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Coopération sécuritaire : Pourquoi le Maroc est de plus en plus sollicité ?
Publié dans L'opinion le 29 - 06 - 2022

Abdellatif Hammouchi, le sécuritaire qui se mue en ambassadeur de la diplomatie sécuritaire du Royaume. L'expertise de haut niveau des services marocains est appréciée et sollicitée par les partenaires étrangers.
Dans sa fonction de chef de la police et des services de Renseignement intérieur, Abdellatif Hammouchi a longtemps cultivé l'image d'un travailleur acharné et consciencieux mais qui n'apprécie guère la lumière des projecteurs. Il est ainsi parfaitement dans son rôle qui consiste à veiller à la sûreté des citoyens et de prévenir les menaces contre la sécurité intérieure du Royaume. Il n'a donc nul besoin, à l'image des responsables politiques, d'afficher ses réalisations et ses succès.
Pourtant, il a vu récemment de hauts responsables politiques et sécuritaires de puissances étrangères lui dérouler le tapis rouge afin de renforcer les liens de coopération sécuritaire bilatérale ou de bénéficier de l'expertise des services de sécurité du Maroc. Ce fut le cas de l'Emir du Qatar, du chef du FBI et du responsable des services de Renseignement espagnols. Mais au-delà de la personne de Abdellatif Hammouchi, c'est bel et bien l'expertise de haut niveau des services marocains qui est appréciée et sollicitée par les partenaires étrangers du Royaume. Cette expertise acquise et façonnée durant des décennies où les services de sécurité nationaux ont été présents sur tous les fronts : lutte contre le terrorisme, les trafics illicites en tous genres et la criminalité transfrontalière.
Sécurité des événements sportifs internationaux et maintien de l'ordre
Les images des incidents survenus lors de la finale de la Ligue des Champions à Paris cet été ont fait le tour des médias. Le spectacle affligeant des forces de l'ordre françaises complètement dépassées par des hordes de voyous escaladant les grilles du Stade de France et agressant les supporters anglais venus assister à la rencontre ont mis à nu les lacunes du dispositif de sécurité mis en place par les autorités françaises.
Le gouvernement qatari, déjà en proie à des polémiques en cascade pour l'organisation de la Coupe du Monde Qatar 2022 (traitement inhumain des ouvriers, impact écologique, accueil de la communauté LGBT), redoute fortement des incidents à l'ordre public et se doit par conséquent d'être irréprochable sur le plan de la sécurité. Et pour rassurer les supporters soucieux de leur propre sécurité, les organisateurs ont annoncé que cette compétition sera «la plus sûre de l'Histoire».
Mais pour répondre au défi colossal d'assurer la sécurité de plus de 1.5 million de visiteurs attendus pour l'événement, les services qataris ont un besoin crucial de main-forte. Les Qataris ont donc tout naturellement sollicité la participation des services de sécurité turcs (3250 agents de police et forces spéciales) et français (200 experts de la police et de la gendarmerie), au regard des accords de coopération qui lient le Qatar à ses deux partenaires historiques.
Mai plus surprenant, le Qatar, qui entretenait il y a encore quelques années des relations pour le moins mitigées avec le Royaume, a également sollicité l'aide des services de sécurité marocains. Pour Cherkaoui Roudani, expert en géostratégie et sécurité, cela est lié à « la notoriété des services de Renseignement marocains à l'échelle internationale, sans oublier le rôle qu'a joué le Royaume du Maroc dans les substratums et les fondements de la sécurité dans les pays du Golfe et particulièrement le rôle de Rabat dans l'édification des services de sécurité des Emirats Arabe Unis ».
Dans la période du début de règne de feu Cheikh Zayed Ben Soltane Al-Nahyane, la garde rapprochée de l'Emir était exclusivement constituée d'éléments de la Gendarmerie Royale et de militaires de la Brigade parachutiste. Le passage des gendarmes et militaires marocains dans le paysage sécuritaire de la région du Golfe avait marqué les esprits au point que le Général Hamidou Laanigri s'était vu attribuer la fonction de Conseiller à la sécurité à Abou Dhabi et que l'Emir du Bahreïn avait sollicité et obtenu du Palais Royal à Rabat, quelque temps après, un détachement de garde marocain pour sa sécurité personnelle.
Dans le souci de combler les insuffisances et limites de leurs services dans certains domaines, les responsables de Doha ont donc fait appel à l'expertise des forces de l'ordre marocaines, rodées à la gestion sécuritaire d'événements sportifs internationaux, tels que les deux Coupes du Monde des Clubs organisées avec succès en 2013 et 2014, pour les soutenir dans l'organisation du prochain Mondial.
C'est ainsi que Abdellatif Hammouchi a été accueilli à Doha en mai dernier pour une visite des infrastructures sportives et des salles d'opérations sécuritaires, afin de tirer profit de son expertise et de son coup d'oeil avisé. Il a également été convenu, durant cette réunion, d'envoyer 6000 cadres et agents de la police marocaine afin d'appuyer les forces de l'ordre qataries dans les missions de « maintien de l'ordre, police cynotechnique et protection rapprochée ».
Coopération en matière d'échange de renseignements
« Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux ». Cette citation du stratège chinois Sun Tzu n'a jamais été autant d'actualité qu'à l'ère post-11 septembre. L'anticipation des risques et des menaces demeure au coeur des préoccupations des responsables des services de Renseignement, car lorsqu'un attentat terroriste se produit, c'est avant tout leur responsabilité qui est pointée du doigt. C'est pour cela qu'il est indispensable que les chefs de services de Renseignement échangent leurs informations et analyses afin de ne pas passer à côté de « signaux faibles » et d'être surpris par l'inacceptable attentat sanglant.
C'est dans cet objectif que Abdellatif Hammouchi a été convié par les chefs des services de Renseignement américain puis espagnol, pour renforcer davantage une coopération devenue essentielle pour l'ensemble des partenaires. L'expérience a montré que les renseignements fournis par le Maroc ont toujours été fiables et décisifs pour déjouer des opérations terroristes sur le sol américain et européen. C'est ce que confirme Cherkaoui Roudani qui souligne « le caractère de l'intégrité des Renseignements marocains qui reste d'ailleurs le point nodal dans les échanges entre les services ».
Mais, surtout, ces services étrangers ne veulent pas répéter l'erreur faite par les services allemands qui avaient complètement négligé l'alerte envoyée par la DGST en septembre 2016, sur l'identité d'un terroriste tunisien qui se préparait à passer à l'acte. Ayant complètement ignoré ces informations, probablement par manque de considération pour leurs homologues marocains, les services de Renseignement allemands n'ont pu que constater les dégâts lorsque l'individu suspect a commis un attentat effroyable au camion bélier qui avait coûté la vie à 12 personnes à Berlin.
Nizar DERDABI
3 questions à Cherkaoui Roudani, Professeur universitaire, Expert en géostratégie et sécurité
« Le secret de la réussite des services marocains auprès des partenaires réside dans la fiabilité de renseignements fournis »

