Quelques jours après la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le corps médiatique est en deuil, suite au décès de la journaliste et correspondante de la chaine Al-Jazeera en Palestine, Sherine Abou Akla, succombant à ses blessures, après avoir été atteinte par des balles très vraisemblablement tirées par des snipers israéliens. Sur les réseaux sociaux, les hommages à cette reporter palestinienne de renom se font nombreux. Dans les locaux de ses employeurs, les collègues, se prennent dans les bras, serrant contre eux des portraits de la journaliste, saluée pour son courage et son professionnalisme. Et sur les colonnes des différents médias, les chroniques déplorent cet acte «odieux» qui fait planer la terreur sur la scène médiatique. Il va sans dire qu'une enquête transparente doit être menée dans les plus brefs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame, qui fait l'objet de plusieurs spéculations et dont les versions des faits vont bon train. Mais au-delà des investigations, ce «crime» interpelle sur la pratique systématique des attaques israéliennes, qui donnent lieu à un bain de sang parmi la population civile et qui démolissent les terres palestiniennes. Des attaques dévastatrices dénoncées à maintes reprises par les Etats, dont le Maroc qui, malgré son rapprochement diplomatique avec Israël, ne manque pas ses engagements en faveur de la cause palestinienne, comme en témoignent ses dernières condamnations et sa forte dénonciation de l'incursion des forces de l'occupation israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa, durant le mois du Ramadan. Ce sont ces mêmes attaques qui éliminent les chances de relance du processus de paix dans la région et accentuent les sentiments de haine, non seulement du peuple Palestiniens désarmé, mais de toute la communauté internationale. Aujourd'hui, dans un monde profondément interconnecté, il est devenu clair comme de l'eau de roche qu'aucune prospérité ne pourrait naître de la guerre. Et que les tensions géopolitiques, aussi lointaines soient-elles, se répercutent sur tous les pays, comme en témoignent les effets ravageurs de la guerre russoukrainienne. Tel Aviv, l'heure est à l'humanisme ! Hiba CHAKER