Les appels au boycott du concert de Booba, prévu au début de l'été 2023 se sont répandus comme une traînée de poudre ces derniers jours, depuis l'annonce de son concert attendu par les uns et honni par tant d'autres. Le point. «Le rappeur Booba qui a maintes fois insulté les femmes marocaines et le Royaume du Maroc dans ses chansons sera en concert le 21 juin à Casablanca. Ce personnage n'est pas le bienvenu dans notre pays, faisons tous pression sur lui pour qu'il annule ce concert, faisons également pression sur les organisateurs qui ont invité les ennemis de la nation ! » pourrait-on lire dans un Tweet qui a fait le tour de la Toile, le week-end qui vient de s'écouler. Plusieurs hashtags en différentes langues, dont l'arabe et le français ont été créés pour inciter les Marocains à boycotter l'événement, attendu le jour de la fête internationale de la Musique.
Le rappeur Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, est en effet attendu en concert à Casablanca le mercredi 21 juin au complexe sportif Mohammed V. Les tickets proposés à 400 Dh (classique) et 800 Dh (VIP) sont déjà en vente. «Six ans après son premier concert dans la capitale économique, le rappeur français Booba revient cette année pour un concert exclusif », annoncent les organisateurs. Reprenant des couplets du rappeur où il évoque explicitement les « femmes marocaines » ou encore certaines de ses publications sur les réseaux sociaux, les internautes marocains appellent les autorités à agir en annulant le concert prévu dans la Métropole.
L'organisateur se défend !
L'organisateur de l'événement a, lors d'une récente mise à jour de l'annonce du concert tant controversé, précisé que le rappeur français a récemment sorti une chanson intitulée «Morocco» rendant un vibrant hommage au Royaume. Laquelle mise à jour n'a pas semblé convaincante, ni propre à effacer le tort déjà fait pour dissuader les boycotteurs de leur action et encore moins les convaincre de la sincérité des intentions de l'artiste.
Rappelons que ce n'est pas la première fois que le public marocain appelle au boycott de ce chanteur français. Des parents d'élèves de diverses écoles de la mission française au Maroc se sont insurgés en 2017, contre un concert prévu à Rabat car ils ont jugé que les paroles du rappeur ne sont pas respectueuses des mœurs publiques marocaines et encore moins de l'âge du public destinataire essentiellement composé d'adolescents.
Parmi ses chansons les plus controversées, on peut citer celle où il réduit, dans un langage obscène, la Marocaine à une « beurette » à qui l'on peut seulement dire «sois belle et tais-toi » et une autre chanson où une autre femme marocaine est appelée à accomplir ses tâches ménagères habituelles et à satisfaire les désirs sexuels de son amant.
Il a également défrayé la chronique, en 2019, en s'attaquant violemment à une journaliste française d'origine marocaine parce qu'elle avait osé aborder le sujet de la délinquance dans certains quartiers de France.
Booba, marocophile ou marocophobe? Booba, le rappeur français le plus controversé du moment, celui qui chantait à tue-tête qu'il «ne va à la chicha que pour les beurettes » est, depuis quelques jours, sur la sellette. Cependant, sur ses comptes officiels, nous pouvons à peine lire qu'il fait montre d'un grand intérêt pour son projet de concert casablancais prévu cet été. De même, dans la presse française et francophone, il se félicitait, il y a quelque temps, du fait que le concert qu'il a animé en 2017, a généré un grand intérêt auprès de son public marocain et ce, malgré les nombreux appels au boycott. Affaire à suivre, somme toute.