Il semble que le Parti Populaire espagnol (opposition) ait enfin réalisé l'importance stratégique pour l'Espagne d'une relation stable et apaisée avec le Royaume du Maroc, par-delà les clivages politiques et les polarisations partisanes dans le pays Ibérique. Après avoir adopté durant plusieurs mois une position systématique anti-marocaine, qui tiendrait probablement davantage aux enjeux de politique intérieure pour mettre en difficulté le gouvernement de Madrid, le PP a décidé de tempérer ses positions, sachant la place qu'occupe désormais le Royaume dans l'équation régionale.
Cela fait des mois que le parti ne ménage pas ses critiques envers les positions du Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, notamment après que celui-ci ait changé de position en considérant l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de la question du Sahara marocain.
Cet acharnement systématique du PP contre le gouvernement sur sa politique de rapprochement avec le Maroc a cependant été jugée excessive et pro-algérienne, et comportant même les risques de compromettre les intérêts espagnols. Il semble qu'Alberto Núñez Feijóo, secrétaire général du parti, ait admis le bien- fondé de ces critiques en donnant des consignes claires à ses députés, pour « examiner à la loupe » toutes les questions ayant trait au Royaume.
Pour redresser la barre, les leaders du parti ont rappelé l'intérêt porté aux relations entretenus avec le Maroc. A cet égard, les dirigeants ont souligné que chaque prise de position et chaque apparition de l'un des membres du parti sera méticuleusement analysée. « Si nous envisageons d'être à la tête du gouvernement, cela implique qu'il faudrait absolument prendre soin de nos relations avec le Maroc », affirment-ils, cités par des médias locaux.
Pour rappel, en 2022, Alberto Núñez Feijóo avait rencontré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à Rotterdam aux Pays-Bas, en marge du Congrès du Parti Populaire européen. Le leader espagnol avait assuré le responsable marocain que si son parti arrivait à la tête du gouvernement « il mènera une politique étrangère fiable ».