisitoire, a accusé Faki d'avoir cédé à une « manipulation malsaine », dont le but n'aurait rien avoir avec les intérêts de l'Union du Maghreb Arabe et de l'Union Africaine ». Aussi Alger a-t-elle demandé à Faki de «clarifier sa position définitive sur cette violation flagrante et inacceptable des règles protocolaires et juridiques». Comme l'Algérie peine à se départir de son obsession marocaine dans sa politique étrangère, l'UMA a jugé nécessaire de lui rappeler les règles de base de la diplomatie. « La diplomate marocaine travaille pour le compte de l'instance maghrébine et ne défend nullement les intérêts de son pays d'origine qui a soutenu sa candidature », lit-on sur le communiqué, qui a savamment critiqué la paranoïa algérienne sans céder à la polémique. Le Secrétariat général de l'Union a adressé une piqûre de rappel aux autorités algériennes, soulignant implicitement leur responsabilité dans la paralysie de l'instance régionale. Raison pour laquelle l'Union appelé à l'activation du Conseil des ministres des Affaires étrangères. « Il s'agit d'une occasion de délibérer sur les modalités de rotation de la représentation de l'UMA auprès de l'Union africaine, ce qui est en mesure d'éviter les querelles politiques et de faire converger les points de vue dans le but de réaliser l'idéal maghrébin », plaide l'UMA dans son communiqué, qui rappelle que l'Algérie ne s'acquitte même pas de ses cotisations depuis 2016 contrairement aux très Etats membres. Par ailleurs, l'Union a fait savoir que l'ouverture de son bureau à Addis-Abeba, conformément au mémorandum signé avec l'instance panafricaine en 2018. À l'époque, l'Algérie n'a émis aucune réserve, ce qui signifie que sa protestation est motivée uniquement par la désignation d'une personnalité marocaine. Pour rappel, l'Algérie, par la voix du ministère des Affaires étrangères, a prétendu qu'elle n'a jamais été consultée au sujet de la nomination d'Amina Selmane, qui s'est faite « en dehors du cadre du traité constitutif de l'Union ». L'Algérie a reproché au SG d'avoir pris cette décision même si son mandat a pris fin. Raison pour laquelle le communiqué du MAE algérien l'a cité en tant qu'ex-secrétaire général. Un geste refusé catégoriquement par l'UMA qui a rappelé que ce dernier n'a eu de cesse de demander qu'un successeur soit nommé à sa place sans que sa demande ne trouve un écho chez les autorités algériennes qui ont refusé de l'inviter au dernier sommet arabe, organisé à Alger en novembre dernier bien qu'il ait été invité par le SG de la Ligue arabe. Le communiqué de l'UMA a dévoilé les contradictions de l'Algérie qui remet en cause la légitimé du Secrétaire bien que le président algérien, Abdelmajid Tebboune, lui ait adressé une lettre de félicitation à l'occasion du nouvel an en tant que Secrétaire général.
L'Algérie s'en est prise à la personne du Secrétaire général, en l'accusant de servir l'agenda du Maroc, le pays qui abrite le siège de l'Union. Ce dernier a été accusé d'avoir outrepassé son mandat en prenant une décision qui relève de la Compétence du Conseil des ministres des Affaires étrangères.
En effet, ce n'est pas la première fois que Taïeb Baccouche fait l'objet d'attaques en provenance d'Alger. Il a été fustigé par une campagne médiatique véhémente, en septembre, pour peu qu'il ait appelé à la réconciliation entre le Maroc et l'Algérie.