Cinq jours après la réception de la représentante permanente de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) auprès de l'Union africaine (UA), la Marocaine Amina Selmane, par le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat à Addis-Abeba, et le communiqué hystérique de la diplomatie algérienne, le secrétariat général de l'UMA a finalement répondu. Sa réponse cinglante met à mal le régime algérien. S'attaquant à l'UMA, à son secrétaire général, le Tunisien Taieb Baccouche, et à Moussa Faki Mahamat-qualifié d' »irresponsable », l'Algérie s'est fait sévèrement remonter les bretelles par le Secrétariat général de l'organisation nord-africaine qui révèle les dessous des réelles intentions d'Alger concernant le projet d'intégration maghrébine. Entre les déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune et la réalité du terrain, il y a une grande différence. Le secrétariat général de l'UMA a commencé par rappeler le contexte de l'inauguration de la représentation au sein de l'UA. Une décision «qui a fait l'objet d'un accord avec le président de la Commission de l'UA Moussa Faki Mahamat en janvier 2018», indique-t-il dans un communiqué. L'accord était connu de tous « sans que nul n'y oppose de réserve », a précisé l'organisation en réponse à la réponse colérique d'Alger, tout en ajoutant que la mise en oeuvre du projet a été suspendu à cause de la pandémie du coronavirus. « Nous avons enfin pu nommer la directrice des affaires économiques au secrétariat général de l'UMA, dans un contexte où les Communautés Economiques Régionales (CER) sont considérées par l'Union Africaine comme ses piliers essentiels dans la mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine, notamment en matière d'intégration économique continentale, dont le préalable est l'intégration régionale », a indiqué le document. Le communiqué a démonté toutes les allégations formulées par l'Algérie, les unes après les autres, notamment en s'attardant sur le cas du Secrétaire général de l'UMA, le Tunisien Taïeb Baccouche. Le secrétariat a démontré que l'Algérie était l'initiatrice de la discorde, même si son communiqué qui tire à boulets rouges sur l'organisation pour avoir nommé une Marocaine témoigne à lui seul de la haine viscérale des dirigeants algériens envers le Maroc. Le texte indique que le mandat de Taïeb Baccouche a été prolongé, alors que lui, demandait à plusieurs reprises qu'un successeur soit nommé. Le secrétariat ajoute que l'Algérie, qui accueillait le dernier Sommet arabe en novembre 2022, n'a pas invité le Tunisien même la Ligue arabe, l'instance en question, l'avait invité. «La partie organisatrice (en référence à l'Algérie) a omis de l'y convier pour ce faire, même si (Baccouche, ndlr) a reçu une invitation officielle de la part du secrétaire général de la Ligue arabe pour y assister», a précisé l'Union du Maghreb arabe. A propos de Moussa Faki Mahamat, le document publié indique qu'il n'a fait qu'appliquer le l'article 20 de l'accord entre l'UA et les huit organisations régionales du continent et le secrétariat d'exprimer sa tristesse quant à « l'attaque » algérienne qu'il a dû subir. « Nous regrettons l'attaque contre le président de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le décrivant en des termes inappropriés [tels que l'irresponsabilité] parce qu'il a appliqué la loi et a officiellement reçu les lettres de créance de Mme Amina Selmane », a indiqué le SG. Concernant, la Marocaine Amina Selmane, dont la nationalité pose problème à l'Algérie, l'UMA rappelle qu'elle était déjà directrice des affaires économiques au secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe et qu'en prêtant serment en cette qualité, elle « est ainsi devenue une diplomate maghrébine, travaillant avec le secrétaire général et non avec son pays qui l'a nominé » et qu'elle travaille au niveau de l'Afrique avec le président de l'Union Africaine. Le secrétariat a asséné un coup de grâce à la diplomatie algérienne en exposant un autre mensonge contenu dans la réaction colérique de cette dernière. Alors que son communiqué parlait d'un certain « attachement » de l'Algérie à l'UMA, la diplomatie algérienne a été confrontée par des faits à la réalité de ses manquements à ses engagements financiers. L'organisation nord africaine a indiqué que tous les pays membres sont à jour dans leurs contributions financières sauf l'Algérie. Même la Libye qui vit une situation des plus critiques à cause de l'instabilité politique et sécuritaire, a payé ses engagements jusqu'en 2022 alors que l'Algérie n'a plus payé depuis 2016 et a retiré ses diplomates accrédités en juillet 2022. « Tous ont joui de leurs droits et solde en puisant dans les contributions des autres Etats membres», a tancé le Secrétariat exposant les pratiques du régime algérien. «Nous espérons que l'attachement témoigné par l'Algérie se concrétise par le règlement du restant dû et par le retour des diplomates rappelés », a taclé le document.