Le groupe industriel et technologique espagnol du secteur énergétique, Abengoa, a annoncé avoir remis à l'ONEE sa candidature pour l'obtention de la pré-qualification de l'usine de dessalement de l'eau de mer de Casablanca, en consortium avec le français Engie. Au lendemain de son élection, le Conseil régional de Casablanca-Settat, présidé par Abdellatif Maâzouz, a élaboré un programme d'urgence qui englobe des mesures immédiates en termes de rationnement ou de rendement du réseau de distribution d'eau pour éviter des pertes qui s'élèvent jusqu'à 30%, et ce en vue de faire face au stress hydrique dont souffre le Royaume. Parmi ses plus grands chantiers figure le projet de l'usine de dessalement d'eau de mer de Casablanca. Active dans les secteurs des infrastructures vertes, de l'énergie et de l'eau, la firme espagnole Abengoa, déjà en charge de l'usine de dessalement d'Agadir, participe au processus de sélection pour le développement du projet de station de dessalement d'eau de mer de Casablanca, qui sera la plus grande usine de dessalement d'Afrique, apprend-on d'un communiqué d'Abengoa publié sur son site internet lundi 27 juin 2022. « Abengoa, en consortium avec Engie, l'un des leaders mondiaux de l'énergie, a remis la documentation nécessaire à l'obtention de la pré-qualification de l'usine de dessalement de Casablanca-Settat. Le processus de sélection devrait aboutir à la signature du contrat au cours du premier semestre de l'année prochaine », indique le communiqué. Il convient de noter que six consortiums ont postulé à ce marché, initié par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (branche eau) le 21 mars dernier. En avril dernier, la lettre d'information Africa Intelligence, rapportait que le japonais Mitsui, le chinois CCCC, le marocain Nareva (avec Suez), et l'espagnol Acciona étaient également en lice pour décrocher la construction et l'exploitation de la station. Le mégaprojet d'usine de dessalement d'eau de mer de Casablanca doit permettre, selon le document élaboré par l'ONEE, de renforcer et de sécuriser l'alimentation en eau potable d'une partie de la région de Casablanca-Settat. Il doit également fournir de l'eau dessalée pour le compte d'un autre opérateur pour servir aux besoins d'irrigation d'un périmètre de 5.000 ha. « Le projet consiste à concevoir, financer, réaliser et exploiter pendant une durée de 30 ans (répartie entre 3 ans pour la réalisation et 27 ans pour l'exploitation), une station de dessalement d'eau de mer, ayant une capacité de 548.000 m3 par jour (200 millions de m3 par an) extensible à 822.000 m3 par jour d'eau traitée (300 millions de m3 par an), y compris les travaux maritimes de prise d'eau de mer et de rejet ainsi que son alimentation électrique, essentiellement par des sources d'énergie renouvelable », précise-t-on. Presque 7 millions d'habitants concernés
L'aire concernée par le projet est répartie en trois zones géographiques avec une population estimée à environ 6,7 millions d'habitants en 2020: la zone du Grand Casablanca (Wilaya de Casablanca, Mohammedia et les centres urbains et ruraux avoisinants et les projets touristiques et industriels, la zone de Berrechid- Settat, zone d'El Jadida-Azemmour). L'emplacement choisi pour la future usine se situe au sud de Casablanca, près du centre de Bir Jdid, à 40 kilomètres de Casablanca, 50 kilomètres d'El Jadida, et 65 kilomètres de Settat, sur un terrain de 50 hectares, accessible et ouvert sur le littoral. Par ailleurs, l'ONEE précise que le projet comprend trois sous-composantes: les ouvrages maritimes de prise d'eau de mer et de rejet; l'usine de dessalement d'eau de mer; et l'alimentation en énergies renouvelables à travers des solutions d'auto-production.