La «Ville de demain» imposera aux architectes marocains de revoir les concepts de base en matière d'urbanisme. Le message de Mohand Laenser, ministre de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire national, s'adressent mercredi, au corps des architectes à El Jadida, était clair. La cadence rapide de l'urbanisation, la croissance démographique et la ségrégation spatiale sont autant de raisons qui devraient pousser les architectes à repenser leur vision du territoire. La Journée nationale de l'architecte, qui commémore le discours que feu Hassan II avait prononcé le 14 janvier 1986 devant le corps des architectes, était l'occasion pour le ministre de revenir sur les principales problématiques liées à l'urbanisation telles que la dégradation de l'environnement et de la qualité du cadre de vie, la hausse du coût de la gestion des espaces urbains, ou encore les divers problèmes de circulation. «De telles problématiques nécessitent de les reconsidérer dans le cadre d'une vision appropriée, soucieuse de la dimension humaine, immatérielle et culturelle», a affirmé Mohand Laenser, assurant que le concept de «Ville intelligente» n'est plus un luxe mais s'impose dans le contexte actuel comme une nécessité. En ce début d'année, le ministre a, par ailleurs, promis au corps des architectes le lancement d'une vaste concertation nationale en vue d'élaborer un projet d'amendement de la loi 16-89, relative à l'exercice de la profession d'architecte. Ce texte, pierre angulaire de l'architecture au Maroc, a souvent fait l'objet de vives polémiques, notamment en ce qui concerne la formation et l'accès au métier. C'est donc une approche participative que promet Laenser aux architectes pour modifier ce cadre législatif conformément à une nouvelle vision qui prend en considération la situation actuelle et les défis de l'avenir. Le ministre de l'urbanisme a, en outre, appelé les divers intervenants du secteur à s'inspirer du patrimoine architectural et urbanistique du Maroc pour trouver des solutions durables et penser la ville de demain. Ainsi, une «adaptation des matériaux de construction aux spécificités locales et aux besoins de la durabilité et de l'optimisation de l'efficacité énergétique», serait l'une des réponses inspirées de l'ingéniosité en matière d'aménagement des espaces et de son organisation que recèle le patrimoine marocain. Cette rencontre, axée autour de «La Ville de demain», a été organisée par le Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) en collaboration avec le Conseil régional de Doukkala Abda. Tout en commémorant la journée nationale de l'architecte, elle se veut, avant tout, un creuset de réflexion sur les moyens de créer les circonstances propices au débat et à l'invention de nouvelles solutions pour la Ville de demain.