Décidément le régime d'Alger fait feu de tout bois! Dès qu'il est question du Maroc, les généraux voient rouge et s'en prennent à tout ce qui bouge. Cette fois, c'est le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Mahamat Faki, qui en a eu pour son grade. Motif? Avoir reçu ce jeudi la diplomate marocaine, Amina Selmane, qui lui a présenté ses lettres de créance en tant que représentante permanente de l'Union du Maghreb arabe (UMA) auprès de l'UA. Un événement anodin comme il en arrive tous les jours, sauf que Alger a bien entendu trouvé à y redire, et à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères (excusez du peu), publié ce dimanche et qui s'en prend vertement à Faki. x Publicité Dans sa réaction (épidermique), le ministère a exprime son « profond étonnement » face à la décision « désinvolte » et « irréfléchie » du président de la Commission de l'Union africaine, Mahamat Faki, de recevoir les soi-disant « lettres de créances » d'une diplomate marocaine se présentant faussement en qualité de « Représentante permanente » de l'UMA auprès de l'UA. I received the credentials of Mme Amina Selmane, Permanent Representative of the Arab Maghreb Union (UMA) to the African Union. pic.twitter.com/mSkHNsyUTJ — Moussa Faki Mahamat (@AUC_MoussaFaki) April 13, 2023 Et pourtant, la diplomate marocaine a bien été désignée par l'UMA pour ce poste. Un communiqué du secrétariat général de l'union avait explicitement souligné que « la nomination de cette ex-consule du Maroc à Vérone, en Italie, et directrice des affaires économiques de l'UMA, intervient dans un contexte où les Communautés Economiques Régionales (CER) sont considérés par l'Union Africaine comme ses piliers essentiels dans la mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine, notamment en matière de développement économique et d'intégration ». Donc il y a bien eu nomination, mais cela n'empêche pas Chengriha & Co de rouspéter même s'il faut pour cela insulter le président de la commission de l'UA. « Ce comportement irresponsable est d'autant plus inadmissible qu'il intervient après des démarches pressantes des autorités algériennes auprès de la Commission de l'Union africaine, afin de considérer sans objet cette prétendue nomination », a encore dénoncé Alger. Le secrétaire général de l'UMA n'y a pas échappé non plus, et s'est vu accuser d'imposture. « Cette nomination ne relève aucunement des prérogatives du Secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe, dont l'ultime mandat a définitivement pris fin le 1er août 2022, sans possibilité de prorogation, mais qui par cette énième imposture sert l'agenda tracé par son pays de résidence », assène le ministère algérien des AE. L'Algérie a tenu à préciser, et c'est peut être là ce qui a fait le plus mal, « qu'elle n'a jamais été consultée » au sujet de cette nomination qui « s'est faite en dehors des règles prévues par le Traité instituant l'UMA de février 1989 ». Ce Traité exige le « vote à l'unanimité des Etats-membres au niveau du Conseil des ministres des affaires étrangères de l'UMA, seule instance habilitée à statuer aussi bien que sur cette nomination que sur l'établissement de relations de coopération avec d'autres groupements régionaux et internationaux, tel que prévu notamment par l'article 6 du Traité instituant l'UMA, les articles 5 et 7 du Statut général fixant les attributions du Secrétaire général de l'UMA ainsi que par la résolution du Conseil de la présidence datant du 23 février 1990 », rappelle le texte. En acceptant cette « grossière mise en scène protocolaire », le président de la Commission de l'UA cède à une opération de « manipulation malsaine, conçue et mise en œuvre à des fins ne servant aucunement les intérêts de l'UMA et de l'UA », estime le communiqué. Visiblement très remontée, l'Algérie a indiqué attendre de la Commission de l'UA qu'elle « clarifie sa position définitive sur cette violation flagrante et inacceptable des règles protocolaires et juridiques, sans préjudice de mesures éventuelles en fonction de l'évolution de cette affaire ».