- Abdellatif Hammouchi a eu récemment des rencontres avec les responsables des services de sécurité allemands, américains et espagnols. Pourquoi cet intérêt de la part de ces services étrangers ?
- Il y a plusieurs raisons qui animent cet intérêt grandissant que je peux scinder en trois composantes imbriquées l'une dans l'autre : la confiance mutuelle entre les Etats, la convergence stratégique et la crédibilité/efficacité des services de Renseignement marocains, qu'il s'agisse de la DGST, la DGED ou bien d'autres acteurs.
Pour atteindre l'excellence, et en s'appuyant sur une lecture dimensionnelle du Renseignement, le Royaume du Maroc a travaillé sur la mise en place d'une pyramide de Renseignement chapeautée par une doctrine qui recadre le pilotage global. Ce développement est axé sur le continuum sécurité-défense favorisant la coordination et la concertation entre les différents niveaux de l'organisation qui est une partie intégrante de la pyramide.
Les services de Renseignement marocains ont depuis très longtemps constitué une base de données de renseignements qui s'est accompagnée d'un arsenal juridique et différents échelons de protocoles cherchant d'exploiter le renseignement intéressant le Maroc. Le degré impressionnant d'analyse et l'expertise d'éclairer et démystifier les noeuds d'un maillage sécuritaire territorial a été un atout pour asseoir et une crédibilité et une efficacité hors normes.
- Pourquoi le Qatar a sollicité l'aide du Maroc pour participer à la sécurité de la prochaine Coupe du Monde de football ?
- D'abord, il y a la dimension des relations bilatérales qui sont excellentes entre les deux pays. Vient ensuite le caractère hétérogène des spectateurs qui vont assister à la Coupe du monde. Le Qatar a vu l'expérience et l'expertise des forces de sécurité marocaines dans la gestion des foules. Vu le nombre de matchs internationaux de football joués à Casablanca où à Rabat, et dans la lutte contre le terrorisme et la cybernétique, le choix n'a pas été difficile pour fixer le Maroc comme partenaire potentiel.
D'ailleurs, dans la dernière Coupe du Monde de la Russie, le Maroc a été sollicité pour accompagner Moscou dans la gestion sécuritaire. En somme, l'intégrité, la disponibilité et l'efficacité sont des facteurs qui ont fait du choix des services de sécurité marocains l'option la plus pragmatique.
- Pourquoi l'expertise des services de sécurité marocains est-elle si précieuse pour les partenaires du Royaume ? Quel est le secret de leur réussite ?
- D'abord grâce à la capacité. La capacité anticipative des renseignements fournis par les services de sécurité marocains aux autres Etats pour déjouer des attentats ou pour démanteler des cellules terroristes, démasquer un loup solitaire ou bien pour éclairer les zones grises d'une organisation criminelle, d'espionnage ou contre-espionnage.
Outre le développement du concept de Renseignements futurs, la stratégie des forces de sécurité marocaines est en avance dans l'élaboration des nouveaux concepts tenant en compte les menaces potentielles qui pèsent sur la sécurité nationale et internationale. Quant au secret de la réussite des services de sécurité marocains, il est important de souligner la viabilité/fiabilité de renseignements fournis aux alliés et partenaires. C'est le cas dans l'attaque du Grand Bassam en Côte d'Ivoire, la France, l'Espagne et l'Allemagne ainsi que d'autres pays occidentaux.
La restructuration verticale et horizontale des organisations sécuritaires marocaines a permis de créer une synergie entre les différents acteurs. Cette fluidité dans la circulation des renseignements dans la matrice de l'organisation globale de sécurité reste le socle d'une efficacité stratégique dans la sécurité nationale.
Recueillis par N. D.

