Cela fait des mois que l'échec de la tentative de location des bacs de stockage de la SAMIR par l'Etat suscite moult interrogations. La ministre de tutelle, Leila Benali, a tranché le débat en faisant part de la volonté de son département de louer les réservoirs de la raffinerie en cas de chute des cours de pétrole. Détails Depuis sa mise en liquidation judiciaire, le sort de la SAMIR agite le débat public. Au moment où le gouvernement préfère ne pas prendre des décisions brusques, ils sont nombreux à plaider pour l'exploitation des capacités de stockage de la raffinerie pour constituer un stock stratégique dans une conjoncture de flambée des prix des hydrocarbures. La question n'a pas manqué de surgir à nouveau au Parlement. Interrogé sur ce point par les députés de l'opposition, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a été claire à ce sujet, en indiquant que le gouvernement n'exclut pas cette possibilité. « Soyez rassurés, si les cours de pétrole chutent autant qu'en 2020 en dessous de 20 dollars, mon département fera le nécessaire pour ne pas rater l'occasion afin de garantir la sécurité énergétique », a-t-elle annoncé. En fait, on a beaucoup reproché au gouvernement précédent de ne pas profiter de la chute historique des cours de pétrole pendant la pandémie. La ministre est revenue sur cet épisode en donnant tous les détails de la procédure de liquidation judiciaire de la société et l'échec de la tentative de location des réservoirs. En mai 2020, au moment où les cours de pétrole atteignaient des niveaux extrêmement bas (20 dollars), le Tribunal de Commerce de Casablanca, chargé de la procédure de liquidation, a autorisé l'Etat de procéder à la location des réservoirs de la SAMIR. Le ministère de tutelle, à l'époque dirigé par Aziz Rabbah, a chargé l'Office National des Hydrocarbures et des mines d'accomplir l'acte de location. Un an après, et précisément en juillet 2021, le Syndic a adressé une correspondance au gouvernement pour appeler à appliquer l'ordonnance du tribunal afin de conclure la procédure de location. Toutefois, il s'est avéré, selon la ministre, qui est venue munie d'un exposé circonstancié sur la procédure judiciaire, que le gouvernement s'est ravisé en faisant marche arrière. Ce qui a poussé le Tribunal à revenir sur l'autorisation de liquidation à la fin de 2021 en vertu d'une décision judiciaire. Par ailleurs, Leila Benali, qui a souligné la complexité du dossier de la SAMIR, n'a pas écarté la possibilité d'un redémarrage de l'activité de la Raffinerie, pourvu que le gouvernement prenne le temps nécessaire d'examiner tous les scénarios avant de prendre une décision finale. La ministre a fait savoir que l'Exécutif est en cours de discussion avec de potentiels investisseurs et « des pays frères » intéressés. L'objectif selon elle, parvenir à un modèle durable qui permet à la raffinerie de redémarrer dans les meilleures conditions sans risque de faillite. Rappelons que la SAMIR est endettée à hauteur de 43 MMDH, une dette détenue en grande partie par l'Etat. En parallèle avec la procédure de liquidation judiciaire, l'affaire est soumise également à l'arbitrage du CIRDI où le Maroc fait face au groupe Corral, ex actionnaire majoritaire de la société.