Le Maroc devra décrocher, au mois de mars prochain, une autre enveloppe financière de 400 millions de dollars, au titre du programme d'inclusion financière et numérique. Détails. Les négociations entre le gouvernement et la Banque Mondiale pour un financement supplémentaire sera approuvé en mars prochain pour soutenir les réformes de l'inclusion financière et numérique. Le montant à injecter est de 400 millions de dollars. Il s'agit de la dernière tranche d'une série de trois opérations, qui porte sur le financement de la politique de développement (DPF) pour l'inclusion financière et numérique, laquelle s'appuie sur les réformes déjà engagées par les autorités dans ce domaine au profit des ménages et des entreprises, y compris les start-ups et les jeunes entrepreneurs. Ce nouveau programme a débuté en 2020 avec un premier prêt de 500 millions de dollars. En juin 2021, un deuxième prêt de 450 millions de dollars avait été approuvé par l'institution de Bretton Woods pour le même programme. Ainsi, avec cette troisième tranche qui sera approuvée en mars, l'allocation décaissée pour ce programme passera à 1.350 millions de dollars. A noter que le « Financement d'appui aux politiques de développement en faveur de l'inclusion numérique et financière » est réparti sur trois tranches, et s'inscrit dans la continuité de celui signé en 2019 (Financement d'appui aux politiques de développement en faveur de l'inclusion financière et numérique-inclusion) qui a reçu 700 millions de dollars de l'institution de Bretton Woods, notamment au titre de la mise en œuvre de la stratégie nationale d'inclusion financière. En cinq ans (2019-2023), la Banque Mondiale a mobilisé au total 2,05 milliards de dollars pour soutenir les réformes au profit de l'inclusion financière et numérique au Maroc. Les objectifs de la stratégie L'objectif de cette stratégie, lancée en 2019, est de faire de l'inclusion financière un catalyseur de l'inclusion économique focalisée sur les populations rurales, les TPE, les femmes et les jeunes. Le Maroc a décidé de la focaliser sur quatre axes pour atteindre les objectifs définis : accélérer le développement de modèles de financement alternatifs adaptés aux spécificités de la population cible ; renforcer le rôle des modèles financiers «classiques» dans la promotion de l'inclusion financière; renforcer les outils pour mieux appréhender le risque des populations exclues; créer les conditions d'une plus grande utilisation des produits financiers. Le programme entamé depuis 2019 a également intégré un volet « numérique » pour accompagner la transformation numérique initiée par le Maroc. Il s'agit aussi de la digitalisation du système de protection sociale, de l'accélération des paiements mobiles et électroniques sécurisés. Le programme portera également sur l'amélioration de la connectivité à large bande dans les zones urbaines et rurales. Le numérique au Maroc L'indice des infrastructures TIC atteint 58, légèrement en dessus du niveau mondial qui est de 55, mais un peu plus bas que la moyenne régionale (61). Il s'avère que 62% de la population utilise Internet dans le pays contre une moyenne mondiale de 55% et une moyenne régionale de 66%. La digitalisation (smartphone) enregistre un taux de 98% de la population au Maroc qui bénéficie d'une couverture 4G plus élevée que la moyenne mondiale ( de 81%) et de la moyenne régionale qui ne dépasse pas 86%. Les entreprises sont 55% à disposer de leurs propres sites web contre une moyenne de 44% au niveau mondial et 65% sur le plan régional. Inclusion financière au Maroc Selon Bank Al-Maghrib, le financement du secteur agricole reste faible, avec un volume de financement stagnant à 4%, depuis 2014, du crédit bancaire total, sachant que ce secteur représente 12% du PIB et jusqu'à 40% de l'emploi national. Plus de 80% des gens en milieu rural, 70% des communes rurales n'ont pas accès à ces services. D'ailleurs, près de 86% des agriculteurs n'utilisent pas les services financiers numériques, soit parce qu'ils ne savent pas s'en servir, soit par manque d'infrastructures