Focus
BCIJ : spécificités d'une unité d'élite

Le Bureau Central d'Investigations Judiciaires (BCIJ) est un ovni dans le monde fermé des services spéciaux. Cette unité d'investigations, qui fait figure de « rookie » parmi les grands services de renseignement et d'investigations étrangers tels que le FBI, le FSB ou le Mossad qui ont acquis leurs lettres de noblesse après des décennies de travail sur le terrain, est parvenue après 7 années d'existence seulement à s'imposer comme un partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme international.
Démantèlement de cellules terroristes, arrestations de trafiquants de drogue internationaux et avortements de tentatives d'attentats terroristes sur le sol européen, sont autant de faits d'armes accomplis par cette unité d'élite. Le secret de cette réussite : des méthodes et technologies de pointe au service de ressources humaines très bien formées et valorisées.
Cette unité a aussi la particularité de faire travailler ensemble du personnel issu de la DGSN et de la DGST. Ce qui a permis la collaboration en interne et la mutualisation des compétences, d'enquêteurs chevronnés avec des agents du renseignement spécialisés dans la mouvance extrémiste et jihadiste, appuyés par des analystes criminels formés aux techniques les plus récentes. Avec en prime des moyens technologiques avancés en ROINF (renseignement d'origine informatique) et ROEM (renseignement d'origine électromagnétique).

Politique sécuritaire
La lutte anti-terroriste érigée en priorité nationale

Le Maroc s'est imposé au fil des années comme une plaque tournante de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme sur le plan régional et international. Le Royaume a abrité début mai 2022 la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech qui avait pour but de «coordonner et poursuivre l'engagement international» contre la menace croissante de l'organisation jihadiste en Afrique et sa résurgence au Moyen-Orient.
Si le Maroc a pris le lead de la lutte anti-terroriste dans la région de l'Afrique du Nord et du Sahel, il le doit en grande partie à sa stratégie globale et intégrée de lutte contre le terrorisme élaborée sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et à l'expérience acquise par ses services de sécurité et de Renseignement dans la lutte contre l'extrémisme violent et la radicalisation islamiste.
Existe-t-il un modèle marocain de Renseignement anti-terroriste ? L'expert en géostratégie et sécurité Cherkaoui Roudani est de cet avis : « Au Maroc, le système de Renseignement a longtemps été caractérisé par une capacité avant-gardiste et structurelle due à la présence de doctrine renforcée par des moyens et des acteurs hautement qualifiés. La force d'analyser des métadonnées qui sont générées par des approches fonctionnelles a permis au Royaume d'avoir une longueur d'avance par rapport à plusieurs services de Renseignements occidentaux ».
Il ajoute que grâce à de précieux renseignements ciblés fournis par la DGST à leurs homologues américains, le soldat américain Cole James Bridges qui projetait de commettre des attaques terroristes sur le sol américain a été neutralisé avant son passage à l'acte, permettant ainsi de sauvegarder plusieurs vies humaines. L'expert en géostratégie et sécurité conclut par le fait que « le Maroc jouit d'une crédibilité internationale qui l'a repositionné en tant que pivot incontournable dans la politique mondiale de lutte contre le terrorisme, le trafic illicite et les crimes organisés transnationaux ».

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