Arrêts de la CJUE : L'UE réaffirme son appui au partenariat avec le Maroc    Inondations à Marrakech : l'ONDA rassure    Sahara : Après cinq jours à Laayoune, la Tunisie a voulu quitter la Coupe d'Afrique de handball    Le roi Mohammed VI félicite Mohamed Ould Errachid après son élection à la tête de la Chambre des conseillers    Face à une corruption impitoyable, on bat en retraite !    Sahara marocain : La politique suivie par le Maroc est marquée du sceau du sérieux (Président du Sénat brésilien)    Maroc : Le déficit budgétaire s'allège à 26,6 MMDH à fin septembre    Marhaba 2024 : Plus de 3 millions de passagers (+6%) ont transité par les ports du Maroc    Assistance voyage. De nouvelles mesures pour les assurés    Air Arabia lance une nouvelle liaison directe entre Fès et Milan-Bergame    Maroc : les EHTC enregistrent 18,7 millions de nuitées à fin août    Bourse de Casablanca : Clôture en baisse    Diplomatie parlementaire : Talbi Alami reçoit le président du Sénat brésilien
    Qualifs. CAN Maroc 25: L'Algérie qualifiée    La CAF ouvre une enquête après les incidents de la sélection du Nigéria en Libye    Foot amical U18 : Les Lionceaux lourdement battus par les Danois    Maroc : Les avenues de Marrakech submergées par les crues    Maroc : averses orageuses localement fortes avec de la grêle et des rafales de vent lundi    City Club owner Jonathan Harroch remanded after arrest    Abdelghani Mida met en image la faune sauvage du Maroc [Portrait]    SAR la Princesse Lalla Hasnaa préside le Conseil d'Administration de la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat    Un grand photographe des Rois marocains, nous quitte en ce 14 octobre 2024    Exposition : Rabih élargit sa palette    Qui est Lazaro, le chanteur de « Mehboul Ana » au 110 millions de vues ?    Adil Rami : «J'aurais grave kiffé de jouer avec le Maroc »    Hakimi : Le monsieur coup franc du Maroc, une leçon signée Messi !    L'Espagne réclame la présence du Maroc à la réunion de l'OTAN en 2025    Comores. Les élections législatives pour le 12 janvier 2025    Corruption, retraites, emploi... Les grands chantiers qui attendent le gouvernement Akhannouch    Le Bénin conclut des accords d'exemption mutuelle de visa avec six pays    Le Nobel d'économie décerné à un trio pour des recherches sur la prospérité entre nations    Afrique du Sud : le parti présidentiel s'acharne contre Obed Bapela après sa visite audacieuse au Maroc    Tennis : Sinner assuré de terminer l'année à la tête du classement ATP    Marathon de Chicago. La Kényane Chepngetich bat le record du monde    À Marrakech, des Rencontres de la photographie dans l'art du temps    Marrakech va résonner de musiques soufies    Cameroun. L'intelligence artificielle et le cinéma africain au menu des Ecrans noirs 2024    Journée internationale de l'hémoglobinurie paroxystique nocturne    Mandarin Oriental Marrakech : Découvrez la « Chef's Series » et l'Art de la Haute Cuisine    Amir Al-Mouminine préside une veillée religieuse en commémoration de la disparition de Feu SM le Roi Hassan II    Brésil : de fortes pluies font huit morts et plongent plus d'un million de foyers dans le noir    Sahara marocain : De la gestion à la stratégie du grand changement [INTEGRAL]    Un grand maître de la médecine Marocaine, Pr Hmidane Tayaa ALAMI, viens de nous quitter à l'âge de 90 ans    Les calculs des voies urinaires ( لحجر فنبولة) peuvent conduire à une insuffisance rénale    Jonathan Harroch, la descente aux enfers ?    300 morts dans le nord de Gaza en 9 jours    Dubaï: Ouverture du Forum « Expand North Star » avec la participation du Maroc    Quatre soldats israéliens tués dans l'attaque du Hezbollah contre une base militaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



INPPLC : Malgré les efforts du Royaume, la corruption bat toujours son plein !
