Le gouvernement se penche actuellement sur la réforme du système des retraites, en fixant une feuille de route et un calendrier d'exécution. ge de départ à la retraite, taux de cotisation, ... Voici les principales mesures que propose l'Exécutif. Le gouvernement a commencé à s'attaquer à l'épineuse question des retraites, la ministre de tutelle, Nadia Fettah Alaoui, s'est réunie, mercredi dernier, avec les syndicats, en présence des acteurs concernés, pour entamer le dialogue sur cette réforme décisive. La ministre a également saisi cette occasion pour présenter sa feuille de route afin de réformer en profondeur un système qui souffre de plusieurs dysfonctionnements. En effet, le problème est qu'il existe une avalanche de régimes, il y en a quatre actuellement, dont seule la moitiée des travailleurs marocains en bénéficient. Force est de constater que 6,3 millions de travailleurs non-salariés, soit 54% des Marocains en âge de travailler, ne bénéficient pas d'une pension de vieillesse. Le reste est réparti sur quatre régimes, dont la CNSS qui couvre 3,5 millions de salariés dans le secteur privé. Concernant le secteur public, la Caisse nationale des retraites (CMR) représente 970.000 fonctionnaires dont, les pensions s'élèvent jusqu'à 19.000 dirhams. Le reste des employés publics est pris en charge par le Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR). Le diagnostic du fonctionnement des régimes tels qu'ils sont actuellement fait ressortir un écart important entre les pensions dans les secteurs public et privé. La moyenne des pensions des fonctionnaires demeure beaucoup plus supérieure à celle des salariés du secteur privé. (7873 dirhams contre 5678). De l'autre côté, la situation financière des caisses des retraites est inquiétante sachant qu'elles sont toutes déficitaires (pensions supérieures aux cotisations) et menacées de faillite. La CMR demeure la plus déséquilibrée avec un déficit de 7,8 MMDH, dont les origines remontent à 2014. La Caisse dispose de 68 MMDH qui devraient être épuisés en 2028 si aucune réforme n'est opérée. Par contre, les réserves de la CNSS sont en mesure de couvrir une période plus longue, sachant qu'elles devraient être épuisées qu'à l'horizon de 2038. Le déficit actuel est estimé à 375 MDH. Compte tenu de ces déséquilibres, le gouvernement entend mener une réforme en profondeur du système dans le but de garantir la durabilité des caisses. Pour ce faire, une étude commandée par le Chef du gouvernement recommande de mettre en place de façon progressive un système harmonié avec les objectifs suivants : -Relever l'âge de départ à la retraite à 65 ans y compris dans le secteur privé. -Gèle de la valorisation des pensions pendant 10 ans. -Hausse du taux de cotisation dans le secteur privé, (le taux ne dépasse pas 11,89% dans la CNSS). -Adopter un plafond unifié de la pension de vieillesse à raison de deux fois le SMIC pour le salaire de référence. Il est clair que le gouvernement veut mener cette réforme difficile en concertation avec les partenaires sociaux et notamment les syndicats. L'Exécutif a prévu un calendrier pour opérer sa réforme, dont la mise en oeuvre devrait commencer dès le mois de mai de 2023. D'ici là, la ministre de tutelle, Nadia Fettah Alaoui compte se mettre d'accord avec les syndicats sur la méthodologie de travail et les convaincre de sa feuille de route.