En marge de la célébration de la 37ème Journée nationale de l'architecte, tenue à Erfoud, et qui commémore le discours prononcé le 14 janvier 1986 par Feu SM Hassan II à Marrakech devant le corps des architectes, Chakib Benabdellah, président du Conseil National de l'Ordre des Architectes (CNOA), traite la coopération entre le Maroc et le reste du continent dans ce secteur. -Cette année, la 37ème Journée de l'architecte se tient dans un contexte particulier, avec une forte déclinaison africaine marquée par la présence de plusieurs pays subsahariens. Quel est l'état actuel des relations entre le Conseil de l'ordre national des architectes et les autres organisations du continent dans ce secteur ?
L'Ordre national des architectes ne cesse de consolider son positionnement au niveau de l'Union des architectes d'Afrique (AUA), en s'inscrivant dans la vision de notre pays. La présence observée des représentants des instances ordinales africaines est due essentiellement au rapprochement réalisé après le congrès de l'Union des architectes africains déroulé à Rabat en Juillet de l'année dernière. Les architectes marocains ont leur apport et mot à donner dans l'organisme du continent africain au sein de ses commissions de travail et devront faire bénéficier de l'expérience et l'expertise marocaine dans le cadre de cette entité qui englobe tous les architectes d'Afrique.
-Quels sont, aujourd'hui, les défis pour l'architecte africain, en général, et en particulier, marocain, dans l'épanouissement et la qualité du cadre de vie des citoyens du continent ?
L'architecte marocain et l'architecte africain ont un rôle déterminant pour en[1]cadrer l'urbanisation galopante dans le continent où la population urbaine ne cesse de s'agrandir et les villes ne cessent de s'élargir. Face à ce constat, les deux composantes devraient être un acteur principal et majeur dans la mise à niveau, l'amélioration et le développement des agglomérations africaines, en général, et marocaines, en particulier, pour la production d'un cadre bâti de qualité et par ailleurs un cadre de vie à la hauteur des attentes des citoyens de nos villes leur garantissant un épanouissement commun et équitable des villes et des territoires du continent.
D'ailleurs, le thème de la journée nationale de l'architecte de cette année « Pour une planification et une mise à niveau durables des régions cas de Drâa-Tafilalet » s'inspire et puise d'abord son esprit de la régionalisation avancée voulue par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour notre nation.
Ceci dans l'idée de trouver des issues et méthodologies participatives pour lutter contre les disparités régionales et territoriales et pour inscrire l'ensemble et garantir le cadre d'un développement social et économique durable et équitable pour nos régions. Le choix de cette région s'appuie aussi sur le fait que cette dernière illustre avec plus d'acuité les problématiques liées au développement durable notamment le stress hydrique et la détérioration du cadre bâti des ksour et kasbah qui représentent un patrimoine national. Une situation qu'on peut trouver un peu partout en Afrique. -« Pour une planification et une mise à niveau durables des régions : cas de Drâa-Tafilalet » est le thème choisi. Quelle parallèle peut-on faire avec certaines régions d'Afrique en matière de planification et de mise à niveau ?
L'architecte par son rôle de planification qui dépasse l'échelle du bâtiment pour englober l'urbain, le régional et le territorial avec une sensibilité sociale environne[1]mentale, patrimoniale et identitaire veut répondre présent pour relever ce challenge national en mettant l'accent sur une région des plus nécessiteuses en matière de développement, de mise à niveau et de valorisation en respectant son caractère historique et son modèle unique.
Un modèle sur les routes des caravanes millénaires qui traversaient notre continent et faisait de cette région un carrefour civilisationnel riche en échanges commerciaux et culturels. La connexion entre le Maroc et sa profondeur africaine se faisait toujours depuis cette région, le début symbolique de cette réflexion au[1]tour des régions pourra être un modèle pour le développement de toutes les régions d'Afrique dans le total respect de l'environnement et de l'identité pour un développement de l'humain en harmonie avec son territoire.
-Face aux enjeux de l'ère actuelle relatifs aux problématiques liées à l'environnement et au développement durable et son impact sur la prospérité économique, quel est le rôle des organisations africaines, y compris le CNOA, dans cette nouvelle donne ?