Publié dans L'opinion le 02 - 11 - 2022

A l'heure où la corruption persiste à des niveaux importants, loin des espérances de son éradication, l'INPPLC rappelle la nécessité d'inscrire la lutte anti-corruption dans les nouveaux chantiers de développement.
Quelques jours seulement après le parachèvement de son corps par quatre nominations royales, l'Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la lutte contre la Corruption (INPPLC) vient de publier son rapport annuel de 2021, à coté de trois études thématiques. Sa présentation a eu lieu lors de la première réunion de l'Instance, tenue mardi 1er octobre à Casablanca. Attendu depuis un an déjà, ce rapport examine la situation de la corruption au Maroc, les défis qui se profilent dans ce sens et dégage les recommandations de l'Instance pour entamer une nouvelle ère de lutte contre la corruption dans le Royaume.
Lutte contre la corruption : du retard à rattraper
L'année 2021 semble moins facile tant au niveau économique qu'au niveau de la lutte contre la corruption. En fait, le rapport de l'Instance souligne la régression du Maroc d'un point supplémentaire en 2021 avec l'obtention d'un score de 39/100 dans l'indice de perception de la corruption. Ce constat s'inscrit dans une tendance baissière de cet indicateur depuis 2018, année où le Maroc a enregistré un score de 43/100, pour perdre deux places en 2019 avec un score de 41/100, puis 40/100 en 2020, avant de régresser d'un point supplémentaire en 2021.
Au niveau du monde arabe, le rapport fait savoir que le Maroc est classé au 9ème rang suivi par 12 pays, alors qu'il occupe une position intermédiaire au niveau africain, précédé par 11 pays. Dans son troisième rapport annuel au titre de l'année de 2021, l'Instance met en lumière aussi les liens confirmés, à l'aide de l'indice de perception de la corruption, entre les taux élevés de corruption et les défis auxquels le Maroc tente de faire face, notamment la violation des droits et libertés où le pays enregistre une note négative dans les deux sous-indices liés aux droits politiques et civils.
S'ajoute à cela «son recul dans les deux sous-indices connexes liés à l'efficacité judiciaire et à l'intégrité du gouvernement, émanant de l'indice de liberté économique», souligne l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption dans son rapport. Ces conditions sont additionnées, selon l'Instance, à «la régression dans les deux sous-indicateurs connexes liés à la justice pénale et au gouvernement ouvert, en plus de l'insuffisance notable au niveau des droits liés à la participation à la préparation et à l'exécution du budget annuel de l'Etat, comme le souligne l'indice du budget ouvert de 2021».
Dans son diagnostic de l'évolution de la corruption au niveau national, l'Instance s'est basée sur les résultats des sondages d'opinion réalisés dans le cadre de l'indice de confiance en 2021 qui font état de l'amplification du phénomène. En effet, 95% des personnes interrogées considèrent que la corruption est répandue au Maroc. Parmi elles, 66% estiment qu'elle est très répandue, et 27% la considèrent comme plutôt répandue.
En ce qui concerne les poursuites judiciaires, l'Instance s'est appuyée sur la ligne téléphonique directe (numéro vert) dédiée à la réception des dénonciations des actes de corruption qui a enregistré en 2020, selon le Ministère public, un total de 15.743 appels, ayant conduit à 164 arrestations de suspects en flagrant délit. Ces cas concernent, selon les informations de la tutelle citées par l'Instance, les agents d'autorité, la Gendarmerie Royale, la Sûreté Nationale, le secteur des Eaux et Forêts, la Protection Civile et les Forces Auxiliaires, la Santé, la Justice, le secteur de l'Equipement et du Transport, entre autres.
