Le président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), Omar Seghrouchni, a plaidé, vendredi, pour une vision partagée de la protection des données personnelles impliquant les différents acteurs nationaux et internationaux. "Essayons d'échanger pour avoir des conclusions partagées qui vont nous permettre d'avancer et d'aboutir à un système d'échange de données protégé", a dit M. Seghrouchni lors de la première audition des consultations lancées par la CNDP et l'Institution du Médiateur du Royaume avec des acteurs nationaux et internationaux au sujet de l'utilisation des plateformes commerciales internationales pour la fourniture de services essentiels aux citoyens. Evoquant l'exemple du système bancaire ayant réussi progressivement à gagner la confiance des agents prêteurs et emprunteurs, le président de la CNDP a mis l'accent sur la nécessité de déployer tous les efforts en vue d'établir un système d'échange de données qui protège le citoyen au même titre qu'une banque protège aujourd'hui l'épargne de ses clients.
Pour sa part, le président du Conseil de la Concurrence, Ahmed Rahhou, invité dans le cadre de cette première audition qui coïncide avec la "Journée mondiale de la protection des données", a mis en garde contre les effets négatifs que la protection des données à caractère personnel peut avoir sur l'avantage concurrentiel des entreprises locales face aux concurrents internationaux.
"Il est strictement mortel de soumettre les entreprises marocaines à des contraintes excessives qui font qu'elles ne peuvent opérer que sur leur marché et elles peuvent être privées de certains services", a-t-il lancé, soulignant, à titre illustratif, que "pour que les offres de cloud marocaines soient efficaces, elles doivent absolument être liées à des cloud internationaux, sans oublier que la possibilité de ramener des bouts de stockage au Maroc doit être couplée de la même pratique en contrepartie".
Par ailleurs, le Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, s'est réjoui du résultat de la première consultation ayant attiré l'attention sur l'importance de la protection de la vie privée et de la confidentialité relative à certains services proposés aux usagers, dans un contexte marqué par la digitalisation de l'administration.
Cette première consultation s'appuie sur le principe de l'ouverture sur l'ensemble des acteurs de la société, afin d'appréhender leurs attentes et les contraintes liées au caractère inéluctable de la digitalisation auxquelles ils sont confrontés.
Les premières auditions du programme sont consacrées aux responsables du secteur public, avant de passer, le temps d'auditions ultérieures, aux acteurs du monde économique, politique et syndical, puis aux acteurs de la société civile et aux experts nationaux et internationaux en la matière.