La société Meta a perdu, jeudi dernier, plus de 220 milliards de dollars de valeur en Bourse, soit plus d'un quart de sa capitalisation boursière. L'action s'effondre et la fortune de Zuckerberg s'effondre. Devinette : combien a perdu Meta (le nouveau nom du groupe Facebook) de sa valorisation boursière le jeudi 3 février ? 18% comme en 2018... Vous n'y êtes pas. Il s'agit de plus de 24%, effaçant quelque 220 milliards de dollars de capitalisation au groupe de Mark Zuckerberg. Une perte phénoménale, la plus importante de l'histoire de Wall Street. Cette claque monumentale s'explique en partie par la perte d'utilisateurs actifs quotidiens, une première en 18 ans d'existence. En effet, le réseau social a perdu 1 million d'utilisateurs au cours des trois derniers mois de 2021, passant de 1,93 milliard d'utilisateurs chaque jour à 1,929 milliard. Cette chute vertigineuse illustre également le poids de Meta sur les marchés financiers américains. Cette perte record en un jour correspond approximativement à la valorisation boursière totale de géants comme Disney et dépasse les valeurs boursières combinées de Boeing et Starbucks, par exemple. L'année 2022 ne semble pas se présenter sous les meilleurs auspices pour l'empire fondé il y a 18 ans par Mark Zuckerberg. «Même si la direction à suivre apparaît clairement, il semblerait que le chemin pour arriver à destination ne soit pas parfaitement défini», a déclaré le fondateur de Facebook en présentant les résultats financiers de son groupe. Il faisait référence à son pari sur le métavers, cet univers virtuel encore à bâtir que Mark Zuckerberg décrit comme l'avenir de Facebook et d'Internet en général. Mais les investisseurs semblaient moins enthousiastes pour ce projet aux contours encore assez flous. Ils ont surtout vu que Meta avait déjà investi dix milliards de dollars dans le métavers, alors que la réalité virtuelle développée par Facebook (essentiellement les casques Oculus) – et censée permettre d'évoluer dans le métavers – a fait perdre plus de huit milliards de dollars supplémentaires à Meta en 2021. Des moteurs de recherche et règles de confidentialité pointés du doigt Les responsables de Facebook ont blâmé Apple qui a, au printemps dernier, changé ses règles de confidentialité sur iPhone, rendant la collecte des précieuses données personnelles nécessaires pour la publicité ciblée plus compliquée. Ils s'en sont aussi pris à Google, accusé de leur avoir pris des parts de marché publicitaire parce qu'ils dépendent moins de l'iPhone pour collecter les données personnelles. Enfin, ils enragent contre TikTok, le réseau social d'origine chinoise, devenu immensément populaire auprès des jeunes qui, parallèlement, désertent de plus en plus Facebook. S. K. (Avec Agences)