Le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a indiqué, lundi à Rabat, que son département a élaboré une feuille de route dans le cadre de la réforme du secteur, en vue de garantir une mise en œuvre efficace des dispositions de la loi-cadre 51-17 relative au système éducatif « La concrétisation de la loi cadre 51-17 ne se fera pas du jour au lendemain, mais nous avons dressé une feuille de route pour l'implémentation de ses dispositions », a révélé Chakib Benmoussa en réponse à une question centrale relative au plan national de la mise en œuvre de la dite loi, à la Chambre des Représentants. La feuille de route présentée par le ministre s'inscrit dans une vision qui tient compte de la « dimension régionale et territoriale de la réforme du système éducatif » marocain qui vise à assurer une véritable convergence et consécration de la coopération entre l'administration centrale et territoriale dans un domaine vital qui est l'éducation. Cette vision se traduit par l'intérêt porté par le ministère à « la garantie de l'équité et de l'égalité des chances en matière d'accès au système éducatif». Dans ce sillage, la généralisation du préscolaire ainsi que l'amélioration de la qualité du contenu pédagogique pour la tranche d'âge concernée, figurent aujourd'hui parmi les enjeux stratégiques du gouvernement. « Par généralisation de l'enseignement, il faut entendre la généralisation d'une éducation inclusive, solidaire et de qualité », explique Benmoussa, ajoutant que « la qualité de l'enseignement est tributaire de la généralisation de l'enseignement préscolaire, le passage à une pédagogie fondée sur le numérique et l'inclusion de la langue amazigh dans l'architecture linguistique de l'école marocaine ». Conscient que la généralisation de l'enseignement préscolaire ne peut atteindre ses objectifs que si elle est liée à la qualité nécessaire, et en tant que levier fondamental pour atteindre l'égalité et réduire les disparités sociales, le ministère a choisi une approche centrée sur quatre axes. Concernant le volet de la généralisation de l'enseignement préscolaire, le ministère a opté pour une démarche articulée autour de quatre axes. Elle comprend, selon Benmoussa, la construction et l'équipement des salles préscolaires selon des normes et des critères exigeants, l'élaboration d'un nouveau cadre pédagogique méthodologique approuvé par l'ensemble des structures du préscolaire, et la sélection d'enseignants dotés des compétences professionnelles requises parmi ceux recommandés par les associations contractuelles. Confirmant que le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens pour assurer un accompagnement de qualité au profit des jeunes écoliers et écolières issus des zones rurales, notamment en matière de transport, Benmoussa a précisé que le nombre des bénéficiaires de cette prestation s'est élevé à 390 mille écoliers, en hausse de près de 12% par rapport à l'année précédente. La flotte de transport scolaire a, quant à elle, enregistré une augmentation significative, le nombre de véhicules scolaires atteignant 6800 unités, soit une augmentation de 12% par rapport à l'année dernière, tandis que le nombre de vélos est passé à 4900, détaille le ministre. Benmoussa a attribué cette évolution du nombre de véhicules de transport scolaire « aux efforts du ministère et à la contribution effective de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et des assemblées provinciales et préfectorales, en plus de la contribution de divers partenaires des associations de la société civile et des ONG ». Covid-19 en milieu scolaire : une approche proactive Pour le Maroc, la lucidité des plans de riposte au Covid-19 n'est plus à démontrer. Benmoussa a indiqué, dans ce sens, que son département a adopté une approche proactive basée sur plusieurs mesures en vue d'assurer la continuité pédagogique, en prévision d'une éventuelle nouvelle vague d'infections par le coronavirus et des différents scénarios possibles. Ce dispositif concerne l'élévation du niveau de vigilance relative à la situation épidémiologique dans le Royaume et l'adaptation des choix éducatifs en fonction de l'évolution de la situation dans chaque région, a expliqué le ministre en réponse à une question centrale portant sur « les mesures prises pour contenir la propagation du coronavirus en milieu scolaire ». Concrètement, la tutelle entend adopter un mode éducatif correspondant à la situation de chaque établissement scolaire, avec la possibilité d'appliquer le même mode ou des modes différents au sein d'une même région, commune ou province, selon les indicateurs épidémiologiques au niveau local.