La question du développement durable est une question certes globale et plané taire mais elle interpelle d'une façon particulière tous les pays d'Afrique. Le CNOA doit pousser les architectes à s'impliquer davantage dans ces problématiques et apporter des solutions innovantes dans des projets durables, tenant compte entre autres de la question de l'eau. L'architecte est un acteur central dans la planification et la gestion durable des territoires.
La formation des architectes est un autre facteur déterminant, elle ne doit pas se focaliser pour former des architectes spécialistes dans les domaines du développement durable et autres domaines connexes telle la réhabilitation. Tous les architectes doivent être formés dans ces domaines car c'est une question existentielle. Pour ce faire et en parfaite harmonie avec notre vision nous espérons atteindre par notre démarche un développement équitable vivable et viable, où l'architecte au Maroc et en Afrique, doit être la cheville ouvrière.
Œuvrer pour le développement social en remédiant aux disparités, veiller au développement économique par la création de richesses et de plus-values pour inciter le citoyen à se sédentariser davantage et s'inscrire dans le processus de développement local et régional. Il s'agit aussi de préserver et valoriser l'environnement par la préservation et la sauvegarde de toutes les richesses naturelles et patrimoniales et la mise en valeur au service de la communauté. Ce sont là les outils indispensables pour créer la synergie de tous les acteurs à toutes les échelles des localités, des villes des régions et des territoires pour un développement durable équitable et soutenable des pays et du continent. Propos recueillis par Wolondouka SIDIBE Bon à savoir
Créé en 1955, l'Ordre des architectes est l'autorité compétente représentant l'ensemble des architectes, notamment, auprès des pouvoirs publics, des partenaires professionnels et du grand public. Il compte aujourd'hui plus de 3600 architectes dans le secteur privé et près de 900 architectes exerçant dans le secteur public. Le Conseil National de l'Ordre des Architectes du Maroc contrôle l'accès à la profession d'architecte et en réglemente l'exercice dans le pays.
Il veille à la compétence professionnelle de ses membres, seuls autorisés à exercer la profession d'architecte, et assure le respect par ceux-ci de règles éthiques et déontologiques. Enfin, lors de la 37ème journée nationale de l'architecte, le CNOA a signé une convention avec Al Omrane pour le développement de l'urbanisme. Tandis que le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville et le Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA) ont signé, samedi à Erfoud (Province d'Errachidia), un accord cadre de partenariat visant à accompagner la mise en œuvre du Programme de valorisation durable des ksour et kasbah du Maroc.
Croissance économique en Afrique du Sud : Quand plane le poids de l'incertitude...
Selon le ministre des Finances, Enoch Godongwana, la croissance économique sud-africaine continue de pâtir sous le poids de l'incertitude, dans un contexte marqué par des défis internationaux et locaux persistants. « L'impact de la pandémie de la Covid-19 sur l'emploi et l'investisse[1]ment continue de peser sur la croissance nationale, alors que la guerre en cours entre la Russie et l'Ukraine pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur l'économie », a déclaré Godongwana lors d'une rencontre pré-Forum économique mondial (FEM) tenue à Johannesburg.
Le thème choisi pour la réunion du FEM cette année : « Coopé[1]ration dans un monde frag[1]menté », reflète la combinaison des défis économiques, géopolitiques et sociaux auxquels le monde est confronté, notant que les difficultés économiques de l'Afrique du Sud ont été aggravées dans ce contexte morose. En effet, face à tous ces défis, le rétablissement de la confiance des investisseurs figure parmi les principales priorités retenues par le gouvernement pour faire croître l'économie.
D'où d'ailleurs, le ministre a évoqué une série de défis locaux qui entravent la reprise économique dans le pays, notamment la crise de l'électricité, les taux élevés de criminalité, ainsi que les problèmes structurels rencontrés par la compagnie de logistique publique « Transnet ». Ces facteurs ont conduit le Trésor national à revoir à la baisse le taux de croissance annuel moyen du produit intérieur brut (PIB) sud-africain de 1,8% à 1,6% jusqu'en 2025. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment mis en garde que la reprise économique à moyen terme en Afrique du Sud s'annonce fragile dans un contexte marqué par un affaiblissement des fondamentaux macroéconomiques du pays.
L'Afrique du Sud s'est enlisée depuis plus d'une décennie dans une crise caractérisée par une croissance molle, la détérioration des finances publiques, le chômage de masse et des inégalités considérées parmi les plus criantes au monde. L'économie sud-africaine était en récession même avant la crise sanitaire du coronavirus.