Corruption : vers une lutte collective et citoyenne
En dépit des mesures prises pour contrer le phénomène dont les répercussions s'étendent à la fragilisation de la dynamique de développement, à l'entrave des structures de production et à l'aggravation des déséquilibres économiques et sociaux, la situation au niveau national reste loin des espérances.
De ce fait, l'Instance souligne dans son rapport «la nécessité de faire preuve de l'audace nécessaire pour une révision profonde et globale du système de lutte contre la corruption qui, en dépit des efforts déployés, peine à inscrire durablement ce fléau dans une tendance fortement baissière». L'Instance réaffirme aussi la nécessité d'inscrire la lutte contre la corruption en tant qu'axe principal dans l'élaboration et la préparation des politiques publiques visant le développement.
Afin de garantir l'efficacité des politiques et des actions publiques menées pour la lutte contre ce fléau, l'Instance rappelle l'importance d'asseoir de nouveaux concepts de service public, et aussi de renforcer le niveau d'adhésion de toutes les composantes de la société. L'objectif est d'entamer une nouvelle ère de lutte contre la corruption, qui serait marquée par des impacts réels et perceptibles par les citoyens, et par le rétablissement de la confiance de tous les acteurs afin d'assurer leur adhésion et leur implication dans la voie de changement.
Mina ELKHODARI
Le vide laisse place à la corruption

Les initiés du domaine semblent moins surpris du recul du Maroc en termes de lutte anti-corruption. De faibles mécanismes institutionnels et judicaires ont laissé place, selon Mohamed Elghalloussi, président de l'Association marocaine de protection des biens publics, à différentes pratiques de corruption.
Le retard qu'a connu le parachèvement du corps de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, ainsi que de la loi 113.12 qui fixe ses missions et ses règles de fonctionnement, sont tous des facteurs expliquant le retard que connaît le Royaume dans ce sens.
S'ajoutent à cela la faiblesse des mécanismes de dénonciation des crimes de corruption, une faible protection des concernés, additionnée au manque de confiance dans les institutions publiques. Pour se rattraper, Mohamed Elghalloussi appelle à inscrire la lutte anti-corruption dans les programmes scolaires et à renforcer l'arsenal juridique pour la protection des victimes.

Repères
Cadre judicaire : Le champ de bataille de l'INPPLC
L'Instance a consacré un rapport thématique dédié au projet de loi n° 01-18 qui modifie et remplace le Code de procédure pénale, dans lequel elle a souligné l'importance de mettre en conformité le projet de réforme avec les exigences de lutte contre la corruption. En effet, l'Instance indique que la réforme doit considérer un ensemble de déterminants objectifs dans la perspective de renforcer les mécanismes juridiques pour une lutte efficace contre ce fléau. Elle recommande, à cet effet, l'adaptation et/ou l'intégration des dispositions requises pour les différents instruments de dénonciation, de détection, de suivi, d'enquête, de poursuite et d'exécution des jugements, dans les affaires de corruption.
Corruption : L'autre fardeau de l'investissement
Les effets de la corruption sont loin d'être simples. En effet, les crimes de corruption risquent, selon les spécialistes, de peser gravement sur le développement de l'investissement, la grande ambition du Maroc, qu'il soit public, privé ou même celui des Marocains résidant à l'étranger. «Nul ne peut réussir l'investissement sans mettre en place un climat favorable qui veut principalement dire un monde sans corruption », a souligné Mohamed Elghalloussi, président de l'Association marocaine de protection des biens publics, faisant savoir que le phénomène de la corruption fait perdre au Maroc des milliards de dirhams.
L'INPPLC à corps complet
Depuis quelques jours, l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a parachevé sa composition grâce à quatre nouvelles nominations royales. L'objectif est de permettre à l'institution d'assumer les missions qui lui sont conférées par la Constitution, en particulier dans les domaines de la mise en oeuvre des politiques de lutte contre la prévarication. Il s'agit de M. Abdeslam Imani, Mmes Nadia Annouz et Dounia Ben Abbas Taârji et M. Abdessamad Saddouq.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.