Après que les désaccords diplomatiques entre le Maroc et l'Espagne, qui avaient perduré pendant de longs mois, aient été surmontés, les médias espagnols mettent en exergue le bilan de ces cinq mois de rétablissement des relations bilatérales. Détails. Les relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne demeurent, selon le média espagnol La Razon, rétablies mais le bilan est très modeste en termes des objectifs ambitieux annoncés par les deux parties il y a quelques semaines. D'après le journal espagnol, le Maroc est conscient du fait que le chef du gouvernement Pedro Sanchez risque d'être remplacé par Alberto Núñez Feijóo, le leader du Parti Populaire (PP). En effet, dans des sondages qui se déroulent avant les élections législatives qui se tiendront à en 2023, Alberto Núñez Feijóo réalise de bons résultats, et les observateurs prédisent que le PP obtiendrait une majorité absolue, après le scrutin régional anticipé où le parti conservateur est arrivé en tête. Alberto Núñez Feijóo aurait promis au chef du gouvernement Aziz Akhannouch, lors d'une rencontre, en mai à Rotterdam aux Pays-Bas, qu'il se rendra au Maroc avant la fin de l'année, et qu'en cas de son élection à la tête du gouvernement espagnol, après les prochaines législatives 2023, il maintiendra une position favorable aux intérêts marocains, autour du Sahara, rapporte La Razon. Après cette rencontre à Rotterdam, Alberto Núñez Feijóo, en tant que leader du PP, actuellement à l'opposition, et malgré la posture politique de son parti, a consolidé la position du gouvernement Sanchez, lors d'un vote au parlement en juillet dernier en faveur du plan d'autonomie, en rejetant ainsi un projet de résolution hostile au Maroc, présenté par certains partis indépendantistes, avec 252 voix, y compris celles du PP, 70 contre et 11 abstentions. Le Parti Populaire y était donc pour beaucoup. Quant à El Confidencial, ce dimanche 14 août, il a publié que Pedro Sanchez affirme dans son entourage que l'Espagne a pris du poids à l'échelle de l'Union Européenne, grâce à sa « bonne entente » avec les dirigeants européens, précisant que Sánchez aspire à terminer sa carrière politique à un poste international. Le responsable espagnol a pour objectif de devenir le premier président espagnol du Conseil Européen. «Pour l'instant, la première étape serait de présenter sa candidature à la tête de l'Internationale Socialiste en novembre», fait savoir le média. Le média espagnol a mis le zoom également sur les réalisations des deux pays après le rétablissement des relations diplomatiques, dont la réouverture des frontières de Sebta et Mellilia occupées - qui sont restées fermées pendant plus de deux ans et deux mois -, la célébration de l'Opération Traversée du Détroit, également suspendue pour deux étés d'affilée et, surtout, la coopération en matière de migration et de sécurité. «Cette étroite collaboration est incarnée par une réduction de la pression migratoire en provenance du Maroc, tant aux frontières de Sebta et Mellilia que sur la route canarienne», souligne La Razon. En plus, et dans ce sens, les médias espagnols s'accordent à dire que la situation économique à Sebta a connu ces derniers temps une bouffée d'air économique, après deux années de crise suffocante. Ce dernier affirme qu'après la visite au Maroc, qui a eu lieu le 10 août, du chef de la Police nationale du pays ibérique, Francisco Pardo Piqueras, où il a rencontré le Directeur Général de la Sécurité Nationale et de la Surveillance Territoriale, Abdellatif Hammouchi, pour évoquer la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l'immigration, et la coopération frontalière, l'automne sera prolifique en rencontres bilatérales. La Razon précise que cinq mois après le rétablissement des relations entre les deux pays, il y a encore beaucoup de choses que les deux Etats peuvent accomplir conjointement si un climat de transparence et de loyauté règne entre eux, soulignant que le gouvernement de Pedro Sánchez saura profiter du nouveau scénario ouvert avec le Maroc et promouvoir les intérêts généraux de l'Espagne.