Le Groupe de travail Confiance numérique opérationnelle, créé par la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), a tenu mardi à Rabat sa première réunion en présentiel, consacrée aux mesures à même de renforcer la confiance des citoyens en le digital. Cette réunion se penche, également, sur les dernières initiatives engagées par le CNDP, en particulier la consultation conjointe lancée récemment par la Commission et l'Institution du Médiateur du Royaume auprès des acteurs nationaux et internationaux, au sujet de l'utilisation des plateformes commerciales internationales pour la fourniture de services essentiels aux citoyens. Cette action, qui vise à comprendre les attentes et contraintes des différents acteurs de la société concernant la nécessaire digitalisation et le positionnement attendu, acceptable et possible des plateformes internationales, est destinée aux acteurs du service public et du monde économique (fonds d'investissement et de garantie, grandes, petites et moyennes entreprises, start-ups et jeunes porteurs de projets innovants). Depuis sa création, "ce groupe de travail s'est réuni de façon régulière en distanciel et on n'a pas eu l'occasion de nous rencontrer en présentiel. Donc, nous organisons aujourd'hui la première réunion en présentiel, afin d'avancer dans la réflexion sur ce qu'il faut faire pour renforcer la confiance des citoyens en le digital", a indiqué à ce propos le président de la CNDP, Omar Seghrouchni. "L'ordre du jour porte, notamment, sur la consultation que la CNDP a lancé conjointement avec l'Institution du Médiateur du Royaume concernant les plateformes internationales, dont certaines refusent de se conformer aux lois nationales", a-t-il affirmé dans une déclaration à la MAP. "En fait, on est dans un dilemme : d'un côté il faut favoriser l'efficience et l'efficacité des échanges entre citoyens et entre les citoyens et l'administration, et de l'autre, il faut rester conforme à la loi. Toutefois, on ne cherche pas à être conforme à la loi parce que c'est un dogme, mais parce que c'est le seul moyen qui permet, en cas de litige, de fuite de données ou de non respect de la vie privée, d'être en mesure de disposer des outils juridiques permettant de traiter les choses de façon raisonnée et simple", a expliqué le responsable. Revenant sur la genèse de ce groupe de travail, M. Seghrouchni a affirmé que "partant de sa mission de développement et de déploiement de la confiance numérique dans notre pays, la CNDP a au tout début de la pandémie regroupé un ensemble de jeunes compétences nationales qui sont dans l'entreprise, le numérique et le digital, dans l'objectif de se faire entourer d'un ensemble de personnes qui sont dans le concret, sur le terrain et qui puissent nous rendre une image en miroir sur ce que l'on pouvait faire concernant la confiance numérique, mais aussi nous alerter sur des sujets à traiter". La CNDP, créée en 2009 en vertu de la loi N° 09-08, est chargée de vérifier que les traitements des données personnelles sont licites, légaux et qu'ils ne portent pas atteinte à la vie privée, aux libertés et aux droits fondamentaux des individus.