Plusieurs centaines de milliers de sinistrés ont perdu leur logement après le puissant séisme qui a ravagé la Turquie et la Syrie le 6 février. C'est l'un des principaux enjeux générés par la catastrophe qui a frappé la Turquie et la Syrie début février. Plusieurs centaines de milliers de sinistrés ont perdu leur logement après le puissant séisme qui a ravagé la Turquie et la Syrie le 6 février. C'est l'un des principaux enjeux générés par le puissant séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie début février. Dans les gravats et les décombres, des centaines de milliers de sans-abri font toujours face à la faim et au froid dans les deux pays frontaliers. Les autorités tentent désormais d'atténuer la catastrophe humanitaire, qui a fait plus de 35.000 morts. Alors que les chances de retrouver des survivants deviennent quasiment nulles, la priorité est désormais l'aide aux centaines de milliers de personnes dont les logements ont été détruits par le tremblement de terre. Selon le gouvernement turc, quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants, plus de 206.000 tentes ont été dressées et 400.000 sinistrés évacués des régions dévastées. À Antakya, l'Antioche de l'Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d'abandon, les secours sont désormais organisés, selon des journalistes de l'Agence France-Presse sur place. Des toilettes basiques ont été installées, au grand soulagement des rescapés qui en ont été privés pendant plusieurs jours, et le réseau téléphonique a été rétabli dans une partie de la ville. Une forte présence policière et militaire était visible afin de prévenir les pillages, après plusieurs incidents durant le week-end.
Un état de nécessité absolue
De nombreux habitants interrogés par l'Agence France-Presse ont toutefois justifié les vols dans les supermarchés, les premiers jours, par l'état de nécessité absolue dans laquelle beaucoup se trouvaient, sans eau, sans électricité, sans argent ni magasins ouverts. Au dénuement matériel extrême s'ajoute la détresse psychologique, qui frappe de plein fouet les plus jeunes. Le vice-président turc Fuat Oktay a affirmé que 574 enfants extraits des bâtiments effondrés avaient été retrouvés non accompagnés. « Mes enfants ont été gravement affectés par le séisme », explique à l'Agence France-Presse Serkan Tatoglu, dont la femme et les enfants âgés de six, 11, 14 et 15 ans ont trouvé refuge dans un village de tentes dressées à côté du stade de la ville de Kahramanmaras.
Le séisme aurait fait « plus 72.000 morts »
« J'ai perdu une dizaine de membres de ma famille. Mes enfants ne sont toujours pas au courant, mais la plus jeune est traumatisée par les répliques. Elle n'arrête pas de demander "Papa, va-t-on mourir ?" », confie-t-il. « Je ne veux pas leur montrer les cadavres. Avec ma femme, nous les serrons dans nos bras et leur disons "tout ira bien" », poursuit Serkan Tatoglu Lueur d'espoir, de nouveaux survivants ont été extraits des décombres bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe. Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont ainsi été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep. Autre épisode réconfortant : à Kahramanmaras, un journaliste de l'Agence France-Presse a vu lundi des secouristes retrouver un chien en vie sous les décombres. Mais le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s'alourdir et pourrait même doubler selon l'ONU : il s'élevait lundi soir à 35.331 morts – 31.643 morts dans le sud de la Turquie, selon l'Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3 688 morts en Syrie. « 72.663 personnes pourraient avoir perdu la vie et 193.399 personnes pourraient être blessées », selon un rapport de l'association patronale Turkonfed publié lundi par les médias turcs. Le coût économique du séisme pourrait atteindre « 84,1 milliards de dollars », indique la même source.
Damas accepte l'ouverture de deux points de passages La Syrie a annoncé l'ouverture, pour une période initiale de trois mois, de deux nouveaux points de passage avec la Turquie pour accélérer l'arrivée de l'aide humanitaire. Avant le séisme, la quasi-totalité de l'aide, cruciale pour plus de 4 millions de personnes vivant dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, était acheminée à partir de la Turquie par un seul poste-frontière, celui de Bab al-Hawa. Les appels à ouvrir de nouveaux points de passage entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie, dont certaines zones sont contrôlées par la rébellion, s'étaient multipliés ces derniers jours. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué cette décision du président syrien Bachar el-Assad qui « va permettre à plus d'aide d'entrer, plus vite ». Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris à l'aide de bâches en plastique, ainsi que des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi lundi la frontière. Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d'aide ont jusqu'à présent atterri en Syrie et d'autres sont attendus dans les heures et les jours à venir, en provenance en particulier d'Arabie saoudite.