La Wilaya de Marrakech-Safi a lancé mercredi un appel aux habitants pour la rationalisation de la consommation d'eau. Raison invoquée: la situation hydraulique de la ville de Marrakech, aggravée par la rareté des pluies. L'appel du wali Karim Kassi-Lahlou a été étayé par un arrêté ordonnant plusieurs mesures urgentes à entreprendre. Entre autres, la réduction du débit des robinets, l'interdiction de l'arrosage des espaces verts publics et privés et les terrains en journée, ainsi que les façades et les devantures des bâtiments - exception faite pour les bâtiments sanitaires -, l'interdiction de remplissage des piscines et des bassins publics et privés plus d'une fois par an, mais aussi l'obligation de les doter d'un système de recyclage de l'eau. Ladite décision gubernatoriale dont une copie nous est parvenue, interdit aussi l'exploitation des ressources en eaux souterraines par des puits ou des forages sans autorisation, avec l'engagement des utilisateurs des ressources en eaux souterraines d'équiper les puits ou autres forages autorisés en compteurs. Par ailleurs, le phénomène du lavage des voitures est aussi sévèrement pointé du doigt, nécessitant recours plutôt aux entreprises spécialisées dans le lavage, celles-ci étant à leur tour appelées à utiliser des moyens non grands consommateurs d'eau. Selon certains articles de ladite décision, « chaque responsable est appelé à tenir un audit de la consommation de l'eau au sein de son établissement, avant mars 2022. Quant aux établissements, ils sont tenus de mettre sur pied un plan de gestion de l'eau avant le mois de juin 2022. Même délai pour les organismes publics qui devront subir des audits avant mars 2022 et disposer d'un plan de gestion de l'eau avant la saison estivale. L'arrêté qui précise prendre effet dès la date de sa signature, demeurera effectif jusqu'à nouvel ordre, tout en tenant compte de l'amélioration des indicateurs hydrauliques de la région. Par ailleurs, force est rappeler que le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka avait pour sa part mis en exergue, lors des travaux du Conseil d'Administration de Tensift, les conditions climatiques difficiles dans ce bassin, qui sont marquées par une pluviométrie très basse et qui continuent de sévir durant l'année hydrologique 2020-2021. Dans ce sens, M. Baraka a indiqué que la Région a enregistré un déficit total de 90% sur le volume des apports au niveau des barrages par rapport à la moyenne annuelle, ce qui a nécessité l'activation du comité de vigilance. Ce dernier a mis en place un programme de travail urgent afin de surmonter cette circonstance critique. Ledit programme repose principalement sur la rationalisation de la demande en eau à travers la sensibilisation des grands consommateurs ainsi que la réglementation provisoire de certaines activités en zone urbaine consommatrices d'eau. Mohamed LOKHNATI