« Les conditions monétaires restent largement accommodantes en dépit de l'augmentation du taux directeur par la Banque centrale lors de ces derniers mois», a indiqué, mercredi 8 février, le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, lors d'un symposium CDS (Conseil de du Développement et de Solidarité) à Rabat, soulignant qu'avec un taux directeur à 2,5% à fin 2022 et une inflation à 6,6% en moyenne sur l'année, « les taux d'intérêt ressortent négatifs en termes réels». Afin d'assurer une meilleure transmission des décisions de BAM, son directeur dit effectuer un suivi permanent avec tous les composants du système bancaire à travers des sessions de dialogue. «Je tiens moi-même une fois par semestre, et à chaque fois qu'il en est besoin, des réunions avec les présidents des banques, et après chaque réunion, le Conseil BAM tient une rencontre avec les Directeurs généraux des banques ». En ce qui concerne la délivrance des crédits, Abdellatif Jouahri a affirmé que BAM assure une veille régulière sur les conditions de crédit à travers des reportings trimestriels sur les taux débiteurs, mais aussi sur les conditions d'offre et l'évolution de la demande. Dans le but d'assurer une concurrence saine entre les banques, BAM a mis en place, selon son Wali, un paquet de directives portant sur la mobilité et la mainlevée en attendant la finalisation d'un comparateur des conditions tarifaires afin de veiller à plus de transparence. Si les systèmes financiers font face à un déluge réglementaire et prudentiel, BAM transpose, d'après Jouahri, ces resserrements réglementaires à travers une démarche basée sur la gradualité, la souplesse, la concertation et l'étude d'impact. L'objectif que se fixe BAM est de réaliser le rapprochement banques/entreprises pour une meilleure compréhension des positions mutuelles. Lors de son intervention, le Wali de BAM a passé en revue les résultats positifs de la réunion tripartite BAM-CGEM-GPBM, tenue en 2016, et la deuxième tenue en 2019, notant que la première a débouché sur plusieurs engagements des parties prenantes et un mémorandum adressé au Chef du gouvernement, alors que la deuxième a abouti à l'examen de nouvelles mesures permettant le financement des entreprises. Abdellatif Jouahri a de même souligné les réformes initiées par BAM pour l'approfondissement du système financier et l'amélioration de l'environnement des affaires, notamment la création du Registre national des sûretés mobilières et la mise en place du cadre régissant le financement collaboratif (Crowdfunding)...
Investissement : surmonter les handicaps Au sujet de l'investissement, sur lequel le Royaume parie pour développer son statut de hub dans ce domaine, le Wali de BAM a affirmé que des défis majeurs restent à relever pour pouvoir financer les projets, notamment l'insuffisance de la transparence financière et la qualité de l'entrepreneuriat, en particulier pour les TPE, sans oublier la complexité des procédures judiciaires et les délais de recouvrement des créances. Pour surmonter ces handicaps, BAM se propose entre autres d'adopter une approche basée sur le financement du projet plutôt que la personne.